Israël a décidé d’en finir avec la menace que fait peser l’Irak sur sa sécurité en détruisant ses installations nucléaires ce 7 juin 1981.
Cette décision a été difficile a prendre car elle impliquait énormément de risque mais la situation était devenue intenable.
L’activité nucléaire en Irak remonte à 1959, avec la signature d’un accord de coopération nucléaire avec l’Union Soviétique. Cependant c’est avec l’accord conclu seize années plus tard avec la France que l’Irak élargi ses activités dans le domaine du nucléaire. Dans le cadre de cet accord voulu par J. Chirac, la France fournit à l’Irak un réacteur nucléaire de recherche Osiris (surnommé « Osirak »), reconnu comme étant le modèle le plus avancé de sa catégorie. Alors que l’Irak affirmait ne vouloir développer qu’une application civile les services de renseignements israéliens contredisaient cette déclaration. Prenant acte de ce danger pour l’existence même du pays l’Etat israélien décide de détruire les centres nucléaires irakiens. Cependant, cette opération est difficile à mener à bien et ce avant le mois de septembre 1981 date à laquelle le réacteur nucléaire devait être prêt à être chargé en combustible nucléaire et sa destruction aurait alors un impact radioactif sur la population de Bagdad. Développement inattendu neuf jours après l’attaque de irakienne sur l’Iran, le 21 septembre 1980, deux avions iraniens attaque le réacteur nucléaire irakien sans pour autant toucher aux installations essentielles. Dans l’une de ses déclarations visant à rassurer le peuple irakien, le dirigeant Saddam Hussein affirma que les capacités nucléaires développées par l’Irak seraient dirigées contre Israël.
Après que le Conseil des Ministres israélien ait décidé de confier à l’armée la mission de détruire ce réacteur la décision ait prise quant à la méthode : ce sera une attaque aérienne, considérée comme la plus sûre et la plus efficace.
L’un des problèmes principaux rencontrés lors de la planification de l’opération fut le choix de l’itinéraire de vol. Les contraintes principales étaient : la grande distance séparant le point de départ du réacteur nucléaire (environ 1100 km dans chaque direction), et le fait que les avions devaient survoler des contrées hostiles avec une quantité limitée de carburant.
L’opération fut planifiée pour le dimanche 7 juin 1981, principalement pour éviter de blesser les techniciens français travaillant sur le réacteur (les techniciens ne travaillent pas le dimanche, jour de repos). De plus, l’heure de l’opération fut programmée 30 minutes avant le coucher du soleil dans la région du réacteur. Ainsi, à 17h30 (heure israélienne), les F-16 israéliens, escortés par les F-15, surgirent à l’ouest du Tigre, près de Bagdad, dans la surprise la plus totale.
Le système de radars irakien ne détecta pas la menace israélienne, malgré le niveau de vigilance élevé en Irak en raison de son conflit avec l’Iran. Ni les batteries de missiles anti-aériens, ni les escadrons d’interception ne furent mis en marche. Les bombes commencèrent à s’abattre sur la cible, le bruit des explosions se fit entendre au loin et ce n’est qu’alors que le système de protection anti-aérienne localisé dans les environs du réacteur s’enclencha. Les bombes utilisées par l’aviation israélienne étaient produites par l’industrie militaire, et la plus légère d’entre elles pesait une tonne.
L’une des bombes lâchées frappa le centre du dôme du réacteur. Le bâtiment de 20 mètres de hauteur, et de 32 mètres de diamètre commença à s’effondrer. Et les bombes continuèrent à pleuvoir car le but était non seulement de détruire l’édifice qui hébergeait l’équipement, les ordinateurs, les laboratoires et la tuyauterie, mais aussi de frapper le cœur du réacteur. Ce cœur se trouvait dans une structure souterraine encerclée d’un bassin rempli d’eau d’une profondeur de 11 mètres. Ainsi, les fondations de l’édifice furent touchées et l’eau s’infiltra dans la structure. Deux à trois minutes après le début de l’attaque, le réacteur avait été détruit dans son ensemble.
Menahem Begin déclare après l’annonce de cette attaque « Saddam Hussein, le souverain de l’Irak, qui a de ses propres mains tué ses meilleurs amis pour être le seul dirigeant de ce pays, avait une ambition. Il voulait développer des armes nucléaires, afin qu’il puisse mettre Israël à genoux devant le monde arabe. Il voulait détruire notre existence, en fait, notre peuple et notre pays ».
Un français est mort lors du raid, un ingénieur du nom de Damien Chaussepied.