toute l'information et l'actualité sur Israel, sur l'Europe, les news sur Israël et le Moyen Orient

.

Iran : Téhéran met en garde Paris contre des caricatures « insultantes » du chef suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, dans le magazine satirique Charlie Hebdo


Iran : Téhéran met en garde Paris contre des caricatures « insultantes » du chef suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, dans le magazine satirique Charlie Hebdo

Dans son numéro de mercredi, l’hebdomadaire satirique affiche son soutien au mouvement de contestation iranien en publiant les résultats d’un concours de caricatures de l’ayatollah Khamenei.

« Les dessinateurs flanquent une raclée aux mollahs », claironne la une de Charlie Hebdo qui paraît en kiosques ce mercredi. Pour un numéro spécial commémorant les attentats du 7 janvier 2015, le journal satirique a choisi de publier les résultats d’un concours international de caricatures, lancé le mois dernier en soutien au mouvement de contestation en Iran. « Réalisez la caricature la plus drôle et méchante d’Ali Khamenei, guide suprême de la République islamique d’Iran », invitait le concours intitulé #MullahsGetOut (« Les mollahs, dégagez »). Au total, Charlie Hebdo a reçu plus de 300 dessins en quinze jours et une trentaine d’entre eux se retrouvent dans les pages du journal de mercredi.

« Dessin libérateur »

L’idée est venue de Riss, le directeur de Charlie Hebdo : «On voulait soutenir ce qui se passait en Iran, raconte-t-il à Libération. Et en voyant Ali Khamenei, qui n’est pas un personnage qu’on voit souvent dans les médias, on s’est dit qu’il avait une bonne tête à caricaturer. Après, on s’est demandé, est-ce qu’il faut que ce soit nous, ou doit-on faire appel à des dessinateurs du monde entier ?»

Le concours fait aussi écho à un autre, lancé en 1993. A l’époque, rappelle Riss dans son édito de mercredi, c’est Téhéran qui appelle d’abord les dessinateurs locaux à brocarder Salman Rushdie, l’auteur des Versets sataniques. En réaction, Charlie Hebdo publie alors une vingtaine de dessins satiriques sur la République islamique d’Iran. «Finalement, sans ce concours lancé par des ayatollahs iraniens qui voulaient ridiculiser Rushdie, nous n’aurions peut-être jamais eu l’idée de publier, treize ans plus tard, des caricatures de Mahomet, ni aujourd’hui celles du Guide suprême iranien actuel. Au moins, pour cette seule raison, on peut leur dire merci !» écrit Riss.

Une bonne partie des dessins publiés sont ainsi l’œuvre d’Iraniens, la plupart réfugiés à l’étranger. D’autres proviennent d’Italie, des Pays Bas, de Turquie ou de Suède, croqués tout autant par des professionnels que des amateurs. «Ce qui est souvent mis en scène, c’est la révolte des femmes, avec des dessins qui inversent les rôles : des femmes font subir aux mollahs ce qu’elles subissent, note Riss. Certains sont intéressants graphiquement, d’autres sont marrants, comme celui où on voit une femme qui urine sur un mollah [par l’Italien LP, ndlr]. C’est sans détour, direct. On sent que c’est vraiment un dessin libérateur.»

Caricature par LP (Italie). (LP )

A quelles réactions s’attend Charlie Hebdo ? «On a subi des attaques informatiques, comme ça arrive parfois, commente Riss. Et il y a déjà eu des réactions officielles du régime iranien, quand on a lancé le concours.» Le 12 décembre, l’une des agences de presse nationales d’Iran, l’Irna, écrivait ainsi que l’hebdomadaire faisait partie d’une liste de personnes et d’entités visées par des sanctions qui incluait un gel de leurs avoirs dans le pays ou une interdiction d’entrée sur le territoire. Pour Riss, s’en prendre aux mollahs iraniens s’inscrit dans la lutte menée depuis toujours par Charlie Hebdo contre l’obscurantisme religieux, et dont le journal a été victime il y a huit ans : «Si ce numéro commémore les attentats du 7 janvier, c’est parce qu’il y a la même problématique de liberté d’expression en Iran. C’est un Etat théocratique, tout ce que nous combattons, et cela fait écho à ce que l’on a vécu à Charlie Hebdo

La réponse n’a pas tardé. Téhéran a averti ce mercredi Paris qu’il réagirait après la publication de caricatures « insultantes » du chef suprême de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, dans le magazine satirique Charlie Hebdo. L’hebdomadaire français avait publié plus tôt dans la journée des dizaines de dessins mettant en scène la plus haute personnalité religieuse et politique de la république islamique.

Il s’agit de caricatures retenues dans le cadre d’un concours lancé en décembre et visant à soutenir les « Iraniens qui se battent pour leur liberté », alors que des manifestations se multipliaient en Iran après la mort en détention le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne arrêtée pour avoir prétendument enfreint le code vestimentaire strict du pays pour femmes.

« L’acte insultant et indécent d’une publication française en publiant des caricatures contre l’autorité religieuse et politique ne restera pas sans réponse efficace et ferme », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian sur Twitter. « Nous ne permettrons pas au gouvernement français de dépasser les bornes. Il a définitivement opté pour la mauvaise voie », a-t-il ajouté.

[…]
Le Parisien







Avertissement de modération: Nous vous rappelons que vos commentaires sont soumis à notre charte et qu'il n'est pas permis de tenir de propos violents, discriminatoires ou diffamatoires. Tous les commentaires contraires à cette charte seront retirés et leurs auteurs risquent de voir leur compte clos. Merci d'avance pour votre compréhension.

Signalez un commentaire abusif en cliquant ici


Merci de nous signaler les commentaires qui vous semblent abusifs et qui contiendraient des propos:
  • * Antisémites
  • * Racistes
  • * Homophobes
  • * Injurieux
  • * Grossiers
  • * Diffamatoires envers une personne physique ou morale

  • Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

    174 Shares
    • Facebook
    • Twitter
    • LinkedIn
    • More Networks
    Copy link
    Powered by Social Snap