Image à la Une : Le Leadership juif: Jadis —-
Les dirigeants israéliens se perdent en imprécations que les ennemis d’Israël vont « payer le prix. »
Israël est-il un boutiquier? Les ennemis d’Israël sont-ils une bande de brigands invétérés?
Ces mêmes dirigeants israéliens répètent sans cesse qu’il y aura une «réponse» aux différents terroristes pour leurs diverses attaques.
Les ennemis d’Israël sont-ils une bande de télévendeurs, des auteurs de canulars téléphoniques ou des spammeurs qui envoient des courriels non sollicités?
Quand Israël affronte mollement ses ennemis, les dirigeants israéliens publiquement appellent de leurs vœux le retour au « calme. »
Les ennemis d’Israël sont-ils un tas de gosses bruyants provoquant le chahut?
Les ennemis d’Israël sont des terroristes et des sponsors de terroristes. Ils sont là pour tuer et assassiner en masse. Ils frapperont à moins d’être frappé en premier.
Alors qu’attend Israël? Pourquoi les gouvernements israéliens se satisfont d’exiger un «prix» ou de fournir une «réponse» à des terroristes afin de rétablir « le calme » … au lieu d’agir de manière proactive, concertée et les éradiquer de la surface de la terre?
Ce n’est pas un grand mystère: En cause, une pénurie fondamentale de leadership. Le calcul classique qui prévaut au plus haut niveau du gouvernement israélien est celui où l’endiguement et la gestion sont à l’ordre du jour. Pourquoi se donner la peine de résoudre le problème lorsque le problème peut être endigué? Pourquoi s’embêter à être un leader quand vous pouvez vous en sortir en étant un simple gestionnaire?
Malheureusement, le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est avéré être un gestionnaire classique. Il favorise le statu quo, que ce soit en ce qui concerne le Mont du Temple, la souveraineté israélienne en Judée et Samarie, ou le traitement décisif des terroristes. Maintenant, il devrait être clair que Bibi joue le rôle d’un ministre des Affaires étrangères (ou ministre des Finances) et celui d’un Premier ministre préjudiciable. Il se contente de rester un régent médiocre au lieu de guider l’Etat juif dans une nouvelle ère de force et de confiance.
Il devrait donc faire place à quelqu’un prêt à faire preuve de leadership et de bon sens, quelqu’un qui d’emblée, prendrait en main les plus grands défis d’Israël. Les dirigeants israéliens avec une œillère sont fonctionnels; ceux qui gouvernent comme s’ils portaient deux oeillères peuvent être sûrs qu’une nation stagnante ne se hâte nulle part.
(Quelque part à la Knesset en ce moment, un Diogène juif marmonne entre ses dents, errant dans les salles obscures, une lanterne lumineuse à la main, à la recherche désespérée d’un audacieux, déterminé, à être le leader d’une génération. Bonne chasse, l’ami.)
Chaque jour laissé aux terroristes pour planifier à l’aise, pour préparer et attaquer à l’heure qu’ils souhaitent, sape la valeur de la vie dans l’Etat juif. En l’état, les Israéliens – même les soldats de Tsahal armés mais bridés par leur flasques non-dirigeants – circulent à pied aujourd’hui et sont des cibles privilégiés, comme des canards assis, comme des poissons dans un tonneau, jusqu’à ce que les terroristes tirent et tuent à leur gré, ne s’arrêtant que pour se ravitailler et recharger.
C’est pour ça, que le peuple juif a besoin d’un Etat? Pour que les juifs de la diaspora fassent leur Aliyah dans la mère-patrie? C’est ça une terre promise?
Rappel amical: Si l’Etat d’Israël était un individu, il pourrait à ce point se qualifier pour une réduction aux personnes âgées. Passés les 67 ans, la jeunesse d’Israël n’est plus; les incunables du statut d’État, les douleurs de l’enfantement, sont incontestablement loin. L’Etat juif doit se comporter comme un vétéran expérimenté, pas comme un blanc-bec, et vaillamment avancer au-delà de l’inertie statique et abrutissante du statu- quo.
Périodiquement la lutte contre les terroristes est parfois appelée en Israël «la tonte de la pelouse.» Pourtant, les terroristes ont une étrange façon de mimer les mauvaises herbes, et repoussent instantanément où l’herbe a été coupée. Les terroristes n’ont pas besoin de payer le prix ou de recevoir des réponses, ils doivent être éradiqués (apparemment, aucun dirigeant israélien titulaire est quelque peu familier avec le jardinage).
N’est-il pas grand temps pour l’Etat d’Israël de remiser ses culottes courtes et d’enfiler ses pantalons d’adulte? N’est-il pas temps, pour Israël de ranger la tondeuse et de saisir à la place, une pelle incisive dans chaque main?
Source : The Algemeiner – 29 janvier 2015
Brandon Marlon
Traduction Europe Israël
© Copyright Europe Israël – reproduction autorisée avec mention de la source et lien actif
de part la présence de juifs séfarades qui sont plutôt des juifs non pratiquants, Israël se sent proche de La France, aussi géographiquement, et copie son système laïciste, ce qui empêche les croyants d’intégrer la sphère politique. du coup le décalage est flagrant avec les pays voisins qui accordent une importance de 1er plan à la religion, et la communication est interrompue.
Estelle Mehal
Je me permets d’apporter quelques nuances à votre propos.
Vous dites : « la présence de juifs séfarades qui sont plutôt des juifs non pratiquants, Israël se sent proche de la France ». C’est plus subtil et complexe que cela.
En Israël, les Juifs dits « sépharades » (venant dans le passé d’Espagne) sont plutôt ce que l’on désigne en Israël des « traditionnalistes », ce qui correspond à une pratique « light » de la religion.
Et encore, il faut apporter d’autres nuances, parce que parmi les Juifs « sépharades » (j’y mets des guillemets, car les jeunes générations se vivent davantage comme des israéliens, que comme des « sépharades » ou des ashkénazes »), il y en a proches du parti orthodoxes « Shas », où se retrouvent également des juifs ashkénazes.
Et si les Juifs « sépharades » sont plutôt proches de la France, c’est pour la simple raison que les sépharades nés avant 1960 viennent de pays colonisés jadis par la France comme l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, ils sont donc francophones.
Quant au décalage avec les pays voisins, il s’explique pour d’autres raisons, tout comme le problème se pose en France avec les populations arabo-musulmanes, qui est un problème plus largement culturel avec des valeurs différentes, une conception des rapports à la femme et au statut qui est le sien dans une société, sur la question de la démocratie et des droits de l’homme, etc.
A Europe-Israël. C’est bizarre que vous publiez un article venant de l’Algemeiner et dénonçant (avec raison et pertinence) la nullité idéologique des dirigeants israéliens, mais que vous aviez refusé de publier un article allant dans le même sens et qui allait dans le même sens en traitant les dirigeants israéliens d’incapables ronds-de-cuir.
Est-ce parce qu’il provenait d’un Israélien ? Ce qui est permis à un chroniqueur de l’Algemeine est-il interdit à son homologue israélien ?