Un restaurateur du Doubs a appelé ses collègues à réouvrir leur établissement le 1er février dans un appel sur Facebook, relayé plus de 1 000 fois.
Après l’annonce, jeudi 7 janvier, du Premier ministre Jean Castex, concernant la réouverture des bars et restaurants « a minima reportée jusqu’à mi-février », ce restaurateur de Cusance, dans le Doubs, a décidé d’agir autrement.
Déclarant vendredi sur RMC : « Je veux juste défendre mon droit de travailler », Stéphane Turillon, chef et propriétaire du restaurant La Source bleue, appelle la filière à « la défiance » et à réouvrir dès le 1er février, avant la date imposée.
Le chef Stéphane Turillon revendique son «droit de travailler» et appelle les restaurateurs à rouvrir dès le 1er février https://t.co/P9FVWSR6Qf #Covid_19
— Le Figaro (@Le_Figaro) January 9, 2021
« Hôteliers, restaurateurs, bars, discothèques, ouvrez tous en même temps », a-t-il lancé.
« Au pire des cas, on va choper quoi ? 15 jours de fermeture administrative ? De toute façon, on est déjà fermés. »
Le restaurateur a ainsi rappelé toutefois que « pour tous ceux qui veulent rouvrir le 1er février, respectez le protocole sanitaire, qu’on ne nous targue pas de mettre les gens en danger ».
Pour les professionnels de la restauration, l’année 2020 fut une énorme perte : après plus de 2 mois de fermeture entre la mi-mars et début juin, ils ont dû se résoudre à fermer de nouveau leurs portes depuis le 30 octobre.
#restaurant : « La perspective d’une réouverture avant mi-février ne serait pas réaliste » – conférence de presse de Jean Castex, Premier Ministre.
Nouveau point : le 20 janvier. pic.twitter.com/XRuIvXoGoZ— lhotellerieLHR (@lhotellerieLHR) January 7, 2021
Des aides de l’État… seulement si on est éligible
Marc Impagliazzo, restaurateur à Algrange (Moselle), rejoint les propos de Stéphane Turillon et a, lui aussi, décidé de réouvrir le 1er février.
Les raisons sont, selon lui, multiples.
D’abord, l’aspect financier, essentiel à la survie des entreprises. Il aborde la question des aides de l’État, accordées, selon lui, à seulement certains établissements.
« Pour être éligible à ces aides, d’abord il faut remplir un très grand nombre de critères. Si vous avez un seul critère qui n’est pas rempli, vous n’avez pas d’aide. Et quand bien même vous êtes éligible, ça met un mois, deux mois, trois mois à arriver. Mais pendant ce temps-là, vous faites comment ? Nous, on a toutes nos dépenses qui courent. Les loyers, les charges sociales qui ne sont pas annulées mais différées. Ce qui fait que, quand on va rouvrir, on aura plein de dettes sur la tête », explique-t-il sur France Bleu.
Autre aide proposée par le gouvernement, les Prêts garantis par l’État (PGE). Pour le restaurateur, ceux-ci « n’annulent pas la dette des restaurateurs, ils ne font que la différer ».
« On nous dit ’empruntez de l’argent’… qui va remplacer les recettes que vous n’avez pas. » Non ! Si vous prenez un plat de pâtes chez moi et que vous le payez, je ne vais pas vous le rembourser. Lorsqu’on fait un emprunt, la banque va réclamer son dû et c’est normal. L’État endette nos établissements comme il endette le pays », souligne-t-il ainsi sur Lorraine Actu.
Quant à l’alternative des ventes à emporter, elle est, pour lui, à exclure : « Nous ne sommes pas faits pour ça. Pour ceux qui continuent à le faire, cela ne leur permet de récupérer que 20 % de leur chiffre », déclare-t-il sur Lorraine Actu.
Abordant l’argument invoqué de risque sanitaire dans les restaurants, Marc Impagliazzo n’y croit pas, rappelant sur France Bleu que « de toute façon, les restaurants sont fermés depuis deux mois et on voit bien que le Covid continue à proliférer ».
Ce restaurateur prendra donc le risque de subir une amende ou même une fermeture administrative.
