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Contre Benghalem, Français de 35 ans, le procureur a requis 18 ans de prison lors de ce premier procès de djihadistes présumés depuis les attentats du 13 novembre.
Visé par un mandat d’arrêt international, inscrit sur la liste noire des Etats-Unis, il se trouverait toujours en Syrie, où il s’est installé en 2013.
Poursuivi pour son rôle dans l’acheminement de djihadistes français, ce «combattant» de l’EI s’est montré «furieux» quand ces hommes ont fait défection une fois arrivés en Syrie, avait expliqué le procureur.
Depuis, son envergure n’a semble-t-il cessé de croître. Au point que le procureur l’a décrit comme ayant un «profil» similaire aux auteurs des récents attentats à Paris, d’une «dangerosité maximale».
Dans une vidéo de propagande diffusée en février 2015, il menace la France, exprime sa joie après les tueries de janvier à Paris et appelle des cellules dormantes à prendre les armes contre les citoyens français.
Geôlier de journalistes?
Benghalem est également visé dans une autre procédure, car soupçonné avec Mehdi Nemmouche, le tireur présumé du Musée juif de Bruxelles, d’être un des geôliers des quatre journalistes français libérés en avril 2014 après avoir passé dix mois comme otages en Syrie.
La peine requise contre Benghalem est assortie d’une période de sûreté des deux tiers. C’est également le cas pour celles de six à dix ans de prison requises contre les autres prévenus.
Seul l’un de ces six hommes est resté en France. Les autres, âgés de 23 à 37 ans, originaires du Val-de-Marne, dont certains se connaissaient de longue date, ont au fil des audiences devant le tribunal correctionnel de Paris assuré être partis en Syrie pour venir en aide au peuple syrien, quitte pour certains à prendre les armes contre le régime du président Bachar el-Assad.
Le plus âgé s’est même dit qu’il était alors persuadé que «ce djihad-là était légal en Syrie», avant d’invoquer «erreur» et aveuglement.
La majorité y sont restés entre quelques jours et deux mois. Un autre y a séjourné plus longtemps, environ 18 mois.
La Syrie, cet «eldorado»
Expliquant parfois leur départ par des difficultés personnelles, ils ont livré le récit d’une Syrie idéalisée, fantasmée, un «eldorado» dont ils ont ensuite déchanté. Un passage du «mythe à la réalité» a dit l’un d’eux, avec la peur des bombardements, des tirs, la «boule au ventre».
Des déclarations dont la sincérité a été accueillie avec prudence par le tribunal. Avant de quitter la Syrie, l’un s’était essayé à la kalachnikov, en tirant quelques balles qu’il avait réussi à «gratter», un autre paradait sur des photos avec une telle arme.
Face à des prévenus qui ont fait acte de repentance, le procureur a estimé qu’une fois rentrés en France, «ils ne sont pas dans une logique de rupture», évoquant la «taqiya», cette technique de dissimulation pour faire «bonne figure, se fondre dans la masse».
Là où la défense a minoré leur connaissance de la situation de la Syrie en 2013 et des «groupes terroristes» qui s’y trouvaient alors, le procureur a fait valoir que partir alors en Syrie, «c’était déjà intégrer des groupes terroristes», «les germes de ce qui deviendra l’Etat islamique un an plus tard sont déjà là».
Au moment des faits, «ils n’ont pas du tout l’idée qu’ils vont appartenir à quelque chose de terroriste», avait plaidé l’un des avocats de la défense, Me Xavier Nogueras. Ils avaient «l’intention», «l’intuition d’être non pas des terroristes, mais des opposants», a renchéri sa consœur Noémie Coutrot-Cieslinski. Pour Me Maud Touitou, autre avocate de la défense, son client a été «victime d’un embrigadement sectaire».
(afp/nxp)
@ » mais des opposants » .
Ils prennent vraiment les gens pour des cons .