Le nombre de détenus condamnés pour des activités inspirées des organisations salafistes et djihadistes dans les prisons israéliennes a fortement augmenté l’année dernière, rapporte dimanche le quotidien Haaretz.
Pas moins de 83 prisonniers, arrêtés pour des activités terroristes menées dans le cadre d’organisations affiliées à l’État islamique et Al-Qaïda sont actuellement détenus dans les prisons israéliennes, alors qu’il n’était que douze fin 2015.
Entre septembre et janvier dernier, les services de sécurité intérieure du Shin Bet ont ainsi rapporté sept nouvelles arrestations liées à des activités djihadistes.
En septembre dernier, trois Arabes israéliens, originaires de la ville de Taybeh ont été interpellés pour des activités inspirées par l’Etat islamique (deux d’entre eux avaient l’intention de joindre les rangs de l’organisation en Syrie).
Le même mois, un homme et une femme résidents de la ville de Sakhnin en Galilée ont été appréhendés, alors qu’ils revenaient d’Irak où ils avaient servi dans les rangs de Daesh,
En novembre, les services de sécurité ont arrêté un jeune, résident de la ville de Jaljulya, qui avait acheté une mitrailleuse et un pistolet et était sur le point de partir en Syrie.
Plus récemment, en janvier, le Shin Bet a interpellé un autre résident de Taybeh qui avait prêté allégeance à Daesh, et qui avait appris à fabriquer des explosifs et planifié un attentat contre un autobus en Israël, selon les enquêteurs.
Ce chiffre inclut également le Palestinien, résident du quartier de Jabel Mukaber à Jérusalem, auteur de l’attaque au camion-bélier perpétrée en janvier dernier à Jérusalem qui avait coûté la vie à quatre soldats israéliens.
Selon le Shin Bet, la plupart des détenus sont des citoyens arabes israéliens et des Palestiniens de Judée-Samarie (Cisjordanie). Dans la majorité des cas, ils ont été arrêtés après avoir entretenu des contacts via Internet avec des militants de Daesh à l’étranger, ou parce qu’ils prévoyaient des attaques.
Plusieurs projets d’attentats ont ainsi été contrecarrés avant même leur exécution.
Depuis l’été 2014 et les premiers succès réels de Daesh dans les combats en Syrie et en Irak, la sympathie pour l’Etat islamique au détriment d’Al-Qaïda n’a cessé d’augmenter. Toutefois, selon les autorités israéliennes, seule une minorité de prisonniers détenus en Israël peut être considérée comme de vrais militants djihadistes.
Selon le Shin Bet, la plupart d’entre eux sont affiliés à des groupes salafistes qui prônent la lutte armée et dont les actes sont inspirés de Daesh, mais qui ne sont pas nécessairement reliés à la direction de l’organisation, basée à Racca en Syrie.