En 2011, « la révolte des tentes » frappait Israel, en particulier la ville de Tel-Aviv dans laquelle des tentes de protestations avaient été installées (en particulier sur le célèbre Boulevard Rothschild). Ce mouvement social était déjà la conséquence d’un ras-le-bol autour du thème de la vie chère.
Cette colère n’eut pas de conséquences importantes car les israéliens, à la différence des Français par exemple, ne possèdent pas une culture des mouvements sociaux durs (et c’est tant mieux dans un sens).
Il n’y a officiellement aujourd’hui aucune amorce de révolte populaire mais j’écoute les gens, et je ressens moi-même ,plus qu’en 2011, le poids de la hausse des prix, en particulier dans les domaines de l’agroalimentaire (à cause des oligopoles qui se sont partagés le marché) , des transports (les taxes d’importations des voitures sont exorbitantes) et du logement (manque structurel de bâtiments neufs, bureaucratie, etc.).
Le manque de réelle concurrence est particulièrement néfaste aux intérêts socio-économiques du pays.
Il faut savoir que selon les données concernant l’année 2018, le prix des produits alimentaires en Israël est supérieur de 19 % à la moyenne de celui des pays de l’OCDE !
Par exemple, le prix des bananes a augmenté d’à peu près 30 % en une année à cause du protectionnisme qui décourage les importations.
De plus, malgré le fait que le taux de la monnaie nationale, le Shekel est particulièrement (voire outrageusement) haut, les prix de beaucoup de produits importés ne baissent pas (les importateurs ne répercutant pas le taux de change du Shekel qui les favorise pourtant).
Les taxes sur les entreprises , qu’elles soient grandes ou petites sont particulièrement insupportables et entraînent comme conséquence évidente l’augmentation des prix des produits.
Il faut aussi savoir que, comme dans les économies occidentales en général, il existe de plus en plus d’écart entre les riches qui deviennent de plus en plus riches et les pauvres qui deviennent de plus en plus pauvres.
Pour schématiser , si vous ne travaillez pas dans le domaine de la High Tech (qui ne concerne proportionnellement que peu de salariés)il vous sera difficile de vous faire une place au soleil. Les ménages israéliens sont aussi très endettés et les différentes cartes de crédit pallient artificiellement ce problème.
Ajoutons à cela une crise politique et institutionnelle inédite dans l’histoire du pays qui s’est vu infliger deux élections générales en cinq mois (une troisième pointe le bout de son nez) sans qu’un gouvernement, faute de majorité, ne puisse être formé.
Il faut dire que la classe politique israélienne est particulièrement indigente et immature :
l’ego des principaux dirigeants est bien supérieur à l’ intérêt que portent ces derniers à l’intérêt national.
Il existe aussi en Israël un fort ressentiment concernant l’accaparement par le système judiciaire des prérogatives revenant normalement aux pouvoirs législatif et exécutif.
Alors que de nombreux soulèvements et mécontentements populaires se déroulent dans le monde en ce moment (Liban, Chili, Hong Kong, France, etc.), une simple étincelle pourrait faire éclater la colère d’un peuple qui en a marre de passer pour des freierim (des pigeons )….
© Frédéric Sroussi (journaliste-essayiste) pour Europe-Israël.org
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En 2011, c’est le Printemps Arabe, plusieurs pays ont eu des manifestations qui les ont fait sombrer,(voir la Syrie, le Yémen, la Libye etc. Si ces pays pouvaient remonter le temps, et revenir à avant 2011 le feraient les yeux fermés. Heureusement Israël n’a pas sombré. Un pays, est plus facile à détruire qu’a construire !
Le President Rivlin aurait peut-etre un moyen simple de denouer la crise politique interminable: enfermer le procureur Mandelblit dans une piece, avec des matzos et de l’eau a volonte, mais rien d’autre. Qui peut encore penser que, dans de telles conditions, M.Mandelblit prendrait encore deux mois avant de rendre compte de sa decision, fruit de ses pensees ?
en israel la vie et horriblement chere et non justifie a quand les israeliens descendent dans la rue