Les derniers évènements m’ont remis en mémoire un éloge de Tsahal que j’avais écrit il y a quelques années. Aujourd’hui, je dédie cet article à ce soldat qui aurait tiré sur un terroriste alors que celui-ci était à terre.
Le ministre israélien de la Défense Moshe Yaalon a condamné sans attendre le geste du soldat et appelé les autorités à le faire juger rapidement.
Vraiment, je me demande si en Israël on n’est pas en train de perdre la tête. Cessons donc de nous inquiéter des réactions de la communauté internationale et protégeons nos soldats et non les terroristes. Les soldats de Tsahal n’ont pas leurs pareils dans le monde.
Alors de grâce, pas de jugement hâtif! Et pour nous, si le soldat courait – ou pensait courir- le moindre risque, nous estimons qu’il a bien fait de tirer. Un moment donné, « Enough it’s enough! »
« Qui sauve une seule vie, sauve l’univers entier » (Talmud)
Telle pourrait être la devise de Tsahal,
Tsahal, ce petit mot de deux syllabes
Porteur de l’espoir de tout Israël,
Du destin du peuple juif,
Comme il sonne doux à nos oreilles !
Comme nous aimons à le prononcer !
Il n’est pas une armée au monde dont on ait autant parlé, pas une armée au monde qui n’ait été autant décriée et condamnée que l’est Tsahal. Mais aussi autant aimée ! Il est tout de même surprenant que l’institution publique israélienne qui jouisse d’une confiance aveugle de la part de ses citoyens soit l’armée !
On sait que ceux qui ont lancé contre toi une campagne de calomnies et qui te présentent comme une armée de brutes sanguinaires ne font en réalité que projeter sur toi leur propre vision de l’armée et ne visent qu’un but : diaboliser ton pays et l’isoler. Quand on veut noyer son chien, ne dit-on pas qu’il a la rage ?
Combien éloignée de la réalité est l’image que donnent de toi la gauche et les médias à travers le monde! Pour juger tes soldats et tes soldates, pour prendre conscience de l’ampleur de leur tâche, il faudrait aller partager leur vie, ne fût-ce qu’une journée, et faire preuve d’un minimum d’objectivité.
Aujourd’hui, c’est pour toi, Tsahal, que je voudrais faire danser les mots, pour toi que je voudrais choisir les mots les plus beaux parmi les plus beaux afin de te célébrer, de te rendre hommage, de t’honorer, toi sans qui nous ne serions de nouveau qu’un peuple errant, honni de tous.
Et ne m’en veux pas si je te dis « tu », je dis « Tu », comme disait Prévert, « à tous ceux que j’aime, même si je ne les connais pas ».
Tsahal, tu es l’Armée de Défense d’un pays qui n’est pas comme les autres, d’un pays où, comme le disait Ben Gourion « La sécurité tient une place plus importante que dans les autres pays ». Comment pourrait-il en être autrement puisqu’il est entouré d’États qui refusent de reconnaître son droit à l’existence, d’États qui, depuis le jour de sa naissance, ont juré de l’anéantir?
Alors, il va de soi que toi, Tsahal, tu n’es pas une armée comme les autres. Tsahal, tu es UNIQUE ! Tsahal, tu es notre joyau! Et ce n’est pas sans raison que les Israéliens sont si fiers de leurs soldats. Tsahal, une armée qui fait, sans l’ombre d’un doute, l’envie de bien des pays !
Tu portes bien ton nom : Armée de défense d’Israël. Ton nom, acronyme hébreu de Tsva Hagana LeIsrael, a été choisi pour bien rappeler que tes opérations sont menées dans une visée essentiellement défensive et non colonisatrice.
Tsahal, une armée d’occupation ?
Nenni, point du tout !
Une armée de terroristes ?
Pas le moins du monde !
Encore moins une armée de va-t-en guerre
Tsahal, une armée de défense
L’Armée de défense d’Israël
Le bouclier, le rempart
De cet État tant honni de tous
Tu es, comme le disait Frédéric Encel « le rempart unique d’un peuple à qui l’on n’a plus laissé le choix que la réappropriation du droit universel à l’usage de la force. »
On oublie trop souvent, hélas, que tu dois remplir bien des tâches.
– Défense du territoire et lutte contre le terrorisme
Il t’incombe de garantir l’intégrité territoriale d’Israël et d’assurer la protection de ses frontières, et il te faut agir sur tous les fronts : air, terre et mer.
