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L’un des personnages centraux de la Méguilat Esther, Haman, est le descendant direct d’Amalek qui a attaqué les Enfants d’Israël alors qu’ils venaient à peine de sortir de l’esclavage d’Égypte.
En hébreu, Amalek a la même valeur numérique que le mot Safek qui signifie le doute. Il représente donc dans le judaïsme l’incarnation d’un doute qu’il a réussi à semer au sein du peuple juif, ébranlant les fondements de sa émouna peu après l’expérience édifiante du miracle de la Mer Rouge. Mais tout en étant troublés par l’agression perfide et sournoise d’Amalek, les Enfants d’Israël comprirent également qu’ils n’étaient pas invincibles et qu’ils devaient en permanence renforcer leur vigilance pour faire face à leurs ennemis.
Le Midrach dans la paracha Terouma nous explique plus précisément que l’étymologie de « Amalek » est composé de deux mots : « am », « chélak », littéralement « le peuple qui lèche le sang du peuple d’Israël. ». Cette image certes brutale est lourde de signification. Pour Amalek, voir du sang juif répandu sur terre est un signe de jouissance suprême. Amalek ne cherche pas à gagner une guerre contre Israël, il se satisfait de voir son sang versé.
Cette attitude mérite une explication plus profonde : le mot hébraïque « Adam » (homme) est composé du aleph, première lettre de l’alphabet et de Dam qui signifie sang. Si le aleph est le symbole de l’intelligence, de l’élévation spirituelle de l’homme, le sang est le symbole de la bestialité, de la bassesse matérielle. De telle sorte que lorsqu’en français nous disons que l’être humain est fait de chair et de sang, dans la tradition hébraïque, nous affirmons plutôt qu’il est un mélange d’ « aleph » et de sang, de sagesse, spiritualité et de bestialité matérielle.
C’est précisément à ce carrefour qu’Amalek attend le peuple d’Israël. Amalek jubile lorsqu’il voit le peuple juif douter, lorsqu’il le voit trébucher, lorsqu’il le voit chuter et s’éloigner de sa mission qu’il a reçue, celle de forger la synthèse entrer le aleph de la spiritualité et le Dam de la bestialité.
Notre combat contre Amalek est à ce niveau. Amalek est celui-ci qui se trouvera toujours sur notre route, pas seulement pour nous détruire physiquement mais pour nous annihiler, mettre en exergue le côté le plus vil de notre identité.
Nous comprenons alors parfaitement qu’Amalek a été le modèle de tous les antisémites qui au fil des siècles ont opprimé le peuple juif, l’ont spolié et massacré, le présentant toujours comme cupide, cruel, insensible…
En cette fête de Pourim, sachons donc placer le « Aleph» au summum de nos priorités.
Source: Hamodia
si ils chantent des chants d’amour ça sera pas gagner !
dans un autre temps plus calme