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L’auteur koweïtien Ahmad Sarraf : « Nous refusons de reconnaître nos crimes ; l’Etat islamique a toujours existé »


L’auteur koweïtien Ahmad Sarraf : « Nous refusons de reconnaître nos crimes ; l’Etat islamique a toujours existé »

Dans une interview pour Sky News Arabia, diffusée le 29 janvier 2016, l’écrivain et homme d’affaires koweïtien Ahmad Sarraf déclare que l’Occident a reconnu ses crimes colonialistes et verse des indemnités pour les crimes nazis. Il se demande « si nous, Arabes et musulmans, sommes également prêts à admettre que nous avons commis des atrocités ». 

« Nous appelons ces atrocités des ‘conquêtes’ ou des ‘raids’. Nous leur donnons un nom religieux », dit-il. Et d’ajouter que si l’Etat islamique est « un nouveau venu, il y a eu des dizaines ou des centaines de mouvements islamiques… » Il affirme que s’il n’a « aucune sympathie » pour le régime iranien, il ne pense pas que le danger provienne aujourd’hui du terrorisme chiite. « Nous avons le terrorisme sunnite, et le terrorisme chiite est comme la cerise sur le gâteau », dit-il.

Extraits :

Journaliste : Vous avez affirmé que l’une des analyses les plus irrationnelles justifiant le crime commis dans la capitale française était la tentative de certaines personnes de le lier aux crimes du colonialisme français en Algérie et ailleurs.

Ahmad Sarraf : Lorsque vous allez en Allemagne aujourd’hui, vous pouvez voir, dans les musées, des preuves des crimes de guerre du gouvernement allemand nazi. Il y a un monument, vous le voyez dans les musées, et ils ont versé des indemnités considérables à Israël et aux juifs pour ce qu’ils ont fait. Au moins, l’Occident reconnaît [ses crimes]. Vous voyez dans les films français et européens, et dans les films américains, qui critiquent le colonialisme français en Afrique, ce que les Britanniques ont fait aux aborigènes en Australie et en Nouvelle-Zélande, et ce que les Américains ont fait aux Indiens. Ils ont des documents qui prouvent toutes ces choses.

La question que j’ai soulevée dans mon article est de savoir si nous, Arabes et musulmans, sommes également prêts à reconnaître nos atrocités. Nous appelons toutes ces atrocités des « conquêtes » ou des « raids ». Nous leur donnons un intitulé religieux. Le fait que nous leur conférions une appellation religieuse islamique ne signifie pas qu’il était acceptable de notre part de tuer des centaines de milliers d’Indiens pour conquérir l’Inde ou la Chine. Ou l’Espagne. Ces pays n’ont pas abdiqué devant nous simplement parce que nous sommes des gens gentils, avec des cheveux noirs et des yeux noirs, alors qu’ils sont blonds aux yeux verts. Ils ont capitulé devant nous parce que nous avons utilisé l’épée contre eux. Chaque partie a ses propres crimes. Nous ne pouvons simplement philosopher sur les « crimes des Britanniques »… Je l’ai écrit plus d’une fois et je suis certain de ce que je dis. Je suis un grand partisan du peuple palestinien, mais si les Palestiniens avaient une bombe nucléaire, ils l’auraient largué sur Israël depuis longtemps.

[…]

L’Etat islamique (EI) est un nouveau nom sur la scène, mais il y a eu des douzaines ou des centaines de mouvements islamiques, depuis la chute du califat omeyyade, qui ont émergé et se sont opposés au gouvernement central. Les Qarmates en sont un exemple. Tous ces groupes étaient considérés comme l’EI de leur époque.

L’EI s’est étendu avec la dégradation de la situation en Syrie et en Irak. Cette chute a pavé la voie à la montée de l’EI. L’injustice tragique et la pauvreté ressenties dans les pays arabes ont également créé l’EI. Tous ces facteurs – ainsi que les médias – ont joué un rôle dans la montée de l’EI. Mais l’EI a toujours existé.

[…]

Ce que nous lisons dans nos livres [traditionnels] est dangereux. Ils nous incitent à croire que nous sommes le meilleur et le plus noble de tous les peuples, que notre mode de vie est le plus propre, que nous ne sommes que pureté alors que les autres ne sont que souillure, et c’est pourquoi il nous est interdit de consommer leur nourriture ou de porter leurs vêtements. Si, en chemin vers la mosquée, vous passez sous un appareil de climatisation, et que quelques gouttes de condensation vous tombent dessus, vous devez chercher qui vit dans cette maison, et si c’est un non-musulman, vous devez recommencer vos ablutions.

Alors si ce que nous mangeons est ce qu’il y a de meilleur, tout comme ce que nous revêtons, ou comme notre mode de vie, si notre mode de pensée aussi est le meilleur, et que nous en sommes malgré tout arrivés à cette situation pitoyable, nous devons tout réexaminer.

Journaliste : Doutez-vous que nous soyons les meilleurs ?

Ahmad Sarraf : Nous ne sommes les meilleurs que dans les mauvaises choses.

Nous sommes comme un malade qui appelle un médecin et lui dit : venez vous allonger dans le lit près de moi, mettez les tuyaux dans votre nez et tombez malade tout comme moi. Pourquoi ? Pourquoi ne puis-je pas rejoindre le médecin, au lieu de l’entraîner dans ma maladie ? Toutes ces tentatives d’entraîner le monde et de le forcer à rejoindre l’islam, comme si nous vivions au Paradis sur Terre…

Nous devons avancer pas à pas, mais si nous forçons le monde à rejoindre l’islam contre son gré, à payer la taxe de la jizia dans l’humiliation ou bien à affronter l’épée et à se faire décapiter, qu’adviendra-t-il de ce monde ?

[…]

Je parle de l’image globale. 90 % des musulmans sont sunnites. Peut-être un peu moins – 85 %. Je me focalise sur la majorité. Le terrorisme aux Philippines, au Pakistan, en Inde, en Afghanistan, en Somalie, en Tunisie, en Egypte, au Maroc, en Irak, en Syrie et dans les Etats du Golfe, tout ce terrorisme est sunnite. Le terrorisme sunnite est ce qui me préoccupe en tant que libéral. Le jour de l’Iran viendra. Je ne crois pas qu’il mette en danger mon libéralisme pour l’heure, même si mes opinions sont à 180 degrés à son opposé.

Je n’ai absolument aucune sympathie [pour le régime iranien], mais je ne crois pas que le danger aujourd’hui provienne du terrorisme chiite. Nous avons le terrorisme sunnite, et le terrorisme chiite est comme la cerise sur le gâteau.

MEMRI





Journaliste québécois, pro-atlantiste, pro-israélien,pro-occidental



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  • 3 thoughts on “L’auteur koweïtien Ahmad Sarraf : « Nous refusons de reconnaître nos crimes ; l’Etat islamique a toujours existé »

    1. BAY

      Voilà un témoignage que Mme Anne Marie DELCAMBRE aurait apprécier ! elle qui ne faisait aucune différence entre l’islam modéré et l’islamisme, voilà un Koweïtien qui tient un langage sensé, malheureusement non seulement la majorité des musulmans refusent de reconnaitre leurs erreurs, mais en plus ils refusent catégoriquement un moratoire voire une purge du coran visant a éliminé tout les versets violents concernant les juifs les chrétiens et tout les non musulmans en général, et ça fait 1444 ans que ça dure: et c’st ce qui les perdra au final car il ont l’humanité contre eux, 1 milliard et demi de musulmans contre 5 milliard 500 millions contre eux le combat est perdu d’avance.

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