Mercredi, jour anniversaire des attentats, sort un numéro spécial de Charlie Hebdo.
« Un an après, l’assassin court toujours », tel est le titre en une, au-dessus d’une caricature de Dieu portant tunique ensanglantée et kalachnikov en bandoulière.
Un an après, surtout, Charlie réécrit l’Histoire. Telle qu’elle l’arrange. Telle qu’il veut la voir, par le prisme de ses obsessions. Avec une mauvaise foi qui laisse sans voix. Et que personne ne veut ni ne peut dénoncer, puisque personne n’est sacré pour Charlie Hebdo, mais Charlie Hebdo est sacré pour tous.
Sur RMC, Benoît Apparu, soutien de Juppé pour les primaires aux Républicains, a fait ce commentaire : « C’est l’ADN de Charlie Hebdo que de provoquer. Certains seront choqués, d’autres non et riront. Pour ma part, je considère que l’amalgame considérant que les dieux sont des tueurs est un amalgame caricaturé. […] mais l’ADN de la France, c’est d’accepter ces caricatures. »
Abdallah Zekri, président de l’Observatoire de l’islamophobie, s’est insurgé contre cette une. Anouar Kbibech, président du CFCM, s’est déclaré, lui, « blessé ». Mais que devraient dire les catholiques, dont le moins que l’on puisse dire est qu’ils ne sont mêlés ni de près ni de loin à cette affaire, et qui se retrouvent soudain, comme dans un procès kafkaïen et par un glissement ubuesque, au premier rang sur le banc des accusés ? Exit Mahomet. Vive la provocation en pantoufles. C’est tellement plus simple, plus reposant, plus consensuel de s’attaquer à ceux dont on sait bien qu’ils resteront cois. Voire, pour certains, qu’ils souriront poliment un peu jaune, avec l’espoir naïf, en laissant conspuer leur Dieu, de passer pour des esprits éclairés.
Un million d’exemplaires ont été imprimés, pour part importante à destination de l’étranger.
Il y a un an, on pouvait trouver quelques circonstances atténuantes à ceux qui répétaient comme une incantation « Je suis Charlie ». Il y avait l’émotion et la peine pour les familles. Il y avait l’envie de se tenir chaud en se serrant les uns contre les autres et en bêlant à l’unisson, tel un troupeau de moutons effrayés par le coup de tonnerre. Il y avait surtout la méconnaissance de ce journal à la diffusion confidentielle.
Aujourd’hui, on ne le peut plus. Et laisser imaginer au monde entier – puisque nul, en haut lieu, n’est revenu sur ce point – que la France continue « d’être » ce canard, de ne faire qu’un avec lui, et donc de cautionner toutes les inepties qu’il débite, est profondément irresponsable.
Gabrielle Cluzel
Dieu n’est responsable en rien des crimes de sang perpétré en son Nom.Dieu est souverain et n’a pas besoin de l’homme pour accomplir sa volonté. On ne prend pas le nom de Dieu en vain. Par contre les hommes se servent de son Nom pour asservir, avilir, tuer, massacrer, etc… Un jour Dieu se révèlera tel qu’il est. Un Dieu bon compatissant, juste et Saint. Mais la colère de DIeu est sainte et le Jugement aussi. Ceux qui seront jugés sont ceux qui auront pris son nom en vain et se seront servi de lui pour le Mal.
On en apprend des choses, avec cet article. Comme tout le monde, j’ai pu voir la caricature un peu partout sur le net. Mais ce que je n’ai pas vu, par contre (d’autant plus que j’avoue ne pas avoir compris tout de suite le dessin, ayant cru n’y voir qu’un islamiste à barbe), c’est cette analogie avec les symboles chrétiens expliquée dans cet article avec force détails.
Il faut croire que le dessinateur ne serait en fait qu’un catholique refoulé…
àYeochoua:
Peut être même est-il déjà converti à l’Islam … selon le sous-titre de cet article, qui sait ?
Le blasphème n’est il pas une affirmation voilée de ce que l’on rejette, une révolte contre une autorité qui est inconsciemment reconnue, un cri du tréfond de l’âme contre l’Evidence – car qui blasphème contre le Hasard et la Nécessité et quel athée met sur le dos du singe de qui il descend les vicissitudes de la condition humaine ?