Selon les premières déclarations de Raouf El Ayeb, l’homme qui a foncé vendredi avec sa voiture sur des militaires à Valence, ce serait parce qu’il ne trouvait pas de place pour se garer qu’il aurait vu rouge à la vue des militaires. L’homme a été mis en examen pour tentatives d’homicides sur les militaires, a précisé le procureur dimanche.

La voiture du terroriste, vendredi, devant la mosquée de Valence. (AFP)
L’absence de preuves d’adhésion aux thèses extrémistes et un possible « syndrome dépressif » ont sans doute pesé, samedi matin, dans la décision du parquet antiterroriste, qui ne s’est pas saisi du cas Raouf El Ayeb. La découverte, dans l’après-midi, d' »images de propagande djihadiste » dans l’ordinateur et le téléphone de ce peintre de 29 ans sans emploi, domicilié à Bron (Rhône), et la confirmation, lors de ses premières auditions, qu’il a bien eu « la volonté de passer à l’acte violent contre les militaires » changeront-ils la donne? Selon une source proche de l’enquête, neuf vidéos ont été consultées et non téléchargées, en septembre 2015. Des prêches et appels à l’allégeance au califat… Il a été mis en examen pour tentatives d’homicides sur les militaires, a indiqué le procureur dimanche en fin de journée.
Les militaires n’ont pas entendu El Ayeb prononcer « Allah est grand »
Vendredi, ce musulman pratiquant inconnu des services de police et de renseignements, qui séjournait chez sa belle-famille pour les fêtes de fin d’année, a pris sa voiture pour aller prier à la mosquée de Valence. Par deux fois, il a alors tenté de renverser quatre soldats du 93e régiment d’artillerie de montagne de Varces (Isère), qui parviendront à l’immobiliser après avoir fait feu à plus de 30 reprises. Selon ses premières déclarations, ce serait parce qu’il ne trouvait pas de place pour se garer qu’il aurait vu rouge à la vue des militaires…
Contrairement à un témoin, blessé par une balle perdue, les militaires n’ont pas entendu El Ayeb prononcer le rituel « Allah est grand » en arabe. Lors de sa prise en charge par les secours, l’agresseur avait également tenu « des propos confus », faisant part de « sa volonté de se faire tuer par des militaires » au motif que ceux-ci « tuaient les gens », ou bien d’être tué par eux, « une façon pour lui de se présenter comme un martyr », a résumé samedi le procureur de la République de Valence, Alex Perrin.