Image à la Une : De gauche à droite : le chroniqueur Patrick Pelloux, les dessinateurs Cabu, Charb et Luz, le 3 novembre 2011 au théâtre du Rond-Point, à Paris. (MEHDI FEDOUACH / AFP)
La compagne de Charb, un journaliste du magazine et l’un de ses collaborateurs étaient invités de plusieurs médias jeudi soir.
Des témoignages déchirants. Les proches des victimes ont réagi, jeudi 8 janvier, àl’attentat perpétré au siège de Charlie Hebdo qui a coûté la vie à douze personnes. Ils ont livré leurs pensées avec émotion.
Jeannette Bougrab : « Mon compagnon est mort assassiné parce qu’il dessinait dans un journal »
Elle est apparue très émue, a parlé avec des sanglots dans la voix et n’a pas dissimulé sa peine, immense. Jeannette Bougrab, ex-secrétaire d’Etat de Nicolas Sarkozy, est la compagne de Charb, directeur de Charlie Hebdo et dessinateur, mort lors de l’attaque du journal satirique. Elle a témoigné sur le plateau de BFMTV.« Il est mort debout car il défendait la laïcité et l’esprit voltairien », a-t-elle déclaré.
Jeannette Bougrab estime aussi que tous les membres de Charlie Hebdo tués dans l’attaque « méritent le Panthéon ». « Si j’étais président de la République, je leur donnerais le Panthéon, a-t-elle lancé. Ils méritent une cérémonie comme Malraux a pu faire pour Jean Moulin. Ils se sont battus pour des principes ou des libertés que nous avons oubliés. Ce sont des résistants. »
« J’ai le sentiment d’un immense gâchis », a-t-elle confié. Sur l’avenir du journal, elle a simplement précisé que « certains [membres de la rédaction] ne poursuivront pas l’aventure Charlie car ils sont terrorisés ».
Laurent Léger : « Je me demande encore comment j’ai pu en réchapper »
Justement, l’un des membres de la rédaction de Charlie Hebdo était l’invité de France Info au moment où Jeannette Bougrab s’exprimait sur BFMTV. Grand reporter à l’hebdomadaire satirique, il participait à la conférence de rédaction, mercredi. Il a vu ses collègues tomber sous les balles des assaillants.
« J’ai vu un homme cagoulé, j’ai vu beaucoup de sang. La moitié de la rédaction par terre. Je me demande encore comment j’ai pu en réchapper », raconte-t-il avec une vive émotion. Il marque un temps d’arrêt. Et poursuit : « J’ai entendu deux fois ‘Allah Akbar’. J’ai entendu un homme dire à une femme qui devait se cacher qu’il n’allait pas tuer les femmes, alors qu’une de nos journalistes était déjà tombée sous la table de la réunion. J’ai vu l’horreur. »
« On a entendu quelques pétards, puis un type a jailli. Il était tout en noir, puis ça a tiré, puis j’ai senti l’odeur de soufre. J’ai échappé à son regard. Mais les camarades du journal sont tombés », explique-t-il. Il ajoute : « J’ai compris que c’était pas une farce. C’était la barbarie qui était entrée dans le journal. » Il dit ne pas avoir entendu les assaillants prononcer les noms des journalistes présents autour de la table, excepté celui de Charb. « On veut essayer de continuer, avec le peu d’énergie qui nous reste. On remercie ceux qui nous ont soutenus », conclut-il.
Patrick Pelloux : « Quand ils leur ont tiré dessus, ils travaillaient sur un journal antiraciste »
Lui est arrivé dans les locaux de Charlie Hebdo quelques minutes après l’attaque. L’urgentiste Patrick Pelloux, chroniqueur pour l’hebdomadaire satirique, a fait un récit déchirant du drame, dans l’émission « C à vous » sur France 5, également en début de soirée.
Le médecin reste confiant pour la relance de Charlie Hebdo. « Je pense qu’on va y arriver, c’est difficile, mais on va le faire. » Il a aussi défendu la pérennité du journal, accompagné d’une des filles du dessinateur assassiné Georges Wolinski. Patrick Pelloux confie que le jour du drame, la rédaction travaillait sur un journal antiraciste et que « ça s’engueulait et ça s’aimait tout autant ». « Quand ils leur ont tiré dessus, le débat de la semaine, c’était comment lutter contre le racisme. » « Je peux vous en parler pendant des heures », ajoute-t-il.