« De toute façon, si on continue comme ça, les fermetures d’établissements vont devenir définitives pour beaucoup de restaurateurs. Il y a déjà des établissements qui ont fermé, et ce n’est que le début. À l’allure où ça va, quand tout sera terminé, il n’y aura plus de Covid, mais il n’y aura plus non plus ni restos, ni bars, ni cinémas. »
Dans les restaurants clandestins : « Il fait gaffe quand même, y a toujours quelques poucaves »
En Ile-de-France, le bouche-à-oreille permet vite de trouver quelques restaurants qui servent, rideaux baissés, leur clientèle d’habitués.
En janvier 2021, pas besoin d’aller chercher bien loin pour jouer les gangsters : il suffit de commander un couscous merguez et un bordeaux qui râpe dans un troquet de la banlieue ouest. Quartier pavillonnaire, pas rebelle pour deux sous mais où l’on peut revivre la vie d’avant et qui reviendra bien un jour. Pas avant mi-février, soit au moins quinze semaines de fermeture.
Pour « Tonton Hakim » − les prénoms ont été changés −, l’échéance est trop lointaine. C’est un taxi rencontré avant les fêtes, quand l’on se languissait déjà d’une pause déjeuner. Des « restos clandestins », il pourrait en faire un guide − cela pourrait fâcher. Il faut appeler de sa part. Au téléphone, on décline identité et profession, et l’on réserve pour quatre.
Le bistrot, à quelques minutes d’une station de RER, affiche « Vente à emporter ». Mais le vendredi et samedi midi, c’est aussi couscous sur place. « Tonton Hakim » est là, comme une douzaine de personnes massées dans la petite salle au carrelage blanc. Chacun porte un masque qui protège très bien le menton, moins le reste du visage. On se serre la main et c’est le grand frisson.
Pas de frites, pour éviter les odeurs
Derrière le comptoir s’active Sofiane, seul aux commandes. C’est un zinc pas branché mais fidèle au poste, où chaque chose est à sa place, des bouteilles d’apéritifs à la calculette posée à côté de la caisse. Pour la forme, il a scotché l’arrêté CAB/DS/BSI n° 2020-812, portant sur le renforcement du protocole sanitaire dans les établissements. On avait oublié ces bruits réconfortants, la sous-tasse que l’on pose sur le zinc, le café que l’on moud, les rires gras nourris au ballon d’aligoté. Sofiane n’a jamais fermé : durant le premier confinement, ses tabourets hauts étaient toujours debout face au comptoir.
« Il y a un moment, il faut les soutenir, sinon il y aura une révolution » Une cliente clandestine
Entre deux murs, il a tendu un drap noir comme un cache-sexe, tenu par trois pinces à linge mais entrouvert sur le saint des saints : l’arrière-salle, où l’on peut poser ses fesses sur une banquette en Skaï et son assiette sur une table en bois. Ce midi, Sofiane servira huit couscous généreux. Deux amis que l’on devine retraités partagent une bouteille de champagne, puis deux. Que fêtent-ils ? « La Saint-Bonheur ! » Ils se régalent là plusieurs fois par semaine, sans règle fixe ni mauvais prétexte.
Il dit que, en ville, « ça parle » : son nom circule. Plutôt en bien, assure-t-il, même si « Tonton Hakim » s’inquiète parfois pour lui : « Il fait gaffe quand même, y a toujours quelques poucaves [délateurs] qui vivent en 1939-45. » Le propriétaire des murs est dans le coup, il passe parfois. Pour se protéger des indésirables, le cuisinier, serveur et gérant ne fait pas de frites : trop d’odeurs.
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Dans la série des coronafolies en hex-agonie 30 % des étudiants sont atteints de depression et d’une cohorte de troubles psychologiques plus ou moins graves et chroniques alors il parait qu’on va leur adresser un cheque ( a valoir sur des nouveaux prelevements ) & pour qu’ils consultents deux ou trois fois un psychiatre . Un monsieur agé me disais avant hier le pire reste a venir pour les suicides et pas que des etudiants ( qui serons tamponnés Co-biden avec la prime au praticien pour ce label qui rapporte )
Un nouveau slogan en marche demoncrade – « tous co bidénés – le crime ça rapporte »