Chute de la croissance, augmentation du chômage, accumulation de la dette publique et perte d’influence en Europe… Depuis quarante ans, malgré des atouts réels, la France ne répond pas correctement aux crises successives – choc pétrolier, récession, déficit – et ses dirigeants semblent incapables de définir une politique économique cohérente. Quel gâchis ! Extrait de « Le gâchis français – 40 ans de mensonges économiques », de Jean-Marc Daniel, publié aux éditions Tallandier
Depuis quarante ans, chaque leader politique mène sa carrière et accède au pouvoir en affirmant solennellement « Ma priorité, c’est l’emploi », avant de devoir admettre son échec, quelquefois de façon spectaculaire, comme François Mitterrand en juillet 1993 qui déclare : « Contre le chômage, on a tout essayé. » En réalité, nos dirigeants n’ont presque rien essayé. Pour inverser ces tendances, ils ont essentiellement accru la demande publique sans mettre en regard les recettes équivalentes. Par conséquent, la dette publique n’a cessé de s’alourdir.
En 1975, celle issue de la Deuxième Guerre mondiale a été effacée par l’inflation et, après 1958, par une politique systématique d’équilibre budgétaire. Le ratio dette sur PIB est alors de 15 %. Depuis 1975, plus aucun budget n’a été équilibré et la dette publique s’accumule pour atteindre, fin 2014, 96 % du PIB, devenant un problème inquiétant pour l’avenir.
Y a-t-il une sorte de fatalité condamnant la France, de plus en plus endettée, au déclin économique ? La réponse est non. Si tous les pays développés ont vu leur croissance ralentir après 1975, ils n’ont pas connu le même destin que la France, qui a eu ses spécificités et a commis ses propres erreurs. À mes yeux, la plus lourde a été l’incapacité de ses dirigeants à définir une politique économique cohérente. C’est ce que ce livre essaie d’exposer.
La première, portée par les États-Unis, considère que l’héritage keynésien reste valide pour répondre aux difficultés immé- diates d’une économie. Le déficit budgétaire, l’accumulation de dettes qui en résulte et l’inflation qui permet d’effacer cette dette sont un moyen pratique de gagner du temps. Convaincus que les chocs pétroliers inauguraient une période d’énergie chère et que le progrès technique semblait faire faux bond, les Américains se sont persuadés de la nécessité de « ruser » avec l’histoire et de donner, pour paraphraser une des formules favorites de François Mitterrand, « du temps au temps »… économique. En conservant, grâce au déficit budgétaire, une demande publique importante, ils ont affirmé que cela allait maintenir le plein-emploi, même s’il repose sur le gonflement des effectifs des fonctions publiques et l’émergence d’emplois privés peu productifs. À leurs yeux, il serait toujours temps de corriger la donne quand le progrès technique, et avec lui une croissance durable, serait revenu. En termes de référence économique, cette approche, qui s’inscrit dans une logique de pérennisation du keynésianisme, s’accompagne d’un certain renouvellement de cette doctrine. La version initiale du keynésianisme, celle inaugurée par le New Deal de Franklin Roosevelt et généralisée dans les années 1950, assimilait augmentation des dépenses publiques, financées notamment par le déficit budgétaire, et croissance économique. Après 1975, le keynésianisme adopté par les Américains, que j’appellerai « keynésianisme amendé », continue à faire de l’action budgétaire, et notamment de l’acceptation d’un déficit, le centre de la politique économique. Mais il recherche désormais ce déficit dans les baisses d’impôt. Le fondement de la politique économique américaine qui se met en place dans les années 1970 est de ne pas s’inquiéter de l’accumulation de dettes, qu’il faut tolérer une certaine dose d’inflation ou un certain niveau de déficit extérieur, mécanismes qui traduisent l’un comme l’autre un excès de demande dans l’économie, dès lors que cette dette et cet excès de demande contribuent à la réduction du chômage. Les crises financières à répétition et les problèmes liés à des endettements publics croissants vont néanmoins entretenir le doute sur les mérites de ce « keynésianisme amendé ». S’il a fini par prendre le pouvoir à Washington, il se heurte à diverses oppositions, celle des Démocrates issus du sud des États-Unis, comme les présidents James Carter (1977-1981) ou William Clinton (1993-2001), ou celle des technocrates comme Paul Volcker qui préside la Réserve fédérale, c’est-à-dire la banque centrale américaine, de 1979 à 1987.
