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Le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (Dilcra), Gilles Clavreul, a une dent contre les «antiracistes pervertis». Placé sous l’autorité du ministère de l’Intérieur, l’homme est encore monté d’un ton dans sa critique des partisans, à ses yeux, d’une «offensive antirépublicaine» qui se rendraient coupables d’une «instrumentalisation» de la «jeunesse des quartiers populaires».
Dans son viseur, les participants au meeting de Saint-Denis organisé le 11 décembre pour «la paix, la justice et la dignité».
Dans un texte publié sur sa page Facebook, Clavreul a éreinté «Tariq Ramadan, le Parti des indigènes et un certain nombre de collectifs antidémocratiques, racistes et antisémites», qui auraient, à cette occasion, reçu «le concours ou la bienveillance de certaines organisations d’extrême gauche et syndicats professionnels».
Tous se rendraient coupables, à ses yeux, de «légitimer l’islamisme» et de «défendre les prédicateurs fondamentalistes», «sous couvert de dénoncer une prétendue atteinte aux libertés fondamentales» en critiquant l’état d’urgence.
[…] Cette opposition idéologique entre Clavreul et une partie du monde associatif, notamment des collectifs comme Stop le contrôle au faciès ou le Collectif contre l’islamophobie en France – qui ont lancé sur Twitter le hashtag #Dilcragate –, n’est pas nouvelle. Dans un portrait que lui consacrait Libération au printemps, l’énarque s’en prenait à «tous ces gauchistes qui jouent, sans vergogne, le jeu du communautarisme». […]