Environ 12.000 personnes sont venues écouter le président turc islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan dimanche à Strasbourg (France), lors d’un rassemblement contre le terrorisme, pointé par ses opposants comme un meeting électoral avant les législatives du 1er novembre.
Accueilli comme une rock star par une foule scandant son nom et une marée de drapeaux turcs, Erdogan a fustigé « les gens qui menacent notre pays avec des armes, avec des bombes » et qui veulent entraîner la Turquie « dans les tunnels sombres du terrorisme ».
Intitulé « des millions de voix unies ensemble contre le terrorisme », ce rassemblement organisé dans l’Eurométropole du nord-est de la France, a attiré des participants venus de France et d’Allemagne mais aussi de Suisse et de Belgique, selon les organisateurs. Officiellement, « ce n’est pas un meeting politique », a insisté Yasin Sayin, porte-parole de l’événement et responsable jeunesse en Alsace de l’Union of European Turkish Democrats (UETD).
Parallèlement, une contre-manifestation, organisée au centre de Strasbourg à l’appel de la Fédération Union des Alevis de France pour signifier à Erdogan « qu’il n’est pas le bienvenu à Strasbourg, capitale des droits de l’Homme », a réuni environ 1500 personnes, selon les organisateurs, 1400 selon la police. « Le président turc devrait être au-dessus des partis, mais là il organise un meeting électoral », a dénoncé Erdal Kiliçkaya, président la fédération Union des Alévis de France.
De nombreux mouvements et associations de gauche s’étaient ralliés à la manifestation. Pour Mustaphakemal Ozcelik, président de la branche strasbourgeoise du CHP, principal parti d’opposition, l’organisation du rassemblement « n’est pas un hasard », alors que le vote commence le 8 octobre dans les consulats en dehors de la Turquie.
Le président turc a voulu réserver le Palais 12 à Bruxelles pour un show électoral: le bourgmestre Mayeur s’y est opposé. Et Erdogan a renoncé à louer une salle en Flandre.
Erdogan s’est payé un meeting électoral à Strasbourg ou bien Strasbourg a-t-il payé un meeting électoral à un président turc ? Au fait qui paye dans cette affaire ?
Évidemment un nuage de croissants volants sur une mer rouge a servi d’illustration.