La seconde approche s’identifie aux Allemands, qui considèrent hasardeuse la consolidation du keynésianisme au nom de la nécessité de gagner du temps. Parier sur l’idée que le temps résoudrait rapidement les problèmes leur est apparu d’autant plus dommageable que ce choix impliquait de considérer l’inflation comme un outil et non comme un problème. Ils ont développé une vision alternative à la conception américaine, reposant sur le refus du déficit budgétaire sur longue période et sur la stabilité monétaire. Et ils ont proposé à leurs partenaires européens de s’associer à eux dans la construction d’une Europe économique où les ajustements reposeraient non pas sur la demande publique et les corrections de prix relatifs par l’inflation, mais sur l’investissement privé et la pression exercée sur les acteurs économiques par la concurrence1. Cette approche ne voit dans le keynésianisme, même amendé, qu’un moyen de différer les problèmes. Ce dernier ne serait qu’une acceptation vaine de l’inflation et des baisses de pouvoir d’achat qui l’accompagnent, dans l’espoir d’en obtenir une baisse du chômage,
l’inflation d’aujourd’hui réduisant l’air de rien le coût du travail, l’inflation de demain effaçant la dette publique née de l’accumulation de déficits. Selon cette vision, espérer réduire le chômage d’aujourd’hui grâce à un endettement croissant au prix de l’inflation de demain est un pari dangereux. Elle sera qualifiée de « libérale-monétariste ». Ainsi, à la fin des années 1970, deux modèles s’opposent : un modèle américain, celui du « keynésianisme amendé », et un modèle allemand, celui du « libéral-monétarisme ». Dans le premier modèle, tout doit être fait pour éviter le chômage, y compris l’acceptation de l’inflation et de l’endettement ; dans le second, l’inflation d’aujourd’hui n’est que l’anticipation du chômage de demain, celui qui apparaît au moment où l’inflation devenue insupportable réclame des politiques monétaires restrictives qui brident le crédit et l’investissement, si bien que la priorité est la stabilité monétaire. Le premier suppose de ne pas sacrifier le court terme au long terme ; le second suppose de ne pas sacrifier le long terme au court terme, ou – pour reprendre une expression du premier prix Nobel d’économie, Jan Tinbergen, un travailliste néerlandais – de ne pas « sacrifier la prochaine génération à la prochaine élection ». Face à ces deux modèles, la France aurait dû choisir. Or, elle n’a cessé de louvoyer.
Source: Altantico
Tant que la France aura une pyramide pesant de fonctionnaires, elle ne décollera pas ! Quel est le pays qui maintient 25 % d’agents d’état pour faire fonctionner le pays ? Aucun. Ce poids pèse sur ceux qui travaillent dans le privé comme un boulet aux pieds.
Et puis, et puis, des dépenses incalculables sans tenir compte de l’état et capacités de financement. Ainsi, la dette explose, et les taxes et impots suivent.
Il n’y a qu’à regarder comment ils financent l’envahissement du pays par des étrangers qui viennent pour nous envahir. Alors que le nombre de sdf et des familles en très grande de difficultés explosent dans le pays, pas un centime pour eux, du jour au lendemain, ils trouvent l’argent et les logements pour les hordes qui débarquent d’on ne sais pas d’où.
Le peuple est ecrasé de contraintes, et d’impots injustifiées n’osent plus rien entreprendre puisqu’ils savent pertinement que celà ne servira à rien que pour payer et payer de plus en plus à l’état.
Le seul moyen qui reste pour les gens de jeune âge dans ce pays est de le quitter ou de se résigner à une vie misérable.
Ce pays est devenu une catastrophe !
Quand toutes les communes doublent et triplent leurs équipements pour les associations, pour les mairies et pour le sport, en locaux, terrains, vestiaires; pour servir une fois par semaine et pas toute l’année, les impôts locaux s’envolent. Et quand on double la ligne du TGV, par celle de LGV, un doublon pas si nécessaire que cela, les milliards tombent de je ne sais pas où, pour payer les gaspillages de plus de 18 milliards sans consulter à la population. Je me pose si la question, si démocratie ne sert que pour signer un chèque en blanc à nos politiciens !
Les chefs au gueule de chien aboit au pays
L’article évite l’essentiel, et les précédents commentaires ne font pas mieux :
Giscard a interdit à l’état français d’emprunter directement à la Banque de France, l’obligeant à emprunter aux autres banques, qui elles continuent à emprunter à petit taux à la Banque de France. C’était en 1970 à peu près,
Depuis l’état paie des intérêts et sa dette s’aggrave chaque année ou presque (exception Jospin).
Les autres états de l’UE ont imités Giscard en qq années.
Giscard a initié la destruction des états-nations au profit de l’U.E., nébuleuse tyrannique sans principes ni démocratie.
Et ce détournement reste plus ou moins tû, tabou.
Finalement, l’approche allemande est la meilleure : pas étonnant vu leur légendaire pragmatisme. Et on voit comment leur économie se porte !
Tandis que les déficits américains, abyssaux, ne peuvent laisser présager rien de bon. La Chine n’est-elle pas le pays qui détient le plus de devises américaines ? Autrement dit, elle tien l’Amérique (et vice versé d’ailleurs).
Dommage que le pragmatisme allemand ait négligé la natalité, et par dessus le marché ait pu penser que l’immigration venue de n’importe où pourrait résoudre le problème. Funeste erreur, qui pourrait bien annuler tous les bénéfices qu’ils avaient gagnés grâce à leur politique économique !