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Un rapport de l’agence américaine de renseignement DIA a prévu dès 2012 l’évolution du conflit syrien et craignait déjà la proclamation d’un « Etat islamique » entre la Syrie et l’Irak. « L’EI pourrait déclarer un Etat islamique avec l’aide d’autres organisations terroristes en Syrie et en Irak ».
Cette prévision, faite deux ans avant l’auto-proclamation du Califat, figure dans un rapport de l’Agence du Renseignement de la Défense (DIA) daté du mois d’août 2012. Le document prévoyait aussi – avec lucidité – la prise des villes irakiennes de Mossoul et de Ramadi par des djihadistes. Mossoul est tombée en juin 2014, Ramadi en mai 2015.
Le rapport assurait – aussi – que le possible établissement d’une région salafiste dans l’est de la Syrie était exactement ce que voulaient les puissances sunnites étrangères soutenant l’opposition sunnite syrienne, afin d’isoler le régime alaouite et donc chiite syrien, considéré comme un point fondamental de l’expansion chiite avec l’axe Téhéran-Damas-Hezbollah.
Obama savait donc depuis août 2012. Mais il n’a rien fait.
Et il ose même déclarer aujourd’hui que les Etats-Unis ne sont pas en train de perdre le combat engagé contre le groupe Etat islamique en Irak et Syrie…
Michel Garroté, 22 mai 2015
Obama savait et n’a rien fait ? Possible. Probable.
MAIS pourquoi ferait-il quoi que ce soit ?
Nul besoin de sortir de Saint Cyr pour comprendre que l’Etat Islamique dit Daech n’est nullement contraire aux intérêts US dans la région.
Ni aux intérêts turques d’ailleurs ; ni aux intérêts israéliens.
Nous assistons au démantèlement des soi-disant « états-nations » arabes que furent la Syrie et l’Irak, engeances artificielles issues du dépeçage de l’empire Ottoman (accords Sykes-Picot de 2016) et à la création d’entités purement chi’ites et purement sunnites, en principe plus stables.
Tout va bien sauf pour les civils sur place qui en paient l’addition ; les USA et leurs alliés (Israël, l’Egypte, la Turquie et les Etats du Golf) ne sont certainement pas opposés au processus.
Et la mainmise de l’Iran sur la région définitivement jugulée.