« L’attentat a été le prélude à une horreur nationale », a estimé le rabbin de Toulouse. « Il y a clairement eu un avant et un après 19 mars »
Il y a cinq ans, les tueries de Mohamed Merah perpétrées en pleine campagne présidentielle plongeaient la France dans la terreur. La France se souviendra, à partir de samedi, des sept vies fauchées par « le tueur au scooter », celles d’Imad Ibn Ziaten, Abel Chennouf, Mohamed Legouad, Gabriel Sandler, Aryeh Sandler, Myriam Monsonégo et Jonathan Sandler.
« L’attentat a été le prélude à une horreur nationale », a estimé le rabbin de Toulouse Harold Avraham Weill. « Il y a clairement eu un avant et un après 19 mars », a-t-il dit à l’AFP.
Du 11 au 19 mars 2012, le visage camouflé sous un casque de motard, Mohamed Merah semait la terreur à bord d’un puissant scooter, prenant d’abord pour cibles trois parachutistes, Imad Ibn Ziaten, Abel Chennouf, et Mohamed Legouad, puis trois écoliers et un enseignant, Gabriel Sandler, Aryeh Sandler, Myriam Monsonégo et Jonathan Sandler, tous juifs.
En huit jours, à Toulouse et Montauban, le jeune homme qui se proclamait « combattant d’Al-Qaïda » tuait sept personnes au nom du jihad, avant d’être abattu.
Des policiers devant l’école Ozar Hatorah, à Toulouse, le 19 mars 2012. (Crédit : AFP/Archives Remy Gabalda)
« Frappée par le terrorisme islamiste, Toulouse se fait un devoir de se souvenir de ces vies fauchées par une haine aveugle », a déclaré le maire Jean-Luc Moudenc (LR). « L’abjection de cet acte restera gravée dans la mémoire des Toulousains », a-t-il souligné dans une déclaration à l’AFP.
C’est le jour anniversaire de l’attaque contre l’école juive Ozar Hatorah, le 19 mars à Toulouse, que les autorités ont choisi pour commémorer le 5e anniversaire des attentats.
Un moment de recueillement est prévu dans les jardins de l’école, en présence notamment de son directeur, qui a perdu sa fillette Myriam dans la fusillade, de la rectrice d’Académie, du rabbin et du maire de Toulouse.
L’après-midi, une cérémonie du souvenir avec dépôt de gerbes aura lieu près du Capitole, au pied du magnolia planté en 2013 par François Hollande, en mémoire des sept victimes, y compris celle de Montauban.
Le 15 mars, dans la préfecture du Tarn-et-Garonne, la maire Brigitte Barèges (LR) ira déposer une gerbe comme chaque année sur la stèle érigée devant le 17e régiment des parachutistes, à la mémoire des soldats tués.
La famille d’Abel Chennouf, un des parachutistes abattus, viendra également pour une cérémonie qu’elle souhaite « privée », a indiqué à l’AFP le père d’Abel, Albert Chennouf.
Quinquennat de terrorisme
En plus de ces cérémonies, une rencontre-débat aura lieu le 19 mars à Toulouse « pour dresser le bilan d’un quinquennat marqué par le terrorisme islamiste et aborder les perspectives et les défis qui attendent le prochain président de la République ».
Quatre semaines avant la tuerie de Toulouse, Mohammed Merah est allé skier. (Crédit : France 3/YouTube via JTA)
Les attentats de Merah « ont tristement conclu le mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy et inauguré celui de François Hollande, comme pour marquer violemment une ère nouvelle, celle de l’expansion du terrorisme islamiste », écrit l’organisateur de la rencontre, le centre de réflexion Elnet, qui œuvre à développer des partenariats entre des Etats européens et Israël.
Selon Elnet, des candidats à la présidentielle 2017 devraient participer à ce débat mais aucun nom n’a été communiqué jusqu’à présent.
En 2012, Merah avait frappé en pleine campagne électorale, propulsant la question du terrorisme dans le débat électoral.
A la veille d’un nouveau scrutin présidentiel puis législatif, « il y a un enjeu sécuritaire capital » à aborder, a souligné le rabbin, qui a déploré qu’il ait « fallu d’autres actes pour qu’on se rende compte que la communauté de Toulouse n’était pas la seule concernée ».
Depuis les sept assassinats de Merah, le terrorisme islamique a fait 238 morts en France, avec les attaques de janvier 2015 à Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, du 14 juillet 2016 à Nice et du 26 juillet à Saint-Etienne du Rouvray.
La secrétaire d’Etat chargée de l’aide aux victimes, Juliette Méadel, à gauche, devant la tombe de François-Michel Saada, assassiné à l’Hyper Casher, et l’ambassadrice Hélène Le Gal au cimetière de Givat Shaul, en mars 2017. (Crédit: Elodie Sauvage/Ambassade de France en Israël)
« Le problème numéro un, c’est la sécurité. Et on n’en entend pas assez parler. Les candidats devraient plus se concentrer sur ce sujet, estime le rabbin de Toulouse. On oublie parfois que la menace est très, très présente, plus que jamais même. »
Myriam était une si belle et si vive petite fille. Paix à son âme et à celles de toutes les autres victimes.
@Sarah : Oui… nous ne les oublierons pas. Ils sont dans nos coeurs.
Mon soutient aux familles des attentats et paix aux victimes innocentes.
Cette bande de minables qui tète l’antisémitisme et la haine au lait maternelle, ne peut, ni doit être l’avenir de la France, ,