HISTOIRE
La Creuse qui comptait 200 000 habitants, a accueilli pendant la Seconde Guerre Mondiale environ 2800 enfants juifs.
L’OSE avait trois home d’enfants laïques en Creuse :
– Chaumont, près de Mainsat, dirigé par Lotte Schwarz.
– Le Masgelier, près de Grand-Bourg, dirigé par Hélène et Jacques Bloch.
– Chabannes, près de Fursac, dirigé par Félix Chevrier*.

Château de Chamont – source photo : CDJC-OSE crédit photo : D.R.
Le refuge israélite de Neuilly, créé en 1866, déménage en 1939 dans la Creuse.
Louis Aron, le directeur, assisté de son personnel d’encadrement, continue malgré les circonstances exceptionnelles de remplir la tâche assignée : éduquer, instruire et protéger une centaine de filles israélites, âgées de 5 à 20 ans.
Le refuge est d’abord situé à Crocq d’août 1939 au 1er août 1942 puis déménage à Chaumont (près de Mainsat) jusqu’à la fin de la guerre.
Aucun enfant placée sous sa garde ne sera déportée.
A Chaumont, Lotte Schwarz met en œuvre une pédagogie nouvelle, active. En effet, pour responsabiliser les enfants, elle leur confie la gestion du budget, l’organisation du travail et les incite à donner un sens à leur vie en collectivité.
Le 26 août 1942, une grande rafle frappe tous les Juifs étrangers de zone sud. En Creuse, ils ne seront pas épargnés et les gendarmes viennent chercher les enfants de plus de 16 ans, y compris à Chaumont. Ils furent déportés sans retour vers Auschwitz par le convoi n° 26 du 31 août 1942. Le passage à l’illégalité est donc décidé : l’OSE met en place un réseau clandestin pour cacher les plus menacés appelé « réseau Garel ».
Les maisons sont systématiquement et progressivement évacuées, sauf la colonie de Crocq qui reste à Chaumont jusqu’à la Libération.
Contrairement à celle d’Izieu, rien ne vient troubler le cours de la vie. Les jeunes filles et l’ensemble de la collectivité sont et restent en sécurité, sous la protection des habitants de la région.
Le Château de Chaumont, aujourd’hui en ruine, est actuellement en vente sur Leboncoin…
150 Familles hébergées, cachées ou sauvées au Château de Chaumont

Groupe d’enfants réfugiés au Château de Chaumont -source photo : CDJC-OSE crédit photo : D.R.
Famille Arié – Juliette
Famille Aron – Nicole
Famille Attal – Ginette, née le 17/09/1932
Famille Avramovici – Juliette, née le 22/07/1929, et Suzanne, née le 05/05/1928
Famille Bajrach – Belle et Eva
Famille Bakalja – Esther, née le 06/02/1931 à Paris 12e, Marguerite, née le 27/02/1932 à Paris 12e, et Sarah, née le 18/09/1933 à Paris 12e.
Famille Balaban – Markus, né le 22/11/1931 à Vienne (Autriche)
Famille Baumerder – Esther, née le 13/03/1931
Famille Baumfeld – Ruth, née le 22/07/1933
Famille Benasra – Victoria
Source AJPN
Le film « Le voyage de Fanny » est tiré du livre autobiographique de Fanny Ben-Ami qui raconte comment elle a échappé aux nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Fanny Ben-Ami faisait partie d’un groupe d’enfants juifs qui a trouvé refuge en Creuse. En 1939, les juifs sont arrêtés, raflés, déportés, mais leurs enfants restent souvent cachés. Plusieurs centaines sont recueillis par l’association Œuvre de Secours aux Enfants.
Pour les mettre à l’abri, direction la partie Sud de la France. Plusieurs foyers sont aménagés en Creuse, au Masgelier, commune du Grand Bourg, Chabanne près de Fursac et le Château de Chaumont, sur la commune Mainsat.

Vue aérienne du château de Chaumont
Ménage, couture, corvées, il fallait bien faire tourner une maison abritant jusqu’à 70 enfants. Mais en 1942, fin de la parenthèse, les Allemands approchent et la directrice du foyer craint pour ses enfants et les disperse. Pour Fanny, c’est le début d’un périple à travers la France, à 12 ans elle doit emmener 27 autres enfants en direction de la Suisse.
Retour à Mainsat en 1995
Bien plus tard en 1995, plusieurs dizaines de ces enfants sont revenus à Mainsat pour des commémorations.
Il y a eu 2.800 enfants juifs cachés dans différents lieux en Creuse durant la Seconde Guerre mondiale

La stèle en contrebas du château de Chaumont, inaugurée en 1995 © Radio France – Audrey Tison
Merci Jean-Claude
La Creuse, terre limousine, et de gauche, je tiens à le souligner.
Heureusement qu’il y a eu ce type de sauvetage . Malheureusement à l’inverse les camps sur le sol français étaient si nombreux. N’oublions pas les camps français premier jalon vers les camps nazis !
Plasticienne engagée, j’ai réalisé une série intitulée « Enfant de parents» sur la présence des camps en France pendant la seconde guerre mondiale. C’est un sujet totalement méconnu, voire occulté par les français en général.
Une partie de cette série fut exposée en 2017 et saluée par Serge Klarsfeld. J’espérerais cette exposition dans un lieu de mémoire.
A découvrir : https://1011-art.blogspot.fr/p/enfant-de-parents.html
Et aussi : https://1011-art.blogspot.fr/p/lettre.html