Israël menacé- et il l’est en permanence- s’en remet à toi. Le destin d’Israël, le destin du peuple juif est entre tes mains, entre les mains de tes soldats qui ne sont encore que des enfants.
Avec une guerre en moyenne tous les dix ans, ils n’ont guère le temps de connaître les joies du farniente ni de goûter à celles qu’offre la vie.
Depuis 2006, plus précisément depuis l’Opération Plomb durci, tes soldats doivent faire face à une nouvelle menace : celle des tunnels et des sous-terrain qu’utilisent maintenant les terroristes. Alors, des unités des « Forces Spéciales » s’entraînent pour être en mesure de combattre l’ennemi, peu importe l’endroit où il se cache.
Tes victoires, tu ne les dois
Ni à ton armement ultra –sophistiqué,
Ni au manque de motivation de tes ennemis,
Ni à l’aide de tes alliés,
Pas toujours fiables d’ailleurs ;
Tes victoires, tu les dois
Aux qualités admirables de tes soldats
Dans cette armée, pas de déserteurs ;
Des soldats sans peur et sans reproches,
Des héros qui s’ignorent,
Qui ont accompli des prodiges
Contre deux cents millions d’ennemis
Mais qui ne parlent guère de leurs victoires
Et qui se sont juré pour leur nation :
Jamais plus Massada ! Jamais plus de Shoah !
Ta tâche, ô soldat de Tsahal, est immense ! Au sortir de l’adolescence, avec des rêves d’amour et de liberté plein la tête, tu te dois de prendre les armes et de consacrer trois de tes plus belles années à la défense du pays. J’ai envie de paraphraser Corneille et de te dire : « Tu es jeune, il est vrai / Mais aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ».
Et tu ne connais pas la haine, pas même pour ton ennemi, car tu as grandi dans l’amour de ton pays, dans l’amour des autres.
Pour ton pays,
Pour l’État d’Israël,
Ta vie sans hésiter
Tu la sacrifierais.
Et pourtant, ô combien
Tu en connais le prix !
Et pourtant, ô combien
Tu l’aimes cette vie
Qui commence à peine !
« L’armée la plus morale du monde », oui, c’est toi, Tsahal !
Et ce n’est pas un slogan, comme se plaisent à le dire tes détracteurs, c’est une vérité.
Sachant qu’en l’absence de valeurs morales, la puissance militaire n’est rien, tu t’es donné aussi une mission éducative : des professeurs sont là pour donner des cours d’hébreu certes, mais surtout pour transmettre aux jeunes recrues les valeurs juives, des valeurs humanistes universelles.
Grâce à l’enseignement qui leur est dispensé au sein de l’armée, les jeunes connaissent des relations humaines d’une qualité rare, exceptionnelle, et régies par la fraternité : ils mettront leur vie en danger si besoin est pour se porter au secours de leurs camarades.
Quelle armée au monde engage des professeurs pour dispenser une formation éthique à ses soldats, pour leur inculquer l’obligation de défendre chaque être humain, quelles que soient sa race, sa religion, sa nationalité? Ta seule préoccupation est, comme le disait le grand rabbin de France Gilles Bernheim, « de préserver avec amour et courage l’idée d’humanité et de liberté pour tous les hommes »
Quelle armée, exception faite de l’armée d’Israël, peut se vanter d’avoir un Code d’Éthique (L’Esprit des Forces israéliennes de défense) dont la violation est sévèrement punie ?
Tu défends la notion de « guerre juste » et de « pureté des armes », et tes soldats ne doivent recourir aux armes que si leur vie ou celle de leurs concitoyens est en danger.
Humaine, tu l’es comme aucune armée au monde ne peut l’être. Les valeurs morales que tu honores concernent principalement la vie humaine, cette vie qui est à tes yeux la valeur suprême, et tes soldats se doivent de conserver ces valeurs humanistes qu’on leur a inculquées. « Notre armée est pure (…), elle ne tue pas d’enfants. Nous avons une conscience des valeurs, et à cause de notre morale, il y a peu de victimes » expliquent des généraux dans le film Tsahal de Claude Lanzmann.
Tsahal, non seulement tu es une armée qui ne tue pas d’enfants, mais tu es une armée qui les soigne gratuitement et qui leur sauve bien souvent la vie, même si tu sais que plus tard, devenus adultes, ils tireront sur ton peuple. Une visite à hôpital de Kfar Saba suffirait à confirmer cette assertion.
