La poudre de Perlimpinpin n’a jamais marché aussi bien. En l’espace de quelques heures, Emmanuel Macron a affirmé tout et en même temps son contraire. Au Danemark, le président a assuré que « le vrai Danois n’existait pas » avant de le faire réapparaître pour mieux critiquer le « Gaulois ».
Nicolas Hulot ayant enfin compris qu’il n’était pas, en même temps, libéral et écologiste, Emmanuel Macron devait avoir à cœur de recycler son fameux slogan. Ainsi, lundi, devant la conférence des ambassadeurs, il expliquait : « Enfin, parce que, partout dans le monde, les identités profondes des peuples ont resurgi, avec leurs imaginaires historiques. C’est un fait. Ceux qui croyaient à l’avènement d’un peuple mondialisé, protégé des morsures de l’histoire, se sont profondément trompés. Partout dans le monde, la psyché profonde est revenue à chacun de nos peuples, et c’est vrai, de l’Inde à la Hongrie, en passant par la Grèce, jusqu’aux Etats-Unis. Regardez-y de plus près, elle est parfois détournée, parfois exacerbée, mais c’est un fait qui dit quelque chose du retour des peuples. C’est une bonne chose sans doute, en tout cas, je le crois. »
Le lendemain au Danemark, devant des étudiants, il tenait un tout autre discours : « Le vrai Danois n’existe pas, il est déjà européen. Même votre langue n’est pas seulement le danois, elle est part de la langue européenne », avant d’ajouter : « C’est pareil pour les Français ».
« En même temps », saison 2
Ainsi donc, le président de la République peut – pas tout à fait en même temps mais en moins de 36h – affirmer que l’identité profonde existe puis qu’elle n’existe pas. Comme dirait la patronne Elisabeth, c’est une cuiller pour Causeur, et une cuiller pour Libé. Depuis que sa candidature pointait à la fin de l’été 2016, lorsqu’il quittait le gouvernement, nous avons été saturés du « en même temps » macronien. Et, alors qu’il a pu faire merveille au point de le porter au pouvoir puis de lui permettre un bon départ, ce slogan est en train de devenir une véritable faiblesse, risquant de mécontenter à la fois ceux qui croient en l’identité et la souveraineté nationales et ceux qui les croient dépassées. Et cela vaut sur d’autres sujets.
Astérix le Gaulois et les peuples contingents
Mais revenons au Royaume du Danemark puisque le président de la République n’a pas parlé que devant les étudiants. Il s’est aussi érigé en rempart contre le nouveau duo formé par Viktor Orban et Matteo Salvini, opposant les « progressistes » dont il lui sied d’être désigné comme le chef de file par le couple italo-hongrois, aux « nationalistes ». Et il a aussi cédé une nouvelle fois à la tentation de fustiger ses compatriotes depuis une terre étrangère, comparant les Danois, ce « peuple luthérien » tellement ouvert aux réformes qu’il aimerait imposer aux « Gaulois réfractaires au changement ».
Il essentialisait ainsi deux peuples dont le sien, l’un forcément ouvert à la transformation car luthérien, et l’autre conservateur, forcément conservateur, car héritier de Vercingétorix. Comment saisir cette phrase au bout de trois jours de déclarations contradictoires ? Faut-il comprendre que le Danois sera toujours Danois car luthérien, et que le Français sera toujours Français, parce qu’il a trop lu Goscinny ? Il faut reconnaître que son explication devant les ambassadeurs avait davantage de gueule. Faut-il comprendre au contraire que, compte tenu qu’il n’y a pas de vrais Danois – même si plutôt luthérien – et pas de vrais Français – même si tous enfants d’Astérix -, autant imiter les réformes progressistes des premiers qui ont l’avantage d’aller dans le sens de l’Union européenne, mise en danger par les « nationalistes » ? Ou, plus sûrement, n’y a-t-il rien à comprendre, Emmanuel Macron procédant à un de ses fameux enfumages politiques dont il a le secret depuis qu’il est entré en politique ?
Être ou ne pas être…
Toujours est-il que le Royaume du Danemark n’était pas forcément le meilleur lieu pour illustrer le projet « progressiste » contre les méchants « nationalistes ». Car c’est bien ce pays qui, en 1992, fut en quelque sorte le « village gaulois » en rébellion, décidant souverainement par référendum la non-adoption du traité de Maastricht et donc le maintien de la Couronne comme monnaie nationale. C’est bien ce peuple qui, avant même l’Italie ou la Hongrie, envoya un groupe puissant au Parlement de ce qu’Emmanuel Macron nomme « nationalistes » ou « populistes ». C’est bien ce pays qui a mis en œuvre une politique d’assimilation et de baisse de l’immigration qui feraient hurler les députés LREM si c’était Laurent Wauquiez qui les proposait.
Qui sait si, du côté de Milan, Salvini et Orban n’ont pas été surpris qu’Emmanuel Macron leur réponde aussi vertement depuis Copenhague, alors que, décidément, il y a sans doute plus « populiste » qu’eux au Royaume du Danemark.
Mais jusqu’à quand ce type va dénigrer la France et les fançais à l’étranger?
Oui je suis gauloise et réfractaire à la connerie.
