La communauté, déjà variablement ébranlée et dispersée, subit la perte de l’un de ses piliers.
Nous avions eu la chance de brièvement le connaître, lors de l’aventure de « Raison Gardée », en compagnie de son alter-ego, Shmuel Trigano, avec quelques webmasters et internautes soutenant cette expérience. On reconnaissait son sens critique aiguisé, son punch de polémiqueur et ses talents d’écrivain et de critique vadrouillant inlassablement entre divers champs de compétence, des sciences politiques à la psychanalyse en passant par l’approfondissement de l’histoire juive et l’exégèse de sa pensée. Nul doute que les hommages seront nombreux…
Par Marc Brzustowski, pour JForum.
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Raphaël Draï est le fils de Henri Draï, comptable, et de Louise Simha Nakache3, une famille de juifs Algériens. En 1961, son père, propriétaire de cinéma, l’envoie en France, de peur que « ses fils se laissent enrôler par l’OAS ». Sa mère décède en 1965. Marié l’année suivante à Sylvia Saada, il est agrégé de sciences politiques en 1976, après une thèse en science politique à l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne, professeur de sciences politiques à la faculté de droit et de sciences économiques de Nancy en 1977, doyen de la faculté de droit et de sciences politiques d’Amiens en 1990 et professeur de sciences politiques à l’université d’Aix-Marseille III en 19984. Il exerce également à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence, où il est chargé d’enseignements au « master management interculturel et médiation religieuse », professeur à l’Institut d’études et de culture juive d’Aix-Marseille, directeur de recherches à l’École doctorale de recherches en psychanalyse et psycho-pathologies de l’université Paris VII – Diderot5. Revendiquant une certaine pluridisciplinarité, il mêle dans ses recherches politologie et psychanalyse4. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages et chroniqueur de la revue L’Arche6 (avec Alain Finkielkraut), il est également membre de l’Observatoire du religieux (avec Bruno Étienne) et un spécialiste de loi hébraïque, disciple d’Emmanuel Levinas, André Neher et Éliane Amado Levy-Valensi4. Il s’est engagé en faveur du dialogue inter-religieux et donne des conférences avec l’institut inter-universitaire d’études et de culture juive7.
À la suite de la parution de Comment le peuple juif fut inventé, il a manifesté son hostilité à l’égard des thèses de Shlomo Sand, qu’il juge « unilatérales »8 et auxquelles il reproche de concourir – de même que les analyses de Noam Chomsky ou d’Élie Barnavi – à l’entreprise de déni, conduite selon lui par l’« antisionisme », des « mobiles historiques et humains dans lesquels l’État d’Israël trouve […] sa raison d’être »9. Dans cet esprit, il participe le 12 mai 2010, avec Yves-Charles Zarka et Elhanan Yakira, à une table ronde portant sur le sionisme à l’École normale supérieure, où d’après lui « jusqu’à présent seules les thèses […] de Shlomo Sand […] avaient eu cours », mais il est empêché de parler par des manifestants pro-palestiniens8.
Raphael Drai Z.L. était un grand esprit parti bien trop tôt.
Sans doute très affecté par la triste réalité de ce monde non-adapté aux grands hommes comme lui !
Nous perdons un grand homme, d’une intelligence rare.
Il va manquer à énormément de personnes, à ses étudiants, à la Communauté, à tous ceux qui l’ont connu ou approché.
Nous sommes tristes de cette perte, qu’il repose en paix au GAN EDEN. Amen !
Il a été l’un des instigateurs de la pétition Raison Garder avec S Trigano qui a permis au rapport Goldston de dire la vérité sur la légitime défense de Tsahal pendant l’acostage de la flotille Marmara de gaza
Je suis heureuse de m’ettre battu pour cette pétition
Toutes mes condoléances à sa famille. J’ai eu grande peine d’apprendre son décès. C’était un homme que j’aimais voir dans les débats, un homme que j’admirais. Une grande perte pour la communauté juive, hélas, c’est la loi de l’éternel, on doit s’y plier !