Des élections législatives se tiennent vendredi 7 octobre au Maroc. Grand vainqueur en 2011, le Parti de la justice et du développement (PJD) se pose à nouveau en favori.
Près de 16 millions de Marocains sont appelés à se rendre aux urnes vendredi 7 octobre, afin d’élire leurs représentants au parlement. L’enjeu principal de l’élection réside dans la reconduction ou non au pouvoir des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD). En raflant plus de 27% des voix lors des élections législatives de 2011, ils s’étaient assurés plus d’un quart des sièges. Le PJD aborde ce nouveau scrutin en bonne position, fort d’une nouvelle victoire lors des élections locales de septembre dernier.
Un duel entre les islamistes du PJD et les libéraux du PAM
Si les responsables du PJD s’appliquent soigneusement à éviter le terme de « parti islamiste », leurs adversaires, eux, n’en finissent pas d’alerter sur les dangers d’une islamisation de la société. Jean-Noël Ferrier, spécialiste du monde arabe et directeur de Science Po Rabat, préfère qualifier le PJD d’« islamo-conservateur » : « C’est un parti conservateur du point de vue des mœurs, explique-t-il. Mais en même temps, c’est un parti largement modéré et extrêmement pragmatique. Il n’a jamais promu l’application de la charia. »
Au gouvernement pendant près de cinq ans, le parti conserve toutefois une influence limitée, souligne le politologue Nabil Mouline, spécialiste de la monarchie marocaine : « Le monarque, ainsi que les instances non élues qu’il dirige, gardent la main sur les grands projets de société, les grands chantiers socio-économiques et sur l’initiative politique en général. »
Lors de ces élections législatives, les islamo-conservateurs du PJD feront face notamment aux libéraux du Parti authenticité et modernité (PAM), leur principal adversaire. Et là où le PAM promet aux électeurs « le changement maintenant », le Parti de la justice et du développement préfère parler de changement… dans la continuité.