–
Même pas 0,5 %. C’est ce que représente, à l’échelle du territoire national, la part de jeunes gens de (ou passés par) Vesoul, faisant partie de ces « 3.000 Français impliqués dans les filières djihadistes ». Le chiffre a été donné il y a deux mois par le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve.
Une petite dizaine de personnes, issues de la ville préfecture de Haute-Saône et de ses environs, sont ainsi directement concernées : de jeunes de classe moyenne et de parents catholiques pour la plupart, radicalisés et complètement transformés en quelques mois.
Ils sont seuls ou en couple, parfois avec des enfants. Certains sont partis en Syrie et en Irak depuis 2014 ; un autre y est mort dans un attentat-suicide revendiqué par Daesh en février dernier.
Depuis mardi matin et son interpellation dans un logement du centre-ville de Vesoul, un homme de 25 ans est placé en garde à vue et interrogé à Paris par les services antiterroristes, soupçonné avec plusieurs Grenoblois arrêtés la veille, d’être en lien avec un djihadiste en Syrie.
Le dossier « ne concerne pas Vesoul » directement
Sa garde à vue a été prolongée hier, contrairement à celle de l’un des trois Grenoblois, lequel a été remis en liberté mercredi, selon une information du Dauphiné Libéré confirmée par le parquet de Paris.
Le suspect haut-saônois est bien « de Vesoul » et il s’est « converti il y a cinq ans », a par ailleurs confirmé, jeudi soir, le parquet de Paris à L’Est Républicain. Avec cette précision que le dossier « ne concerne pas Vesoul » directement.
D’après la même source judiciaire, son interpellation est à mettre en relation avec des investigations qui avaient débouché fin 2014 sur l’interpellation de personnes gravitant autour d’une mosquée de la banlieue grenobloise. L’Isère toujours, qui a été marquée il y a un mois à peine par l’assassinat d’un chef d’entreprise et l’attaque terroriste de l’usine Air Products & Chemicals de Saint-Quentin-Fallavier.
L’auteur présumé avait pris le temps d’envoyer depuis son téléphone une photo macabre de son acte à Sébastien-Yunes, 30 ans, un « ami » aux attaches familiales à Vesoul et Besançon, parti en Syrie en novembre 2014 avec femme et enfant.
Qu’on le veuille ou non, ce n’est plus Jacques Brel que l’on associe forcément à Vesoul depuis quelques mois, mais des mots que l’on ose à peine prononcer, comme terrorisme, attentat ou djihadisme.
Quelle tristesse de voir ces convertis « jeunes de classe moyenne et de parents catholiques pour la plupart », transformés en chair à explosifs pour l’EL.