Bien sûr tes détracteurs contestent cette image, ils te reprochent certaines opérations (Sabra et Chatila, Gaza, ) ils vont même jusqu’à accuser tes soldats de faire preuve « d’une mentalité judéo-nazie ».En réalité, tes ennemis t’attribuent les actes qu’ils ont posés ou encore qu’ils poseraient s’ils étaient à la place de tes soldats.
À Gaza, durant l’Opération Plomb durci, tu as tout fait pour que soient réduites les pertes en vies humaines, nous le savons. Quels soldats, face à des criminels, pourraient s’encombrer de considérations humanitaires ? Où a-t-on déjà vu une armée qui, avant d’attaquer, lance des avertissements aux civils soit par radio, soit par téléphone, soit en lançant des tracts ?
Nous savons aussi que as annulé des attaques contre des cibles terroristes tout simplement parce que tu avais appris qu’on avait mis en première ligne des boucliers humains. Tu as tout tenté pour te limiter à des frappes chirurgicales, mais il arrive que les dommages collatéraux soient inévitables.
Et si malgré tout, il faut déplorer un nombre élevé de victimes, ce n’est pas toi que l’on doit blâmer, mais bien le Hamas qui se sert de civils comme boucliers humains, le Hamas qui viole le droit humanitaire et commet des crimes de guerre contre son peuple sans que jamais on ne le condamne, sans que jamais les medias ne dénoncent ses actes.
À l’heure où l’information se propage à la vitesse grand V, aussitôt qu’un Palestinien est touché, on incrimine Tsahal sans même attendre que l’information soit confirmée. Quel bonheur pour les journalistes de pouvoir diffamer Tsahal ! Ils n’attendent pas les résultats d’une enquête et t’accusent de tous les maux pour, le cas échéant, te blanchir par la suite. Ce fut le cas avec le Rapport Goldstone ou encore avec le navire Marmara avec à son bord des terroristes armés jusqu’aux dents.
Certes, il est trop tard, les dégâts ont été faits. Mais souviens-toi de cette phrase de Corneille : « La gloire est plus solide après la calomnie / Et brille d’autant mieux qu’elle s’en vit ternie ».
Et s’il arrive à tes soldats de commettre quelques dérapages, peut-on te le leur reprocher ? Comment ne pas comprendre que la colère puisse se glisser dans leur veines quand ils se trouvent face à face avec l’assassin d’un des leurs ? Certes, « L’esprit de Tsahal » les oblige à conserver une attitude humaine pendant les combats et à éviter les pertes en vies humaines. Mais comment les condamner s’ils enfreignent ce commandement?
Tes soldats, Tsahal, ne sont pas des surhommes : « La vertu, disait Saint-Ex, c’est la perfection dans l’état d’homme et non l’absence de défauts ».
Et à cette lourde responsabilité de défense du territoire s’ajoute la lutte contre le terrorisme, un terrorisme qui prend de multiples visages, une lutte au quotidien qui n’autorise pas un instant de distraction.
Tsahal et la vie politique et économique
Par ailleurs, comme la vie des Israéliens est étroitement liée à celle de leur armée, comme il existe une espèce de symbiose entre eux, tu t’impliques dans la vie politique et économique.
Tes généraux participent aux prises de décisions du gouvernement et ils ont leur mot à dire dans bien des cas. Mais comme au sein même de l’armée les opinions sont parfois divergentes, on est assuré que toute décision qui met en jeu la sécurité du pays est prise après mûre réflexion.
Sur le plan économique aussi tu joues un rôle non négligeable et tes avancées technologiques sont remarquables. Si Israël a, comme l’écrivait le journal Le Monde daté du 4 septembre 2010, « plus d’entreprises de haute technologie cotées au Nasdaq que l’Europe, le Japon, la Corée du Sud, l’Inde et la Chine réunies », c’est bien grâce à toi puisque l’on sait que ce sont les anciens soldats des unités d’élite qui règnent sur l’industrie high-tech, responsable de 55% de la richesse du pays. Le savoir-faire militaire a des retombées dans tous les domaines (médecine, éducation, … ) et profite au monde entier.
– Les missions humanitaires
Comme si toutes ces tâches ne suffisaient pas, une autre de tes tâches – et non la moindre – concerne l’aide aux populations frappées par des catastrophes en tout genre.
