En demandant de les appeler par leur prénom, ces femmes afghanes mènent un combat pour exister dans une société d’hommes…
Des femmes afghanes ont lancé une campagne sur les réseaux sociaux sous le hashtag #WhereIsMyName, pour retrouver l’usage de leur prénom, souvent masqué par les hommes.
Elles s’appellent Bahar, Sahar, Leena, Hosnia ou Nooria. Depuis le début de l’été, des Afghanes ont participé à la campagne #WhereIsMyName sur les réseaux sociaux pour retrouver leur prénom, presque effacé par les usages et la tradition.
« En Afghanistan, tout se passe entre hommes. L’une des conséquences, c’est que les étrangers à la famille ne doivent pas connaître le prénom des femmes », explique Karim Pakzad, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et spécialiste de l’Afghanistan.
Elles écrivent sur les réseaux sociaux ce prénom trop longtemps caché
L’identité doit être cachée, sous peine de déshonneur. « Par exemple, un jeune garçon peut avoir honte de savoir que les autres hommes connaissent le nom de sa sœur », rappelle Karim Pakzad.
Pour les nommer, un seul moyen : les appeler par le nom d’un homme. En société, elles deviennent donc « la femme de… », « la fille de… » ou « la mère de… ». En cas de doute, le mot le plus consensuel dans l’espace public est « Tante », révèle le New York Times. « La grande majorité des jeunes filles ne mettent pas leur vrai nom sur leur compte Facebook, par peur que leur frère ou leur père ne le voie », révèle Karim Pakzad. Ces traditions persistent dans le pays, et notamment dans les campagnes où vit 72 % de la population. Lassées de cette perte d’identité, elles ont écrit sur les réseaux sociaux ce prénom trop longtemps caché.
My name is my identity!
I don't to be called Matin's mom, i just want to be called by my own name.#whereismyname pic.twitter.com/RbvaU5k54K— Hosnia Aman Nazari (@AmanHosnia) July 12, 2017
« C’est juste une étincelle, on pose une question aux femmes afghanes sur la raison pour laquelle leur identité leur est refusée », confie l’activiste Bahar Sohaili, qui a mené et relayé la campagne sur Twitter au New York Times.
« Cette campagne a l’air insignifiante en Occident, mais en Afghanistan c’est très important », insiste Karim Pakzad. Si cette « étincelle » a permis de faire connaître la réalité, le chemin reste long à parcourir pour la reconnaissance de l’identité des femmes. En 2014, rappelle le journal américain, quand le président Ashraf Ghani a mentionné sa femme dans son discours de début de mandat, le public, composé majoritairement d’hommes, a manifesté sa surprise, « comme s’ils n’avaient jamais entendu un prénom de femme auparavant ».
Tous ces pays musulmans de la honte et de l’ obscurantisme en 2017!, ME FONTS VOMIR!,quelle bande d’ordure!!!