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Déradicalisation. Un mensonge d’État


Déradicalisation. Un mensonge d’État

Plus de 15.000 personnes signalées radicalisées en France, 1.500 dans nos prisons, près de 900 jihadistes français encore au combat ou rentrés en France… Jamais la France n’a eu à gérer un tel flot d’extrémistes rejetant ses valeurs et souhaitant sa perte. Un cancer que l’État a tenté de faire passer pour une grippe.

Ils sont embrigadés comme dans une secte, ou fous, ou délinquants. Ou les trois à la fois. Tel a été, jusqu’à très récemment encore, le profil qui était dressé des jihadistes français. Avec cette grille de lecture simpliste, les pouvoirs publics ont cru et fait croire qu’ils pouvaient maîtriser le phénomène. Il suffisait de « déradicaliser ».

« Qui a pu croire à cela ? »

En 2014, les clés de cette « déradicalisation » sont confiées au Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam (CPDSI), créé par l’anthropologue Dounia Bouzar. Deux ans plus tard, en septembre 2016, ouvre le premier centre spécialisé, près de Chinon (Indre-et-Loire). Une structure pouvant accueillir, sur la base du volontariat, jusqu’à trente jeunes radicalisés. « Qui a pu croire à cela ? », s’agace un cadre de la lutte antiterroriste pour qui la « déradicalisation » est un « tissu de conneries ». « S’ils sont volontaires, c’est qu’ils ne sont plus radicaux ou qu’ils simulent, raille-t-il. Ces gens ne nous aiment pas et n’aiment pas notre système. Le cerveau n’est pas un logiciel que l’on peut modifier en insérant une disquette ! »

« Quinze ans de retard »

« On ne nous a pas laissé le choix : il fallait faire, un point c’est tout. Même si tout le monde savait que ce n’était pas la bonne méthode et qu’elle était vouée à l’échec », cingle un responsable antiterroriste. En Touraine, le centre, qui n’a jamais accueilli plus de neuf personnes, est désormais vide. Le constat est tombé, mercredi dernier, dans un rapport parlementaire : « Échec des politiques publiques de déradicalisation ».

Un fiasco qui trouve également sa source dans la cacophonie médiatique, alimentée par une kyrielle de spécialistes autoproclamés, et les querelles des (rares) vrais experts. « François Burgat, Gilles Kepel et Olivier Roy ont structuré l’analyse de ce phénomène. Mais la génération de chercheurs suivante n’a pas suivi, déplore aussi un familier du dossier de la déradicalisation. C’est pour cela que nous avons 15 ans de retard et qu’on découvre qu’on ne sait pas ce qu’on fait, qu’on manque de jeunes chercheurs prêts à s’investir, et qu’on ne voit pas comment on pourrait faire… »

L’inaudible annonce des attentats de 2015

« Cette approche a faussé les débats et la réponse politique », déplore David Thomson, journaliste travaillant sur le phénomène jihadiste depuis 2011. La conséquence a été gravissime : « Cela a empêché de prendre conscience de la réalité de la menace », estime le spécialiste qui, seul contre tous en 2014, annonçait l’arrivée d’attentats sur le sol français. Il faudra attendre deux ans et 238 morts pour que la prise de conscience soit totale.

Approche psychopathologique et bourrage de crâne : pourquoi l’État a-t-il validé ces explications superficielles ? « Dire que les jihadistes étaient des fous, des malades, arrangeait tout le monde, décrypte David Thomson. Car cela évitait tout débat sur la dimension religieuse, pourtant prédominante, de l’engagement jihadiste, et aussi toute remise en cause politique. C’est pourtant éminemment le cas quand on pose cette question : pourquoi des enfants nés en France en viennent-ils à haïr à ce point et combattre la société dont ils sont issus ? ».

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