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Lors du raid français sur Rakka en Syrie, le 8 octobre, ses Mirage 2000 se sont tenus à proximité, juste derrière la frontière avec l’Irak, tandis que les Rafale venus d’Abou Dhabi frappaient l’Etat islamique. La base aérienne jordanienne Prince-Hassan, située à 115 km au nord-est d’Amman, est devenue un point nodal de l’opération « Chammal » en Irak et en Syrie. Les équipages des six chasseurs français qui y sont déployés depuis décembre 2014, avec le renfort d’un avion de surveillance, sont même « en suractivité », selon des sources parlementaires.
Dans les rangs français, la base ne doit être citée officiellement que sous son nom de code « H5 », ou BAP, pour « base aérienne projetée », au prétexte de ne pas froisser les autorités jordaniennes. Le site, avec ses 230 personnels français, est fermé aux reporters. Il est seulement rendu accessible lors des visites encadrées des autorités officielles, comme ce fut le cas avec le premier ministre Manuel Valls, lundi 12 octobre.
Cependant, deux députés, Marie Recalde (socialiste) et Alain Marty (Les Républicains), en mission sur place du 18 au 21 septembre, ont rapporté des éléments précis à l’occasion de l’audition, le 7 octobre, par la commission de la défense du nouveau chef d’état-major de l’armée de l’air, le général André Lanata, dont le compte rendu vient d’être mis en ligne.
« Aucune zone sûre en cas d’éjection des équipages »
Les élus, qui saluent l’engagement des personnels, mettent le doigt sur une forte préoccupation : « Le sujet majeur est la fonction de sauvetage », a indiqué M. Marty. « Compte tenu des théâtres d’engagement, il n’existe en effet aucune zone sûre en cas d’éjection des équipages. Or les Mirage 2000 étant monoréacteurs, la crainte d’une panne compromettant le vol est en permanence présente à l’esprit. » Le sort terrible subi par Maaz Al-Kassasbeh, le pilote du F16 jordanien tombé à Rakka qui avait été brûlé vif dans une cage en décembre 2014 à des fins de propagande par l’Etat islamique, n’est pas oublié.
« J’ai bien conscience de la situation tactique et des dangers inhérents au survol d’une zone hostile, a répondu le général Lanata. C’est la raison pour laquelle nous accordons une attention particulière à la capacité de sauvetage en zone hostile, qui est aujourd’hui principalement assurée par les Américains sur les théâtres syrien et irakien. Nous sommes en effet parfaitement conscients des conséquences humaines et politiques de l’éventuelle capture d’un équipage ».
L’activité de la BAP « est permanente et soutenue, et la mission particulièrement exigeante », a relaté Mme Récalde. « Deux patrouilles de deux avions sont effectuées six jours sur sept, poursuit-elle. Le “no fly day” étant consacré au maintien en condition opérationnelle [la maintenance]. Les équipages réalisent ainsi vingt-quatre sorties par semaine. » Chaque avion effectue soixante-douze heures de vol hebdomadaires – en comparaison, c’est vingt et une heures dans les missions en France. « La base doit, en outre, être en mesure d’offrir pendant une semaine une capacité “surge”, qui suppose la mobilisation de deux avions supplémentaires, soit l’intégralité de la flotte présente », a précisé la députée.
Températures extrêmes et tempêtes de sable
Les avions français de la base Prince-Hassan comptent pour 500 des 1 100 opérations de Chammal, et la grande majorité des objectifs détruits (300 sur 350). La quasi-totalité des sorties des Mirage 2000 sont des missions d’appui des troupes au sol (5 % seulement étant des frappes sur dossiers d’objectifs préparés). Avec des températures extrêmes – 58 degrés au mois d’août –, des tempêtes de sable, la vétusté des installations américaines de cette base qui date de 1969, les conditions sont « particulièrement sévères », soulignent les deux députés.
Depuis la Jordanie, les pilotes français ne mènent pas de vols conjoints avec leurs camarades jordaniens ou américains qui partagent le site, bien que la coordination soit totale avec ces deux pays dans la coalition déployée en Irak. Mais, en août, un exercice conjoint de « force protection » a réuni les soldats des trois pays sur la base pour tester la réaction collective face « à une agression éventuelle » des installations. Une petite information glissée dans le dernier magazine interne de l’armée de l’air.
Pourquoi le journaliste nous parle de 58° au mois d’aout?!? Nous ne sommes pas au mois d’aout! Les tempêtes de sable, la vétustés des installation américaines de 69! Pfff pitoyable, on nous prépare l’éventualité de perdre et à nous expliquer d’avance la chute Française, comme dans le sport; « j’avais mal ici », »là j’avais un pet de travers », lamentable. La France a tellement peur des arabes en France, quelle est coalisée avec les Jordaniens et les américains, mais attention, on ne sort pas nos avions en même temps qu’eux, car en cas de dégâts collatéraux la fraaaance pourra dire, ah mécépanou. Bande de péteux, j’ai honte d’être Français. Sur ce coup là je pense que les Russes sont dans le vrai pour une fois.