Les partisans de l’administration Obama sur l’accord nucléaire iranien n’ont pas besoin de chercher plus loin que l’Ukraine pour voir ce que peuvent être les conséquences d’un mauvais accord avec un État voyou.
En Février, les dirigeants de France, Allemagne et Russie ont fait pression sur un président ukrainien désespéré pour signer un accord qui ne fait aucune mention de l’annexion de la Crimée par la Russie, avec la garantie d’un «statut spécial» (lire: sous contrôle russe) de l’est de l’Ukraine, et le gel des lignes de front actuelles. Cela signifiait que tous les gains mal acquis par la Russie seraient détenus par le président Poutine. En retour, le président d’Ukraine Porochenko obtenait de l’Occident une aide cruellement nécessaire de 17,5 milliards de dollars du Fonds Monétaire International. La surveillance de la conformité étant laissée à l’organisme européen OSCE.
Comme prévu, même ce mauvais accord était seulement une étape dans la prise de territoires par les Russes. Depuis février, les «séparatistes» donnaient tous les signes de préparation d’une offensive majeure. Selon les États-Unis les unités de défense aérienne russes sont récemment arrivées à leur plus haut niveau depuis octobre. Le niveau des troupes russes a augmenté près de Kharkov, la deuxième plus grande ville. Les Russes ont commencé à attaquer avec les lance-roquettes Grad normalement interdits le port de la mer Noire de Mariupol, qui a une importance stratégique – une prise de contrôle séparatiste créerait un pont terrestre entre la Russie continentale et sa nouvelle prise, la Crimée. Les Russes ont interdit aux inspecteurs de l’OSCE les sites clés, et une nouvelle campagne de cyber-attaques sur des ordinateurs du gouvernement ukrainien semble être en cours.
Le président Obama devrait regarder du côté du Canada et du premier ministre Stephen Harper, le leader moral de l’Anglosphère pour un support beaucoup plus fidèle à la nation en péril.
Cette semaine, le ministre des Affaires étrangères du Canada, Rob Nicholson, a déclaré que son pays soutient l’Ukraine face au « militarisme et à l’expansionnisme agressif » de la Russie, et a annoncé un autre programme d’aide de 14 millions $. Le Canada a déjà affecté 400 millions de dollars en aide. « Les actions de la Russie en Ukraine appellent une réponse robuste et soutenue de la part du Canada … C’est pourquoi notre gouvernement continue à prendre des mesures fortes, » a-t-il dit, rappelant la contribution du Canada en matériel militaire et défensif et les sanctions.
Les Etats-Unis, à leur tour, ont besoin de renforcer les capacités militaires de l’Ukraine avec une aide substantielle en armement d’attaque et maintenant. Une telle position permettrait de dissuader le président Poutine de lancer son offensive « séparatiste » imminente et attendue au moment où l’armée de l’Ukraine est à nouveau à genoux. Et si la dissuasion échoue, et que la Russie ne respecte pas pleinement le cessez-le-feu de février, un ensemble substantiel d’armement agressif encouragerait l’Ukraine à poursuivre la lutte en lui donnant les outils pour le faire.
Nous devons également intensifier notre partage de renseignements avec Kiev, insister pour que les inspecteurs multi-nationaux vérifient la conformité avec l’accord de février (et pas seulement l’impotente OSCE sans ressources), et imposer de nouvelles sanctions contre la Russie pour chaque escalade qu’elle entreprend. Il doit y avoir une punition pour chaque infraction, pour que la dissuasion fonctionne.
Certains soutiennent que les États-Unis n’ont aucun intérêt à la protection de la souveraineté de l’Ukraine. Mais notre pays s’est déjà engagé à la souveraineté de l’Ukraine, à la fois diplomatiquement et dans l’aide que nous avons apportée à la nation en péril. Ce ne sont pas simplement des questions d’intérêts moraux ou humanitaires, même si, depuis que Poutine a commencé sa prise de territoire il y a un an, plus de 6.000 personnes sont mortes et un million ont été éjectées de leurs maisons.
La sécurité nationale américaine est fortement impliquée. Le Président de Russie est, il faut le dire, un adversaire de l’Amérique. D’autres adversaires de par le monde, regardent attentivement les signes de faiblesse de l’Amérique et quand la faiblesse est perçue, la provocation étrangère se produit invariablement. L’Iran, par exemple observe cela attentivement.
Source : Frontpage Mag – 1er mai 2015 – Par Christopher S. Carson
Christopher S. Carson est juriste en droit privé dans le Milwaukee et spécialiste en Sécurité Nationale (Georgetown University)
Traduction Europe Israël
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