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Malgré l’annulation de la marche contre la peur, plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées sur la place de la Bourse pour rendre hommage aux victimes des attentats, bravant ainsi l’interdiction.«Pour montrer qu’on n’a pas peur justement», glissait une dame présente dans l’assemblée alors que les minutes de silence succédaient aux salves d’applaudissement.
Vers 15h, alors que des gamins distribuent des madeleines à la foules et qu’un Imam clame à qui veut l’entendre que les terroristes n’ont pas de religion, le calme est brusquement brisé. Arrivant en rangs serrés de la place de Brouckère, plusieurs centaines de hooligans, masqués et tout de noir vêtu, veulent à leur manière dire non à Daesh.
Les groupements les plus durs des supporters de Belgique se sont rassemblés pour crier contre Daesh, pas pour rendre hommage aux victimes. Certains chants d’extrême droite retentissent.
Rapidement, place de la Bourse c’est l’incompréhension alors que la police antiémeute, au courant de la visite, se déploie La tension est palpable, plus d’une fois la situation est à deux doigts de dégénérer. «Non aux Fachos», entend-on du haut des marches de la Bourse. Les sifflets répondent aux chants volontairement provocateurs.
Si des mouvements d’extrême droite se sont bien glissés dans les rangs des supporters, une partie entend bien se faire entendre, sans doute de manière brutale et totalement inappropriée au vu du contexte.
« On n’est pas des fascistes, glisse Sven, supporters de l’Antwerp. (NDLR, on a malgré tout entendu certains chants à caractère racial) La preuve, nous avons des membres musulmans dans nos groupes. On est juste des supporters de foot. On en a marre de ce qui se passe et on veut dire non à Daesh. Ça ne sert à rien de rester comme des c…, en silence, à regarder des bougies. Il faut se faire entendre. On n’est pas des anges, c’est vrai, mais désormais c’en est trop. »
Perturbations Place de la Bourse : un militant… par ITELE
Le solide gaillard n’ira pas plus loin dans son explication, préférant vociférer quelques insultes à l’encontre de l’État Islamique.
Peur de perdre le contrôle sur les événements, la police décide de faire reculer les hooligans petit à petit pour les faire évacuer la place de la Bourse. Alors que l’opération se passe plus ou moins dans le calme et le dialogue, une stupide histoire de jet de bouteille, met le feu aux poudres. Une bagarre éclate. La police est cette fois obligée de faire usage des deux autopompes pour faire reculer l’imposant groupe de supporters.
Finalement, les hooligans sont refoulés jusqu’à la gare du Nord, sous une solide escorte. Le mobilié hurbain est pris pour cible et quelques poubelles sont renversées. La police ne procédera finalement qu’à une dizaine d’interpellations, la majorité des supporters remontant dans le calme et sans demander leur reste dans un train en direction d’Anvers et Malines.
À l’autre bout du piétonnier, sur la place de la Bourse, le calme revient rapidement. Quelques badauds redressent les bougies piétinées par le mouvement de foule. Au milieu des marches, un groupe de musicien bolivien se met à jouer quelques morceaux. La foule applaudit. Le moment de recueillement reprend, comme s’il ne s’était jamais rien passé.
Si on pense lutter contre daesh avec des marches, des bougies et des fleurs, on se trompe lourdement. Cela ne suffit pas de résister, il faut les détruire avant qu’ils ne nous détruisent.