Image à la Une : Le Parlement de Vienne, en Autriche, le 23 février 2010. ( © AFP Joe Klamar)
« Nous voulons à l’avenir un nombre croissant d’imams germanophones ayant grandi en Autriche afin qu’ils servent d’exemples positifs aux jeunes musulmans. »
Seront-ils pour autant incapables de recruter pour le djihad en allemand? Cette mesure est en grande partie cosmétique, et donne l’illusion de faire quelque chose, alors que la plupart des pays occidentaux ne font rien du tout.
Vienne: Le Parlement autrichien a adopté mercredi une législation qui modifie les statuts des organisations musulmanes leur interdisant les sources étrangères de financement et exigeant que les imams parlent allemand.
La nouvelle loi vise à promouvoir ce que le ministre conservateur de l’Intégration, Sebastian Kurz, appelle un «islam à caractère européen» en mettant un terme à l’influence des nations et organisations musulmanes étrangères, et en offrant aux musulmans autrichiens davantage de droits et d’obligations dans la pratique de leur foi dans ce pays d’Europe centrale.
La précédente « loi sur l’islam » en Autriche remonte à 1912, après l’annexion de la Bosnie-Herzégovine par l’empire austro-hongrois.
Le texte modernise la loi promulguée en 1912 pour éviter les dérives radicales. Les financements d’origine étrangère pour des imams ou des organisations culturelles seront interdits.
Le nouveau texte est une tentative pour éviter les dérives radicales. Il est présenté par le gouvernement de grande coalition gauche-droite au pouvoir à Vienne, et est destiné «à accorder davantage de droits aux musulmans, mais aussi à combattre clairement les dérives», a rappelé mardi le jeune ministre conservateur de l’Intégration, Sebastian Kurz.
L’Autriche, un pays de 8,5 millions d’habitants, compte quelque 560 000 musulmans, majoritairement d’origines turque et bosniaque, mais aussi tchétchène et iranienne. En préparation depuis deux ans, le nouveau texte n’est pas directement lié aux récents attentats islamistes en Europe, mais s’avère primordial dans un contexte où près de 200 personnes, dont des femmes et des mineurs ont, selon les estimations, rejoint les rangs djihadistes en Syrie et en Irak à partir de l’Autriche.
Un sondage publié par l’institut OGM mardi, indique que 58% des Autrichiens ont le sentiment d’une montée de la radicalisation des musulmans du pays.
Afin de limiter les risques d’endoctrinement et de promouvoir un «islam à caractère européen», selon les termes de M. Kurz, la nouvelle loi interdit le financement des organisations cultuelles et des imams par des fonds étrangers. Elle exige en outre qu’ils maîtrisent l’allemand.
Le texte introduit par ailleurs, pour la première fois, le droit pour les musulmans de disposer d’aumôniers dans l’armée, les hôpitaux, les maisons de retraite et les prisons, ainsi que le droit à une nourriture halal, y compris à l’école publique. La loi, qui assure une fonction institutionnelle à la principale fédération musulmane d’Autriche, IGGiÖ, stipule par ailleurs que les quelque 450 organisations musulmanes du pays devront désormais faire preuve d’une «approche positive de la société et de l’Etat» pour être agréées.
Pourtant, la législation génère une certaine opposition.
Avant son adoption le leader religieux musulman de Turquie, Mehmet Gormez, a décrié le projet de loi qui constitue selon lui « une régression de 100 ans, » arguant qu’aucune plainte n’a jamais été déposée sur le fait que la Turquie finance de nombreux imams en Autriche.
Le principal groupe islamiste du pays, l’Autorité Religieuse Islamique d’Autriche, a approuvé le projet de loi bien que d’autres organisations dénoncent ses restrictions comme une « discrimination » qui n’affecte que l’Islam et pas les autres religions……
D’après AFP et ROBERT SPENCER
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