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Il ne sent pas « un héros ». Pourtant, Chris Norman, 62 ans, fait figure de sauveur, au même titre que les trois Américains et le voyageur français qui ont contribué à empêcher le carnage du Thalys Amsterdam-Paris vendredi 21 août en stoppant le tireur. Modeste, Chris Norman a tenu à insister à Arras, samedi 22 août, sur le rôle des soldats américains qui sont intervenus et sur la « chance » dont ils ont bénéficié.
« Je ne me suis pas senti un héros. Si héros il y a, c’est Alex et Spencer. Sans lui [Spencer Stone, le soldat américain blessé, ndlr], on serait tous morts. Pour moi, c’était ‘normal' » d’intervenir, a déclaré à la presse ce consultant financier pour des entreprises africaines de nationalité britannique, qui vit « dans le sud de la France ». Il s’est exprimé devant le commissariat de police d’Arras où son témoignage a été recueilli dans l’après-midi.
« On a tous eu énormément de chance »
« Je ne sais pas s’il n’a pas réussi à tirer… Je pense que c’est son arme qui s’est enrayée. On a tous eu énormément de chance », a poursuivi Chris Norman. Un témoignage recueilli vendredi soir auprès d’un passager par l’AFP faisait déjà état d’un bruit étrange émanant du mitrailleur de l’agresseur. Devant une trentaine de journalistes de toutes nationalités, le pantalon encore tâché de sang, Chris Norman a résumé ainsi son geste: « Je me suis dit que notre seule chance de survivre était d’agir ensemble ».
A ses yeux, le rôle essentiel revient donc à Spencer Stone, soldat américain hospitalisé à Lille: « c’est lui qui a maîtrisé le terroriste, le prenant au cou », a-t-il raconté, mimant le geste. Alex Skarlatos, autre jeune militaire américain, a lui « essayé de prendre les armes » de l’assaillant, pendant que lui-même a « pris son bras droit » et qu’un « conducteur au repos » de la SNCF, assis « juste derrière » lui, « lui prenait le bras gauche ».