OPINION
Raison gardons. « La belle et vertueuse Esther », nous racontent de commentateurs de la « Meguilah »… Allons, allons. Brièvement cela se déroula ainsi :
Mardoché, employé juif à la cour impériale perse avait une très jolie cousine (ou nièce, d’après certaines interprétations) dont il fut tuteur ; et qu’il réussit à mettre dans le lit du roi histoire de se faire une alliée haut placée, en digne courtisan qu’il était (appelons un chat un chat). Oubliant dans le feu de l’action que juive, Esther n’avait, en principe, rien à faire dans le lit d’un goy, même royal ; normal puisque la Meguilah, on le reverra plus loin, est un document résolument laïc.
Par ailleurs, nièce ou cousine, les relations de Mardoché avec la future reine Esther sont peu claires (j’abrège). On y trouve le terme hébraïque « DOD » דוד, qui en Hébreu moderne veut certes dire « oncle », mais en langage biblique est souvent utilisé pour « amant ».
La manœuvre, couronnée de succès, lui a valu l’ascendant sur son ennemi Haman, autre courtisan (et puissant ministre) représentant une ethnie rivale ; et finit par coûter la vie au dernier et à soixante-quinze milles des siens, dit la Meguilah.
L’histoire est amorale, hélas classiquement ; lutte à mort entre courtisans, intrigues de cour épicées d’affaires d’alcôve pour une parcelle de domination, chacun représentant son lobby ethnico-religieux, à l’ombre d’une monarchie ; comme il en avait tant dans tous les royaumes dont, évidemment, celui de France. Relisez l’Histoire de ce pays ; l’édit de Nantes, par exemples, sa révocation et ses sanglantes conséquences semblent résonner d’un lointain écho de la Meguilah ; ainsi que, entre autres, l’Histoire de l’Angleterre et j’en oublie.
Pour la vertu on repassera donc.
D’ailleurs les mariages d’intérêt pour incarner une alliance (engendrer un successeur commun, rattacher un territoire ou une ethnie, comme fut le cas de Mardoché, au trône ou assoir un pouvoir) furent encore récemment la règle ; facilités, au temps dont nous parlons, par la polygamie généralisée.
Une vision juive répandue de la situation à l’époque décrit les juifs comme « …dispersés, depuis la Captivité, dans le vaste empire des rois Persans successeurs des rois de Babylone… ». Sur la forme cette description est irréprochable ; mais sur le fond elle contribue à maintenir un mythe porteur d’erreurs de jugement.
Car captivité ? Laquelle ? S’agissant probablement de l’exil (partiel…) imposé aux juifs par Nabuchodonosor suite à la destruction du premier temple de Jérusalem au sixième siècle avant l’ère chrétienne, sachons que forcé, il ne fut que pendant 50 ans ; suite à quoi l’empire babylonien tomba sous les coups de son ennemi perse et les juifs furent autorisés à retourner à Sion. Or, nombreux restèrent dans le nouvel empire, dispersés certes mais par choix délibéré ; ethnie et religion parmi tant d’autres, bénéficiant de l’autonomie accordée à tous par une monarchie prospère et éclairée, ayant leurs représentants auprès du pouvoir impérial et connaissant un essor de leurs institutions communautaires et scolaires (à l’origine du Talmud de Babylone, excusez du peu).
Les juifs dont il est question à Pourim, entre autres Mardoché et Esther, furent de ceux-là.
Comme souvent hélas, s’agissant de Pourim d’aucuns profitent pour se gargariser de la Shoah en la mettant (l’émiettant…) à toutes les sauces quitte à la galvauder. L’affirmation suggérée ci et là par des apprentis prophètes qu’il existe entre l’antique empire perse et l’Allemagne du IIIe Reich des ressemblances troublantes, attribuant, mezzo voce, à la « Meguilah » de qualités divinatoires, est peu respectueuse de l’intelligence et l’érudition du lecteur.
Le royaume perse n’avait rien de particulièrement hostile à l’égard des juifs, comme démontre la déclaration solennelle de Cyrus (כורש) roi des perses portant « libération » des juifs suite à sa victoire sur Babylone, ainsi que l’issue finale de l’affaire de Pourim, favorable aux juifs par le fait de son successeur Assuérus dit Xerxès (אחשוורוש).
