Un destin d’exception
Né en Pologne, à Bialystok, en 1929, Samuel Pisar est déporté à 13 ans aux camps de Majdanek, Auschwitz-Birkenau et Dachau. Il parvient à s’échapper trois ans plus tard lors d’une « marche de la mort », avant d’être libéré par l’armée américaine.
Après la guerre, il rejoint sa tante en France, puis part pour l’Australie avant de s’installer aux États-Unis. Il rattrape rapidement ses six années de scolarité manquées et poursuit un cursus universitaire remarquable. Moins de 10 ans après sa libération, il est avocat international inscrit aux barreaux de Paris, New York et Londres.
En 1960, il rejoint l’équipe du Président J.F. Kennedy en tant que conseiller, et obtient la nationalité américaine par vote spécial du congrès. Durant la guerre froide, il milite pour la libération des Juifs de l’Union soviétique et pour la coexistence pacifique entre les deux blocs. En 1973, il est en lice pour le prix Nobel de la paix, qui lui échappe au profit d’Amnesty International.
Un militant de la mémoire
Samuel Pisar a livré son témoignage dans « Le Sang de l’Espoir » (1979, Robert Laffont), où il raconte sa captivité. Il a également accepté, à la demande du compositeur Leonard Bernstein, d’écrire un nouveau texte pour la partie récitant de sa Symphonie n°3 « Kaddish ». Cet oratorio, lu par Samuel Pisar, a été interprêté par l’Orchestre Symphonique de Paris le 26 janvier 2009 à l’UNESCO à l’occasion de la Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’Holocauste.
Témoin engagé, il était président-fondateur du Comité français pour Yad Vashemet ambassadeur honoraire de l’UNESCO pour l’enseignement de la Shoah et des génocides.
Samuel Pisar a également été membre du Conseil d’administration de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah de 2001 à 2012, où il était l’une des voix des déportés, participant activement aux débats sur les orientations de la Fondation. Il en était depuis membre d’honneur.
David de Rothschild, Président de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, les membres de son Conseil d’Administration et toute l’équipe de la Fondation adressent leurs sincères condoléances à son épouse, Judith, à sa famille et à tous ses proches.
Image à la Une: Samuel et Judith Pisar avec le pianiste Mikhail Rudy – Soirée du nouvel an juif chez Marek Halter à Paris le 8 septembre 2013.
Après Raphael Dray Z.L., nous voilà à nouveau dans le deuil avec ce très grand homme que fut Samuel Pisar Z.L., ne partez pas tous et toute notre amitié aux proches et à sa famille.
Merci Marianne de cette information qui m’avait échappé! Raphael DRAY comme Samuel PISAR, sont deux personnes d’un même siècle dont les histoires sont profondément différentes. Pour autant, elles sont extrêmement complémentaires et se ramifient incroyablement bien aux fondamentaux des valeurs juives:Le culte de la Vie, l’approche de sa Vérité au travers de son Histoire. Beaucoup de Travail, beaucoup d’Epreuves de la Vie, beaucoup d’Humilités pour surpasser les épreuves.
Ces deux hommes m’ont beaucoup porté dans ce chemin difficile qui font de nous des hommes parmi tant d’autres mais également des juifs aux cotés de nos congénères que nous respectons si profondément ainsi qu’en témoignent l’essor de nombreuses autres religions qui permettent de mettre en oeuvre l’universalisme même de la Foi. Si on pouvait au moins nous reconnaître ce fait indéniable! Que les âmes de ces deux Hommes montent en paix!