« Afin de rendre l’Amérique grande et glorieuse à nouveau, j’annonce ce soir ma candidature à la présidence des États-Unis ». « Nous allons briser les forces de la tyrannie ». C’est ainsi que Donald Trump vient d’annoncer sa décision de se présenter aux élections présidentielles de 2024.

Comme promis, l’ancien président américain Donald Trump a officiellement annoncé mardi sa candidature à l’élection présidentielle de 2024.

Il est de retour. Le Républicain Donald Trump a annoncé être officiellement candidat l’élection présidentielle américaine de 2024.

«Afin de rendre à l’Amérique sa grandeur et sa gloire, j’annonce ma candidature à l’élection présidentielle», a déclaré l’ancien président devant ses militants rassemblés dans la grande salle de réception de sa luxueuse résidence de Mar-a-Lago, en Floride.

💬 "Je vais m'assurer que Biden ne passe pas quatre années de plus" à la Maison Blanche

🇺🇸 Donald Trump annonce sa candidature à la présidentielle 2024 pic.twitter.com/0Vh99Is879

— BFMTV – Matinale (@PremiereEdition) November 16, 2022

Promettant «le retour de l’Amérique», Donald Trump a assuré à ses supporters : «Cela ne va pas être ma campagne, cela va être notre campagne».

Après avoir vanté le bilan de son premier mandat, estimant avoir laissé un pays prospère et respecté sur la scène internationale, Donald Trump n’a pas manqué d’égratigner son successeur.

«Joe Biden incarne les échecs de la gauche et de la corruption de Washington», a-t-il accusé, dépeignant un pays, selon lui, plongé dans la violence, la criminalité, où la flambée des prix étrangle les ménage et où «des millions de clandestins» traversent la frontière avec le Mexique.

L’ancien président a poursuivi sa diatribe contre l’actuel locataire de la Maison Blanche, assurant qu’il «nous a conduit au bord de la guerre nucléaire» en apportant son soutien à l’Ukraine.

En cas de victoire, le milliardaire a promis de « construire à nouveau la meilleure économie qui soit» et de «restaurer et sécuriser les frontières de l’Amérique».

La troisième candidature de Donald Trump à la présidentielle ne faisait guère de doute. Après avoir soufflé le chaud et le froid pendant plusieurs semaines, l’ancien président de 76 ans avait annoncé une «très grande annonce» pour ce 15 novembre.

Il était alors déterminé à surfer sur le succès annoncé du camp républicain aux élections de mi-mandat, s’impliquant avec force dans la campagne en soutenant plusieurs candidats. Mais la «vague géante» prédite par les conservateurs n’a pas eu lieu. A la chambre des représentants, les républicains devraient arracher la majorité d’une courte tête -bien loin de la déferlante annoncée – tandis que le Sénat reste aux mains des démocrates.

Des résultats décevants, donc, qui ont poussé plusieurs voix influentes dans le camp conservateur à lui demander de s’écarter du leadership américain. Certains lui ont même déjà trouvé un remplaçant : le gouverneur de Floride Ron DeSantis. Nouvelle star de la droite dure, le quadragénaire sort renforcé des élections et a même assuré que son «combat ne faisait que commencer».

Malgré ces obstacles, Donald Trump peut compter sur sa popularité auprès de sa base. La majorité des sondages le donnent d’ailleurs toujours gagnant d’une primaire républicaine.

Donald Trump avait promis qu’il ferait une annonce très importante mardi soir. Il a tenu promesse

Le président Donald Trump a présenté son « programme de grandeur nationale » à ses partisans à Mar-a-Lago mardi soir, et annoncé le lancement officiel de sa campagne présidentielle de 2024. L’une des promesses clés qu’il a faites : « l’intégrité des élections » ne sera pas tenue. En 2016 durant sa campagne, il a promis de « nettoyer le marécage ». Je pense avoir été le premier commentateur politique, peut-être dans le monde entier même, à affirmer qu’il n’y parviendrait pas. Je ne me trompais pas : non seulement il n’a pas nettoyé le « swamp », mais c’est le marécage qui a failli le nettoyer, avec deux mesures d’impeachment et une fausse affaire de collusion russe qui a duré deux ans, qui a plombé sa présidence, au risque d’endommager l’Amérique, ce qu’ils ont fait.

Je prédis désormais qu’il ne parviendra pas à restaurer l’intégrité des élections avant l’élection de 2024. Après, s’il est élu, peut-être. Mais avant ? Comment y parviendrait-il ? Les comtés corrompus, suspects de fraudes, des six Etats clés qui font basculer toutes les élections depuis 2020 sont sous le contrôle de Démocrates, ou de RINO (Republican In Name Only – républicains de nom seulement), ce qui revient au même, et ce, du bas de l’échelle jusqu’au sommet des Etats.

Un exemple poignant, actuel, et qui va vous faire hurler : en Californie, il reste 10 sièges à pourvoir à la Chambre des représentants pour cette élection de mi-mandat, ce qui peut la faire basculer côté Républicain. Dans 8 comtés – les seuls fortement Républicains de l’Etat, car situés dans l’intérieur du pays, ils ne parviennent pas à compter les votes ! Ces 8 comtés ne sont pas capables, une semaine après les élections, de compter les bulletins de vote ? Los Angeles a compté ses votes, San Francisco a livré ses résultats, mais ces petits comtés ne peuvent pas ?

« Nous ferons tout ce qu’il faut pour ramener l’honnêteté, la confiance et la sécurité dans nos élections », a déclaré Trump. « Pour éliminer la tricherie, je vais immédiatement exiger l’identification des électeurs, le vote le jour même et uniquement des bulletins de vote en papier. (…) Et nous voulons que tous les votes soient comptés la nuit de l’élection. »

Et comment parviendra-t-il à obtenir ces réformes raisonnables, alors que les Démocrates n’en veulent absolument pas ? Mystère. En revanche, aborder le sujet sous cet angle, et non sous l’angle contre-productif de « les élections ont été volées », est une formule gagnante, une version positive du même sujet : bravo Donald Trump – et espérons qu’il s’y tiendra : je prédis sa perte s’il fait campagne sur les élections volées de 2020, et sa victoire, s’il fait campagne sur ses immenses accomplissements.

Son discours de ce soir, opposant ses politiques et ses résultats à ceux, lamentables, de l’administration Biden, sont enfin la voie gagnante pour lui, lors des futures primaires contre ses opposants, très probablement Ron DeSantis.

Les médias de gauche vont avoir un gros problème : ils surfent à fond sur la vague DeSantis, trop contents de taper sur Trump, une fois de plus. Mais plus ils tapent sur Trump, plus ils renforcent DeSantis, que les Indépendants ne détestent pas (pas encore) et qui vient de remporter haut la main la Floride.

Fox News, à part Sean Hannity et peut-être Laura Ingraham, jouera contre Donald Trump tout du long, sans pour autant se joindre à la meute des médias de gauche. La chaîne conservatrice, entre les mains des fils Murdoch, des Républicains progressistes dont l’une des épouses déteste Trump, joue déjà la division, et laisse entendre que la fille et le gendre de Donald Trump, Ivanka et Jared Kushner, ne le soutiendront pas.

Voici, en réaction, une surprise du sénateur américain Lindsey Graham :

« Si le président Trump continue sur ce ton et délivre ce message de manière constante, il sera difficile à battre.

© Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.