Tu participes avec empressement à nombre de missions humanitaires aux quatre coins de la planète, sans distinction de race ni de religion, et sans hésiter s’il le faut à mettre en danger la vie de tes soldats.
Qui peut oublier le raid de Tsahal sur Entebbe ? Les images de ce raid sont encore dans les mémoires de ceux qui ne souffrent pas d’amnésie sélective. C’est au cours de ce même raid, il y a 35 ans, que Yoni Netanyahou, frère de Bibi, qui commandait cette opération est mort en héros. Pour lui rendre hommage, on a donné à ce raid le nom de « Opération Yonathan ».
Puis au cours d’une autre opération aérienne, l’Opération Salomon, aussi risquée que celle d’Entebbe, tu as évacué en 33 heures 14 400 Juifs d’Éthiopie ! Et c’est sans parler des Opérations Moïse et Josué, elles aussi destinées à évacuer les Juifs éthiopiens.
On nous rétorquera qu’il s’agissait pour toi de sauver des Juifs. Mais alors que dire de ton implication lors de catastrophes naturelles ? Quel pays arabe peut se vanter d’avoir aidé comme tu l’as fait les victimes de ce type de catastrophes ?
Comment peut-on oublier les images émouvantes de tes soldats venant en aide aux victimes du terrible séisme qui frappa l’Arménie en 88 ? Et la Turquie en 1999 ? Évidemment, le Premier ministre turc Erdogan a la mémoire courte et, en cette période de tensions, il préfère se changer en second Nasser et verser de l’huile sur le feu plutôt que de calmer le jeu.
D’ailleurs, antijuif acharné, lors du Sommet de Davos, il a osé dire au Président israélien Shimon Peres : «Quand il s’agit de tuer, vous savez très bien comment le faire; je sais très bien comment vous avez tiré et tué des enfants sur la plage… Ceux qui tuent des être humains, c’est déjà en soi un crime contre l’humanité».
Je rappellerai aussi que, la même année, tes troupes sont aussi venues en aide aux Grecs puis, en 2010, elles se sont déployées en Haïti pour assurer le sauvetage des survivants et construire un « hôpital de campagne » à Port au Prince, l’hôpital le plus efficace de tous ceux que les délégations ont installés. D’ailleurs, l’efficacité de tes soldats a été reconnue par les chaînes NBC, FOX, et ABC et la BBC a présenté 2 reportages sur l’Armée israélienne. Plus près de nous, aussitôt que le Japon a été frappé par un séisme et un tsunami , tu as mis sur place un véritable hôpital et tu n’es rentrée en Israël que 15 jours après, après avoir aidé plus de 200 patients
Ce n’est là qu’un aperçu des missions humanitaires que tu as remplies : il aurait fallu parler de l’aide que tu as apportée en Colombie (inondations, 2010), en Inde (séisme en 2001), au Rwanda (juillet 94), mais aussi de ton implication pour lutter contre le terrorisme, que ce soit en Argentine (juillet 94), au Kenya ( en 1998, 2003 et 2006) ou ailleurs.
Pour rendre compte de tout ce que tu fais, un livre ne suffirait pas. Maintenant, à un mois de Pessah, et au vu des tensions qui règnent dans la région, on imagine aisément que rares sont les soldats qui seront autorisés à passer les fêtes dans leur famille. Pour que les Israéliens puissent fêter en paix, tes soldats veilleront.
Tes soldats Tsahal, nous le savons, sont prêts à mourir pour nous sauver la vie. Et la question que nous sommes tentée de poser est la suivante : Serions-nous prêts à mourir pour eux ?
Certes, ce n’est point ce qu’ils attendent de nous, ce qu’ils attendent, c’est tout juste un petit mot de reconnaissance, un petit mot de deux syllabes comme en compte le mot Tsahal : MERCI ! Alors, du fond du cœur, adressons-leur non pas un, mais MILLE MERCIS! Et assurons-les que, dans chaque foyer, que ce soit en Israël ou dans la diaspora, chacun de nous fera dans son cœur une place pour les soldats de Tsahal et priera pour eux et pour Israël.
Hag Sameah à nos soldats et à tous les Juifs!
© Dora Marrache pour Europe-Israël
Chroniqueuse, radio-Shalom, Montréal
D’accord avec Dora Marrache
bravo madame pour tous vos écrits et surtout merci