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Mort du prix Nobel de littérature Imre Kertész, l’homme qui est né deux fois


Mort du prix Nobel de littérature Imre Kertész, l’homme qui est né deux fois

L’écrivain Imre Kertész, juif hongrois rescapé d’Auschwitz et prix Nobel de littérature en 2002 pour “Etre sans destin”, est mort le jeudi 31 mars l’âge de 86 ans. Son œuvre fut marquée par l’expérience des camps, qui fut à la fois un traumatisme et un moteur. Retrouvez des extraits du portrait que “Télérama” lui avait consacré en 2003.

Ecrivain juif hongrois et rescapé des camps de la morts, Imre Kertész est mort ce jeudi 31 mars à l’âge de 86 ans des suites de la maladie de parkinson. Il avait reçu le prix Nobel de littérature en 2002 pour son premier roman, publié en 1975 dans l’indifférence générale, Etre sans destin.

Télérama lui avait consacré un large portrait en 2003, dans lequel il revenait notamment sur la génèse de l’ouvrage qui a valu ce Nobel : « J’ai recommencé cinq cents fois le début d’Etre sans destin entre 1961 et 1973, pour trouver une distance, une structure, un cadre où les mots puissent avoir leur vie. » Résultat, un livre fort, où le lecteur est plongé dans l’horreur du camp d’Auschwitz à travers les yeux d’un adolescent de 15 ans. « Je n’ai pas voulu reléguer le lecteur à une place de voyeur. Mes livres ne lui laissent aucune sortie de secours, il ne peut se contenter de regarder le spectacle du monde », détaillait-il ainsi à propos de son processus d’écriture.

Pourtant, l’évocation de ces terribles instants n’était pas seulement synonyme de douleur et de rage pour Imre Kertész. Ils furent surtout un acte fondateur dans sa construction en tant qu’homme et qu’écrivain. Il l’avait longuement expliqué durant son discours à Stockholm, lors de l’attribution de son Nobel :

« Pendant que je préparais ce discours, il m’est arrivé une chose très étrange qui, en un certain sens, m’a rendu ma sérénité. Un jour, j’ai reçu par la poste une grande enveloppe en papier kraft. Elle m’avait été envoyée par le directeur du mémorial de Buchenwald, monsieur Volkhard Knigge. Il avait joint à ses cordiales félicitations une autre enveloppe, plus petite, dont il précisait le contenu, pour le cas où je n’aurais pas la force de l’affronter. A l’intérieur, il y a avait une copie du registre journalier des détenus du 18 février 1945. Dans la colonne “Abgänge”, c’est-à-dire “pertes”, j’ai appris la mort du détenu numéro soixante-quatre mille neuf cent vingt et un, Imre Kertész […].

Je suis donc mort une fois pour pouvoir continuer à vivre – et c’est peut-être là ma véritable histoire. Puisque c’est ainsi, je dédie mon œuvre née de la mort de cet enfant aux millions de morts et à tous ceux qui se souviennent encore de ces morts. […]. J’ai l’impression qu’en pensant à l’effet traumatisant d’Auschwitz, je touche les questions fondamentales de la vitalité et de la créativité humaines ; et en pensant ainsi à Auschwitz, d’une manière peut-être paradoxale, je pense plutôt à l’avenir qu’au passé. »

 

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