Un portrait de Patrick Pelloux dressé par les dessinateurs est ensuite diffusé à l’antenne. L’urgentiste fond en larmes. Mais il dit aussi espérer que Riss, dessinateur de Charlie Hebdo blessé dans l’attaque, puisse à nouveau dessiner dans les jours prochains.
Violaine Jaussent France TVInfo
Wolinski reviens, ils sont devenus fous !
Je compatis sincèrement. Mais je ne suis pas Charlie, je vais vous dire pourquoi.
Au collège, au lycée, les enfants – dont les miens – ont été pris en otage par Charlie Hebdo. Ceux qui ont déjà lu le journal savent ce que l’on y trouve comme contenu : c’est du Charb, paix à son âme. Désolé mais il faut rester lucide objectif et sincère : Sang, vomi, caca, pipi, sodomie, sperme en sont les lots communs.
A l’instar de Sinné Hebdo, Charlie allait mourir faute de lecteurs et donc faute de vrai talent – seuls feu Cavanna et Wolinski avaient à mon sens du génie, c’est mon point de vue et je le partage.
Mais Charlie va ressusciter car la médiocrité et le mauvais goût artistique sont érigés au pinacle de l’Art et de la Culture par décret elyséen des bobos de la Bienpensance à l’instar du Plug anal de la Place Vendôme, alors s’il vous plaît : Je ne suis pas Charlie.
Notre Président nulasse se fourvoie en élevant de simples caricaturistes en héros nationaux, en faisant passer le racoleur et scatologique Clarlie Hebdo pour une cause nationale, presque une œuvre sacrée, c’est pathétique et indigne.
Je ne suis pas Charlie car ce dernier a méprisé le sens de la nation, déféqué au littéral sue la notion de devoir, caricaturé policiers, gendarmes, militaires, alors je ne suis pas Charlie, car il véhicule en outre l’image du Français moyen comme un beauf avili et décérébré. Je ne suis pas Charlie because des policiers sont morts dans cette exécution sommaire alors qu’ils étaient caricaturés par ceux-là même qu’ils protégeaient.
Je ne suis pas Charlie mais je suis Français et je vois mon pays sombrer dans l’horreur. J’entends des « Allah akbar » fanatiques et des politiques refuser de voir cette simple et dangereuse réalité.
Je ne suis pas Charlie mort d’avoir minimisé les risques de l’islam radical. Et les caricaturistes ne sont pas des héros mais simplement des artisans de la provoque qui n’auraient jamais dû ni être attaqués, encore moins être élevés au rang de martyrs.
Je ne suis pas charlie mais je suis Chrétien. Je ne pense pas un seul instant que des gens devaient mourir, encore moins que certains l’ont bien mérité. Paix à leur âme, et que Dieu les accueille, s’ils le veulent, mais de grâce, FOUTEZ LA PAIX À MES GOSSES À L’ÉCOLE ! NOUS NE SOMMES PAS CHARLIE !
A mathieu
Beau texte.
Merci CLS, c’est gentil.
Je ne suis pas Charlie, pour pleins de raisons, sans doute meilleures encore, plus profondes, droites et souples comme une colonne vertébrale, palpitantes comme un cœur inlassable, viscéralement chevillées à l’âme, inexpugnables :
Celles qui émanent du simple bon sens tant vilipendé par Charlie brandissant mordicus ses diktats libertaires de toutes nature, trans-économiques, trans-sociétaux, trans-culturaux, trans-sexuels, des pires et j’en passe.
Je ne suis pas Charlie car je pense au contraire que les prémisses majeures d’une culture, d’un peuple, d’une philosophie, de traditions, sont de se contenir en des limites bien définies, lesquelles ne sont en réalité qu’une façon de garantir la liberté de toutes les autres. Il me semble en effet que les limites constituent la profession de foi de l’humilité et de la discipline.
Je ne suis pas Charlie, car bien que ma porte soit ouverte à celui qui y frappe en journée, elle demeure fermée la nuit puisqu’il serait suicidaire de prétendre que les ténèbres n’existent pas et que les rôdeurs nocturnes sont bien intentionnés.
Je ne suis pas Charlie car le jardin que je cultive me murmure sagement que je n’ai pas le droit de prendre là où je n’ai pas semé.
Je ne suis pas Charlie car la vigne que je bichonne ne laisse couler son or liquide qu’a condition que je l’arrose de sueur et de prières silencieuses.
Je ne suis pas Charlie car le Dieu que je prie ne m’intime pas de convertir les athées ou tout autre croyant, de leur imposer mon idéologie, ma façon de vivre, mes coutumes, afin de contraindre finalement autrui à se prosterner devant le néant…