On à eu droit aux crimes contre l’humanité en Algérie, on a également eu droit
aux français alcooliques, à ceux qui ne valent rien.
STOP
ROSA
jusqu’a les nouvelles elections ,bientot
Qu’est-ce que c’est que » la langue européenne » ? Jamais entendu parler.
L’Europe est un patchwork (mot emprunté à une tribu linguistique engagée sur la voie du brexit) de tribus multilingues. Elle partage sa monnaie et spécule sur ses ballots de paille, mais n’existe pas comme langue. A moins de tirer à la court paille quelle langue parlée pourrait dominer et de l’imposer par voie de réforme autoritaire.
La langue est l’affaire des locuteurs : elle n’évolue qu’au gré des interactions sur le temps long.
La langue européenne ? La bonne blague, Alors qu’il n’existe même pas encore une télévision européenne où l’on pourrait se familiariser avec les cultures linguistiques des 27 tribus en VO sous-titrée !
Le sérénissime va bientôt nous ressortir l’espéranto de son chapeau !
Petite remarque sur » tous les enfants d’Astérix » dans l’article.
Histoire belge : j’ai découvert seulement cet été le roi celte Ambiorix. César ne l’a jamais retrouvé !
Ce bougre de réfractaire battait monnaie. Alors que la monnaie d’or de Vercingétorix est bien identifiée, Ambiorix – mais je n’en ai pas la certitude – préférait à son selfie le totem du cheval.
Dans la psyché profonde gauloise, le cheval tient une grande place. Entre autres monnaies tribales, c’est le revers de la statère d’or des Parisii.
Dans le village d’Astérix, on ne voit pas de chevaux, c’est étrange.
Bien vu : ainsi donc pour micron (le serpent?) l’identité c’est bien …finalement(?) et le multiculturel mondialiste, c’est…bien! On choisit quoi alors? Tout le monde a raison… »en même temps »? Quel opportuniste! En somme l’important est qu’il soit Président, LE RESTE IMPORTE PEU…y compris une France islamisée!!!
Alauda : l’espéranto a prouvé qu’une langue qui n’a pas la vraie racine d’un peuple , ne sera jamais une langue vivante. Tout ce qu’a l’Europe comme langue commune c’est …l’anglais.
Le petit dictateur ne se sent plus .
Et il y va pour ce qui est de salir les Français.
Il suit l’exemple de son papounet ,hollande le gras qui nous traitait de « Sans dents ».
En agissant ainsi on sait avec qui marche micron le petit pétain pêteux .
Avec les muzz.
@Robert Davis,
C’est ce que je dis trois lignes au dessus : La langue est l’affaire des locuteurs.
Ma blague sur l’espéranto, en fait, est motivée par une association secrète d’idées dans ma tête.
Parmi les locuteurs d’espéranto autochtones sur Wikipédia (Native_Esperanto_speakers), un nom est très connu en Europe.
Majax ou Garcimore étaient plus intéressants qu’Emmanuel.—
Umberto Eco, critique littéraire et sémioticien* italien:
LA LANGUE DE L’EUROPE, C’EST LA TRADUCTION.
* qui étudie les signes culturels.
Ouvrages d’Umberto Eco: L’oeuvre ouverte, Le roman de la rose (adapté au cinéma), etc.
L’équivalent français d’Eco, c’est Roland Barthes (1915-1980). Parmi ses ouvrages les plus connus: Mythologies * Le degré zéro de l’écriture * L’empire des signes * Système de la mode * Le plaisir du texte, etc.
La façon qu’a Macron de lancer à tout bout de champ des propos à
l’emporte – pièce, sa personnalité narcissique, son mépris des Français, m’exaspèrent de plus en plus. Quant à sa culture, il n’arrive pas à la cheville d’un De Gaulle, d’un Pompidou ou d’un Mitterrand.
Très bon papier dans le JDD :
« Non, les Gaulois n’étaient pas « réfractaires au changement » le 30 août 2018
Là, je m’y retrouve.
L’auteur, Jean-Louis Brunaux, va me permettre d’actualiser mes connaissances qui, quoique bien informées grâce à Régine Pernoud, datent un peu (Les Gaulois, Seuil, 1979).
Du côté des outils, l’historien archéologue est bien informé. J’ai glané aussi pas mal de choses chez les opératifs dans ma bibliothèque de base.
Tout était fait à la main chez les Gaulois et bien après, et jusqu’à la société de consommation, tout l’environnement familier était fait main, comme un prolongement de l’esprit dialoguant avec la nature, la matière, sa durée, le temps.
« Le Danemark va priver de nationalité les enfants de jihadistes »
Par AFP – publié le 28/03/2019
Ah ! ah ! ah !
Ce nouvel accord danois sera-t-il considéré comme « progressiste » ou « nationaliste » à Paname ?
https://www.cnews.fr/monde/2019-03-28/le-danemark-va-priver-de-nationalite-les-enfants-de-jihadistes-825179
« Le nouvel accord prévoit également que le retrait de la nationalité danoise, pour les binationaux, pourra désormais se faire par simple arrêté administratif. »
Voili, voilou. Efficacité luthérienne, sans débat à rallonge sur les réfractaires au changement qui ne sont pas forcément gaulois.