C’est le journal panarabe « Al Hayat », publié à Londres qui révèle ce mardi (04/08/15) de nouvelles fuites en marge des négociations indirectes qui se tiendraient actuellement au Qatar, entre des représentants israéliens et ceux du Hamas. Selon le journal, le Hamas aurait reçu la consigne de « calmer le jeu » avec Israël « en se contentant de mener uniquement des attentats sur le sol sioniste », mais « en ne provoquant plus de conflit ouvert avec Israël », comme ce fut le cas l’été dernier.
Sur les raisons qui pousseraient le Hamas à éviter la confrontation directe avec Tsahal, Al Hayat, cite une source à Gaza. Un responsable du Hamas lui aurait confié que la centrale terroriste aurait compris vers la fin de l’opération Tsouk Eitan, en juillet dernier, que l’aviation israélienne continuerait jusqu’au dernier moment et malgré les pressions internationales, à bombarder les maisons à Gaza. « Nous avions alors du mal à cacher nos combattants et ne pouvions plus les mettre à l’abri sans risquer la vie de familles entières », confie la source.
Selon le journaliste d’Al Hayat, la puissance de feu aérienne d’Israël aurait convaincu la direction du Hamas de changer de stratégie et d’accepter de faire régner le calme à Gaza tout en multipliant les tentatives d’attentats « traditionnels » sur le territoire israélien. Le reporter ajoute que le Hamas accepterait une accalmie sur le long terme (3 à 5 ans) qu’il mettrait à profit pour développer ses moyens de protection aérienne. « Il n’y aurait plus de guerre frontale avec Israël tant que nos combattants ne disposeront pas de missiles antiaériens, susceptibles de les protéger des attaques de la chasse israélienne », lui aurait confié ce responsable à Gaza dont le nom n’est pas cité dans l’article.
“Restons sur nos gardes”
Interrogé par Coolamnews, Ron Askind, un spécialiste de la lutte antiterroriste indique que « ces confidences sont la démonstration que la tactique suivie par Israël lors de l’opération Tsouk Eitan était la bonne, la seule à même de faire réfléchir les leaders du Hamas sur le prix à payer, lorsqu’ils décident de bombarder à outrance les trois quarts du territoire de l’Etat hébreu ». Le fait que la menace d’attentats sur le sol israélien augmente n’est pas un fait nouveau, poursuit Askind, « le Hamas a de tout temps essayé d’atteindre les civils et les soldats israéliens. Nos services de sécurité sauront déjouer la plupart de ces tentatives », estime-t-il tout en mettant l’accent sur le timing : « nous ne devons pas baisser la garde, les terroristes savent jouer avec le temps, une période d’accalmie peut être annonciatrice de perturbations sérieuses, nous devons être en éveil en permanence ».