Les deux proches d’Amedy Coulibaly mis en examen vendredi dans l’enquête sur les attentats de Paris ont été écroués. Samir M., âgé de 25 ans, et Amar R. , 33 ans, sont présentés par les enquêteurs comme de «vieilles connaissances» de l’assassin de l’Hyper Cacher. Le premier avait déjà condamné à quatre reprises pour des faits de violences en réunion et de vol aggravé. Le second était emprisonné depuis fin janvier dans une affaire de trafic de stupéfiants.
Selon nos informations, l’implication supposée du premier apparaît moins probante que celle de son comparse. Amar R. et Amedy Coulibaly s’étaient connus début 2010, à la prison de Villepinte (Seine-Saint-Denis). Entre septembre 2014 et janvier 2015, ils s’étaient rencontrés dix fois, et avaient échangé plus de 600 SMS. Au cours de la même période, Amar R. a transmis autant de messages à Mickaël A., rencontré également à Villepinte cinq ans plus tôt, mis en examen le 20 janvier après que son ADN a été retrouvé sur des armes cachées au domicile de Coulibaly. Enfin, l’ADN d’Amar R. a été découvert sur une lampe-torche retrouvée à côté du corps d’Amedy Coulibaly, après l’assaut de l’épicerie de la porte de Vincennes.
Six proches de Coulibaly en prison
Les deux suspects avaient été interpellés lundi avec deux autres personnes, relâchées depuis sans qu’aucune charge ne soit retenue. Parmi elles figurait Emmanuelle C., une adjudante de gendarmerie convertie à l’islam et petite amie d’Amar R. Elle a été suspendue de ses fonctions dans l’attente des conclusions de l’enquête interne de la gendarmerie.
En tout, six hommes, connaissant tous Coulibaly, sont désormais en prison en France dans cette affaire, mis en examen pour «association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes contre les personnes». Aucun n’est à ce stade mis en examen pour une complicité directe dans les tueries commises par les frères Chérif et Saïd Kouachi et Amédy Coulibaly, qui ont assassiné 17 personnes entre les 7 et le 9 janvier à Charlie Hebdo, à Montrouge et à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes. Ils sont notamment soupçonnés d’avoir fourni armes, véhicules et matériel divers aux tueurs qui ont été abattus par les forces de l’ordre le 9 janvier.
«De fait l’aspect coordonné et planifié de toutes les attaques apparaît chaque jour plus évident», a réagi auprès de l’AFP Me Patrick Klugman, avocat de familles de victimes de l’Hyper Cacher. Les investigations portent aussi sur des proches des tueurs soupçonnés d’avoir quitté, peu avant les attentats, la France pour la Syrie, comme la compagne d’Amédy Coulibaly, Hayat Boumeddiene ou les frères Belhoucine, figures connues de l’islamisme le plus radical en France.