Le sociologue revient sur les conséquences du vote de l’Assemblée nationale en faveur de la reconnaissance par la France d’un « Etat de Palestine ».
La reconnaissance d’un « Etat de Palestine » par le Parlement français a tout d’un acte « mystique », dont la portée se situe à hauteur de grands faits historiques comme Vichy ou la Shoah, en ce sens qu’ils indiquent une intention sur le plan de l’essence des choses. Le fait que, pour ce faire, la constitution de la Ve République ait été enfreinte, le caractère théâtralement solennel de l’événement (l’incantation répétitive « Mesdames et Messieurs » rythmant le discours de Fabius), le réflexe moutonnier des Parlements européens, le fait que rien ne justifie aujourd’hui une telle démarche, l’invocation grandiloquente de la morale confirment ce carrefour du destin où l’Europe sera jugée pour un abandon des Juifs qui rappelle 1940.
Je pèse mes mots, car il est clair que le diktat que l’Europe veut imposer à Israël le conduirait dans une impasse mortelle face à un ennemi résolu à l’abattre.
Il ne faut pas être grand clerc pour le comprendre. L’exemple du retrait de Gaza y suffit. Mais il y a plus, car l’Europe ajoute le mépris à ses erreurs politiques. Drapée dans sa suffisance morale, elle met en demeure le « petit Etat de merde » (dixit, il y a quelques années, l’ambassadeur de France en Grande-Bretagne) comme on le ferait pour une République bananière, dans le plus pur style colonial.
Le Quai d’Orsay a-t-il la faiblesse de penser que l’Etat d’Israël est le ghetto ou le camp humanitaire de réfugiés qu’il voudrait qu’il soit ?
Et quelle brutalité de lui intimer un choix capital sous la forme d’un ultimatum (mise au ban de l’Europe « dans deux ans, si… »).
« La reconnaissance de la Palestine ébranle les fondements symboliques de l’identité juive française d’après Vichy.»
Il y a là une atteinte à la dignité des Juifs français.
Ils n’ont pu reprendre leur existence dans ce pays après Vichy que parce qu’un Etat juif avait été créé. Leur condition collective avait pris une dimension tragique lorsqu’ils avaient été exclus de la nation comme un « peuple étranger » (Xavier Vallat), malgré leur statut individuel de citoyens.
C’est ce destin collectif qu’Israël et le sionisme avaient alors racheté en contribuant à restaurer la dignité de la condition juive en France que la défaillance de la République avait ébranlée.
La reconnaissance aujourd’hui d’un Etat qui n’existe pas et qui n’aura pour finalité que de légitimer l’éradication de l’Etat juif ou sa défaite, ébranle cette réparation et sape dans les profondeurs la continuité d’une vie juive en France après Vichy.
De la même façon, l’engagement arabe de la France fragilise l’idée que les Juifs chassés en masse du monde arabe pouvaient avoir trouvé un refuge sûr en elle.
Quand on replace ce développement, pour l’instant d’ordre symbolique, dans la perspective de l’antisémitisme des 15 dernières années, la photo est bien plus « crue ».
Sous le gouvernement Jospin, en 2001, un choix stratégique erroné eut de graves conséquences. En imposant un blackout total sur les 450 agressions antijuives commises alors par des membres de la communauté immigrée, sous prétexte de « ne pas jeter de l’huile sur le feu » (Daniel Vaillant, Ministre de l’intérieur), en ne les condamnant pas (bien au contraire, cf. Hubert Védrine), en ne les punissant pas, les socialistes ont mis en place le paysage léthal que nous connaissons, cause d’une sévère régression de la condition citoyenne pour les Juifs.
Ils ont contribué à préserver l’image des agresseurs, à les innocenter, au point que la première réaction de l’opinion publique à l’alerte qui fut lancée fut la réprobation et l’accusation de racisme et de communautarisme.
Le retour de la note de Pascal Boniface
L’antisémitisme ne fut pas reconnu comme tel, mais travesti sous le leurre de « tensions intercommunautaires » et de « conflit importé », dont la politique israélienne était bien sûr responsable.
Cette malversation fondamentale devint le scénario des médias, la vérité officielle sur la situation et la justification de politiques défaillantes (dialogue interreligieux, « vivre ensemble »…)
Les voix juives discordantes furent bannies et les institutions juives embrigadées.
Le traitement sécuritaire et non politique de ce ferment de guerre civile voua, dans le meilleur des cas, les Juifs – sacrifiés à la paix civile – à une sacralisation victimaire et martyrologique (« toucher à un Juif c’est toucher à la République ») qui ne fit qu’empirer leur situation.
La boucle est-elle bouclée ?
La stratégie défaillante des années 2000 a mis en danger la sécurité des individus.
La reconnaissance de la « Palestine » ébranle les fondements symboliques de l’identité juive française d’après Vichy, en remettant en question la légitimité de la condition de peuple qu’Israël a restaurée dans la souveraineté.
La note de Pascal Boniface au PS de 2001, qui prônait clairement l’abandon des Juifs, a bien été entendue.
Source : Actualité juive, par Shmuel Trigano, Professeur des Universités.
Pascal Boniface du moins la doctrine qu’il a fait passer chez les socialistes était que le vote musulman était beaucoup plus important que le vote Juif, comme pour un plat de lentilles ce fut mis en place.
Quand à cet ambassadeur de France à Londres, il avait pour nom Daniel Bernard, il fut un anti-israélien obsessionnel et ceci même avant son entrée à l’ENA.
De Londres il fut nommé à Alger ( ce qui dans la Carrière » est loin d’être une promotion ) où il décéda.
J’ai l’impression que la majorité des pays d’Europe regrettent que Hitler n’ait pu finir son job. Leur but actuel est de repousser tous les Juifs vers Israël par l’antisémitisme qui se manifeste plus que jamais. Que faire d’autre quand on est Juif, et que la vie devient intenable, si ce n’est partir vivre en Israël ?
Ainsi une fois que tout le peuple aura rejoint sa terre, les nations vont s’assembler pour éradiquer une fois pour toutes l’état hébreux.
J’exagère peut-être, mais il semble que tout concoure à cette issue…
C’est d’ailleurs prophétisé dans la bible. Fort heureusement, si on en croit les prophéties, D.ieu devra intervenir pour sauver son peuple.