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Le militant d’extrême droite Hervé Lalin (dit Ryssen) a été condamné jeudi à cinq mois de prison ferme pour plusieurs passages de son livre « Comprendre le judaïsme – comprendre l’antisémitisme ».
Là où son auteur soutient que cet ouvrage représente « l’étude la plus sérieuse et la plus importante sur ce sujet depuis trois mille ans », le tribunal correctionnel de Paris a condamné des injures et diffamations antisémites, des provocations à la discrimination.
Il y qualifie notamment les juifs de « secte incestueuse« , leur attribue un « projet d’asservissement de l’humanité« , les accusant d’être omniprésents et omnipotents.
Le tribunal a souligné l' »exceptionnelle gravité » des faits reprochés au prévenu, « la violence et la réitération des propos et la stigmatisation à l’égard des juifs constante, affirmée et assumée, qu’ils traduisent« .

Photo souvenir de la manif en l’honneur de Jeanne d’Arc, le 11 mai 2014 : de gauche à droite, Vincent Vauclin de la Dissidence française, Yvan Benedetti (ex-Œuvre française), Hervé Ryssen.
Hervé Lalin a en outre été condamné à verser à la Ligue des droits de l’Homme (LDH), la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) et SOS Racisme 1.000 euros de dommages et intérêts chacune. S’y ajoutent, au titre des frais de justice, 2.000 euros pour chacune des deux premières et 3.000 euros pour la dernière, qui avait porté plainte.
Hervé Lalin a déjà été condamné à plusieurs reprises, notamment à un an ferme en septembre dernier, pour des messages antisémites publiés sur Twitter et Facebook.
Hervé Lalin, dit Ryssen, est un de ces obsédés du « complot juif » comme on en trouve beaucoup sur internet, et singulièrement à l’extrême droite, mais qui s’assume totalement, ce qui est plus rare, puisqu’il n’hésite pas à se proclamer dans une vidéo « raciste et antisémite ».
Cet ancien militant du FN, responsable du groupuscule nationaliste-révolutionnaire Unité Radicale en Ile-de-France au début des années 2000, s’est fait connaitre par l’organisation de l’agression du père Berger à la Basilique Saint-Denis le 15 septembre 2003, en raison de son soutien aux sans-papiers. Mais c’est ensuite sous son nom de plume Hervé Ryssen qu’on le retrouve, publiant divers ouvrages tous plus antisémites les uns que les autres, dans lesquels il prétend analyser le « discours mondialiste juif » en faisant la part belle à la psychologie de bazar. Régulièrement invité à s’exprimer dans l’hebdomadaire pétainiste Rivarol, le bonhomme s’est rapproché assez logiquement de l’Œuvre française (on rappelle qu’elle a été dissoute depuis, mais qu’elle existe toujours sous différentes appellations).

Photo souvenir de la manif en l’honneur de Jeanne d’Arc, le 11 mai 2014 : de gauche à droite, Vincent Vauclin de la Dissidence française, Yvan Benedetti (ex-Œuvre française), Hervé Ryssen.