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Les Kurdes de Syrie ont annoncé jeudi l’établissement d’une région fédérale dans les zones sous leur contrôle dans le nord du pays. Les USA ont prévenu qu’ils ne reconnaîtraient pas la création d’une région unifiée et autonome.
Le régime de Bachar al-Assad et l’opposition ont chacun rejeté jeudi l’établissement d’une région fédérale annoncé par les Kurdes de Syrie dans le nord du pays.
Une source au ministère des Affaires étrangères à Damas a « mis en garde toute partie ayant l’intention de porter atteinte à l’unité du territoire et du peuple syrien », tandis que la Coalition de l’opposition s’est insurgée dans un communiqué contre « toute tentative de former des entités, des régions ou des administrations qui confisquent la volonté du peuple syrien ».
Les Kurdes de Syrie ont annoncé jeudi l’établissement d’une région fédérale dans les zones sous leur contrôle dans le nord du pays, ont annoncé des responsables à l’AFP.
« Le système fédéral a été approuvé pour la région Rojava (Kurdistan syrien) – Nord de la Syrie », a affirmé Sihanouk Dibo, un responsable du PYD, principal parti kurde en Syrie, à l’issue d’une réunion à Rmeilane dans le nord-est de la Syrie.
« Nous donnons notre bénédiction au projet du système fédéral Rojava-Nord de la Syrie », a indiqué de son côté Aldar Xelil, du comité préparatoire de ce projet.
Des conseils dont la mission sera de définir les coutours de cette région et la nature de ce système seront formés dans la journée, ont précisé ces responsables.
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L’unification des trois « cantons » kurdes (Afrine, Kobané et Jaziré) –en plus des régions récemment conquises par les forces kurdes dans le nord syrien– représenterait un pas de plus vers l’auto-détermination. Mais les Kurdes font valoir que leur projet est fondé sur une base « territoriale » et non « ethnique », avec des représentants de la population arabe et d’autres minorités dans ces zones.
Les Etats-Unis ont prévenu mercredi qu’ils ne reconnaîtraient pas la création d’une région unifiée et autonome kurde en Syrie, qui rencontre aussi l’hostilité de la Turquie voisine.
Les Kurdes de Syrie se prononcaient ce jeudi sur l’unification des régions sous leur contrôle dans le nord syrien, un projet qui s’inscrit dans le cadre d’un modèle fédéral pour toute la Syrie.
Plus de 150 représentants de partis kurdes, arabes et assyriens se sont réunis mercredi à Rmeilane (nord-est) et devraient conclure leur rassemblement jeudi par l’annonce de cette décision, selon un journaliste de l’AFP présent sur place.
« Cette réunion doit (permettre de) développer un nouveau système de gouvernement pour le nord de la Syrie et les participants penchent pour le fédéralisme », avait indiqué Sihanuk Dibo, consultant pour le principal parti politique kurde syrien (PYD).
Selon un projet de déclaration consulté par l’AFP, les délégués affirment qu' »une fédération démocratique (est) la seule façon de garantir les droits de tous les individus ». « Nous allons définir les limites de ces régions et leurs prérogatives », disent-ils.
Concrètement, cette décision élargira la zone d' »administration autonome » que les Kurdes syriens ont mise en place depuis le début du conflit.
Elle ne constitue pas un premier pas vers l’indépendance, ont prévenu des responsables, mais elle doit servir de modèle au reste de la Syrie.

Des Kurdes et membres du PKK manifestent durant les funérailles de deux Kurdes à Hakkari, au Kurdistan irakien le 7 décembre 2013
« Le système fédéral dans le nord de la Syrie s’inscrit dans ce que nous considérons comme une nécessité, l’adoption du fédéralisme à l’échelle de toute la Syrie », a indiqué Ibrahim Ibrahim, un responsable kurde pour les médias.
« Une nouvelle Constitution déterminera la relation entre le centre à Damas et les districts fédéraux », a-t-il ajouté.
« Nous prenons cette initiative en espérant qu’elle s’imposera dans toute la Syrie », a déclaré à l’AFP Cheikh Hamad Chehade, leader d’une tribu arabe du Kurdistan syrien (Rojava).
La manoeuvre kurde risque de rencontrer l’hostilité de la Turquie, qui voit d’un mauvais oeil l’établissement d’une zone d’influence kurde à sa frontière avec la Syrie et a bombardé ces dernières semaines des positions kurdes en Syrie.
Selon Mutlu Civiroglu, un expert basé à Washington interrogé par l’AFP, cette annonce kurde constitue un « message politique » adressé « aux Nations unies, aux Etats-Unis, à la Russie et plus spécialement (aux négociateurs réunis) à Genève », pour les prévenir : « Si vous nous ignorez, nous allons déterminer nous-mêmes notre avenir ».
Les Kurdes de Syrie sont en effet exclus des négociations intersyriennes indirectes qui se déroulent actuellement à Genève sous l’égide de l’ONU dans le but de trouver une solution politique à un conflit ayant fait plus de 270.000 morts en cinq ans.
(avec AFP)
Excellente oonutiative. Les Kurdes sont maltraités partout – voire exécutés – et ils ont droit à un état qui leur permet d’affirmer leur légitimité.
Cela ne vous rappelle rien ?