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Saïd Derouiche : « La question du lien entre l’islam et les actes de violence extrême commis en son nom est essentielle. Les religieux musulmans sont enfermés dans le déni »


Saïd Derouiche : « La question du lien entre l’islam et les actes de violence extrême commis en son nom est essentielle. Les religieux musulmans sont enfermés dans le déni »

OPINION

Selon Saïd Derouiche, les responsables musulmans ne peuvent faire avancer les débats qui nous agitent actuellement. Car pour y arriver il leur faudrait interroger les fondamentaux de leur propre religion et peut-être même déplaire à leurs ouailles.

Dans un climat de plus en plus tendu, alors que des terroristes sèment la mort aux quatre coins du monde, la question du lien entre l’islam et les actes de violence extrême commis en son nom est essentielle. Pour y répondre, il peut sembler logique de se tourner vers des religieux dits « modérés ». En réalité cette démarche est vaine : la plupart de ceux-là sont incapables de se remettre en cause et d’envisager la possibilité qu’il pourrait y avoir « un problème à la source ».

On peut le comprendre : un croyant et encore plus un « croyant professionnel » comme un intellectuel ou un leader religieux (imam, prédicateur, théologien, enseignant), tirant des avantages matériels et symboliques de sa position, a tendance à « sauver » les textes et les traditions. Comment pourrait-il effectivement remettre en cause les fondamentaux de sa religion ? Peut-on donc être vraiment surpris quand ce genre de commentateurs confirme doctement du haut de leur légitimité de « pro de l’islam » que « cela n’a rien à voir » avec un quelconque « véritable islam » ?

Nous n’ignorons pas le fait que la position des religieux aujourd’hui est extrêmement fragilisée au sein des communautés musulmanes de France (et de Belgique). Certes, certains prennent leurs responsabilités plus que d’autres, reconnaissant par exemple queDaech a un lien avec l’islam – ne serait-ce que parce que ses sympathisants sont musulmans ! – mais en prenant garde de ne surtout pas trop s’étendre. Il n’en reste pas moins que d’autres personnalités issues du monde musulman – et c’est extrêmement inquiétant – continuent à soutenir que Daech n’a rien à voir avec l’islam.

Faut-il les écarter des débats ?

Car une fois la parole des religieux écartée, pour ceux qui essaient malgré tout d’avancer, le terrain est miné. Pour tenter de comprendre ce que nous traversons, des personnes – non religieuses – vont ainsi se tourner vers des musulmans… et là ils finissent par ne plus rien y comprendre ! Certes, ces derniers veulent bien admettre que les terroristes ont saisi la religion de travers et que la grande majorité des musulmans est bien loin de cette barbarie et la rejette, mais comment pourraient-ils expliquer que la communauté musulmane peut constituer, elle-même, un terreau permettant à des terroristes de voir le jour ?

Et puis il y a tous ceux, bien plus virulents à l’égard de l’islam, qui auront tôt fait de se voir cataloguer « islamophobes », voire « racistes ». Les musulmans qui cherchent à échapper à l’autocritique auront alors avec ces personnes-là une bonne occasion d’évoquer les discriminations, les préjugés et autres violences à leur égard. Cela n’empêche d’ailleurs pas ces mêmes musulmans à bonne conscience à discriminer à leur tour les membres de leur communauté qui se posent de réelles questions et qui désavouent l’establishment islamique ou carrément l’islam.

Qui les prend encore au sérieux ?

Les gens de bonne volonté avanceront, quant à ceux qui font partie du problème (de par leur déni), ils doivent donc définitivement ne plus être consultés. D’ailleurs, dans le fond, ils ne le sont pas vraiment. Plus personne ne les prend au sérieux (et d’ailleurs l’ont-ils été un jour ?). Et si de temps en temps, on donne la parole à un « musulman modéré », c’est davantage pour rassurer la population et éviter la stigmatisation des musulmans. Le piège étant que des intellectuels (souvent de gauche) puissent tomber dans le panneau, jusqu’à donner du crédit à ces « intellectuels musulmans » (qui évitent de poser les questions de fond sur les fondamentaux de l’islam, leur public ne pouvant raisonnablement le supporter).

Puisque le lien islam-islamisme est fondamental, le travail contre l’extrémisme ne peut se faire avec ces professionnels de l’islam. Au mieux, ils sont naïfs. Au pire, ils peuvent créer un écran de fumée, générer de fausses pistes et, surtout, au lieu d’encourager des gens de bonne foi à se poser des questions, ils leurs fournissent un alibi trop facile.  Qu’ils condamnent le terrorisme, c’est la moindre des choses, mais ensuite ils doivent être écartés du débat au sujet du lien présumé entre islam et terrorisme. Evidemment, si on les critique, on risque d’être suspecté d’islamophobie. Soit ! L’urgence de la situation nous incite à penser que nous n’avons plus de temps pour ce genre de jérémiades.

Ces soi-disant leaders religieux musulmans qui, en réalité ont peur de leurs ouailles et pour leurs positions, ont perdu, par leur attitude d’équilibriste, toute légitimité intellectuelle. Laissons-les à leur petit confort et cherchons ailleurs et avec d’autres, plus courageux et honnêtes, les racines du mal au sein même de l’islam. Ce sera douloureux et difficile, mais c’est probablement notre seule chance de nous en sortir.

Saïd Derouiche





Journaliste québécois, pro-atlantiste, pro-israélien,pro-occidental



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  • One thought on “Saïd Derouiche : « La question du lien entre l’islam et les actes de violence extrême commis en son nom est essentielle. Les religieux musulmans sont enfermés dans le déni »

    1. MARINEL

      L’Intelligentsia Française est complice, plus les musulmans sont nuisibles, plus ils font dans la surenchère de soumission de compréhension, et plus ils font dans la surenchère et plus les français votent front national.
      Ce qui doit arriver arrivera, et les politiques, et les médias, et les créateurs de mode, joueront les pucelles effarouchés en jouant la stupeur ce sera l’effet pompier pyromane !
      C’est le bordel comme jamais cela n’avait été depuis la seconde guerre mondial et nous autres savons a qui la faute.

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