Que certains veuillent réitérer le succès du « Da Vinci Code » de Dan Brown en mettant sur le marché un « Esther Code » à l’usage de qui voudrait croire, suggérant la thèse que « tout est écrit d’avance » pour peu que l’on sache déchiffrer le texte, est sans doute une démarche commerciale licite. Mais de grâce, n’est pas Umberto Eco qui le veut ; n’en tenons aucun compte, ne confondons pas intérêts pécuniaires et faits historiques.
Trêve donc de bondieuseries ; n’en déplaise aux croyants, la Meguilah traite effectivement de juifs, mais plutôt en tant qu’ethnie et non religion ; c’est un récit parfaitement irréligieux. Aucune divinité, juive ou autre, n’y est évoquée. Les juifs dont on parle ne prient un quelconque dieu ni pour quémander sa miséricorde ni pour le remercier ; leur sort est la conséquence d’un jeu d’alliances politiques et de leur propre détermination à se défendre voire à se venger.
Et surtout, connaissons notre Histoire. Qui oublie son passé (vrai) est condamné à le revivre. Cessons de crier au loup sous n’importe quel prétexte, ne nous trompons pas d’ennemis, ayons les bonnes alliances. Loin d’un Hitler de l’antiquité, les véritables Cyrus et Assuérus auraient, aujourd’hui, plutôt les visages d’un Roosevelt et d’un Churchill.
© Kalman Schnur pour Europe Israël
La familliarité c’est pas mon dada d’autant plus que nous ne nous connaissons pas
Nedjma toujours à la solde de Belhassen , alors depuis le temps où vous en etes ???
La camisole il y en a beaucoup qui devraient la porté , ce serait salutaire
alauda vous etes comme les pies , réfléchissez !
A Nejma. La personnalité et les traits de caractère de tout quidam se trahissent dans ses écrits.
Quelqu’un qui encense Hérode le méga-criminel, qui ressasse la « théorie khazare » pour nier l’existence d’un peuple Hébreu, qui voit dans le Rouleau d’Esther un texte « ethnique » alors qu’il est d’essence communautaire judaïque diasporique anti-ethnique, qui légitime la main-mise de l’establishment pharisien-rabbinique-talmudique sur le peuple sous pretexte que c’est « néanderthalien » que de vouloir le remettre en cause, etc…, tout cela est suffisant pour cerner le genre de personnage : un judaïque diasporique, un pragmatique déterministe, un être dénué d’idéaux, bref un caméléon de la pensée. Tous ces traits de caractères sont spécifiques à la fois aux pharisiens judaïques et aux gauchistes-libéraux-cosmopolites. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils ont toujours été entre eux « cul et chemise », en dépit de leur divergence quant à la pratique religieuse.
Hérode n’était pas Juif !!!!!!!!!!!!
Salmon frétillante comme toujours.
Oui je suis percée à jour, je soutiens David dont j’ai lu les ouvrages et dont j’ai pris connaissance de son difficile combat .Il me fait penser à mon feu père. Un homme vaillant descendu de sa Kabylie natale en France un soir de janvier 46 pensant qu’il y trouverait un souffle de liberté. Il a payé cher ses idéaux. Jamais il n’a faibli,laïc, pro israélien il a passé sa vie à se justifier face à une meute d’hypocrites et de bonimenteurs.
Il y a l’art et la manière certes mais à un moment donné je comprends que certains soient épuisés par le bien pensé dicté par le faux esprit de consensus.
c’est congénital comme d’habitude chez vous
oui , un Israelien qui tire sur tout ce qui bouge de Juifs , sacré patriote
et en plus qui se prend pour un Hébreux
David pouce pose replay! Je suis allée lire ce que Sieur Kalman met en lumière et franchement là vous amalgamez.
Ses écrits sont franchement subtils, il dénonce en douceur et ça fonctionne.
Rien ne sert de sortir le bazooka pour tuer une mouche c’est sa démarche.