La Bible est porteuse de messages universels qui se dégagent parfois de simples dialogues, ou de passages que d’aucuns considèrent d’un œil condescendant. En cette période d’escalade de la violence à sens unique, où des Juifs sont attaqués et assassinés par des Arabes, nous verrons comment une négligence de décryptage basique peut conduire les sociétés les plus solides et les plus sensées à perdre pied, et confondre comme hallucinées les notions les plus élémentaires, prenant leur ennemi comme digne de confiance et vice versa. De là au soutien du terrorisme et des cultures qui le produisent, il n’y a qu’un pas, malheureusement vite franchi.
1. Un message biblique essentiel et universel
Il y a deux mois, nous reprenions le cycle de la lecture hebdomadaire de la Torah, avec la parachat Béréchit, qui traite de la Création du monde. En dépit de son côté symbolique, allégorique, c’est-à-dire de tous ses éléments qui ne sont pas à prendre au pied de la lettre, le texte n’en montre pas moins qu’un dialogue est établi entre le Créateur et ses créatures. Si Rachi relève l’inéluctable appartenance de toute la terre à D., propriétaire indiscutable qui la répartit comme bon lui semble entre les nations : «de par sa volonté il la leur a reprise et nous la transmise» (Rachi loc. Genèse I, 1), nous pouvons relever une condition sine qua none sans laquelle, sur le plan humain, le bon fonctionnement et la pérennité de notre planète seraient plus que précaires.
Abordons dans cette optique quelques aspects du texte. Avec tout le respect dû au premier homme et au concept qu’il représente, en tant qu’unique être dont la création émane du Créateur, sans passer par l’entremise de parents, il y a dans sa démarche un élément primordial qui permet de la rapprocher de l’attitude de Caïn.
A première vue les fautes sont incomparables. Adam consomme un aliment interdit. La gravité de l’acte est difficile à concevoir, car peu sont ceux qui n’ont à aucun moment de leur vie porté à leur bouche un aliment prohibé. Pour nous, l’aliment interdit est l’aliment non-cachère, ou toute nourriture le jour de Kippour. Pour un natif de l’Occident, qui ne connaît aucune restriction alimentaire, saut peut-être le cannibalisme, c’est a fortiori incompréhensible.
En revanche, l’extrême gravité de l’acte de Caïn, qui assassine son frère, est concevable pour les deux cultures. Personne n’ignore le traitement réservé par la société civile aux assassins, et, lorsqu’une affaire est traitable, les tribunaux viennent contrecarrer (en principe) leurs desseins. Nous allons relever ici un aspect qui rapproche pourtant fortement les deux transgressions qui nous intéressent.
Certes, Caïn assassine la moitié de sa génération, et il ressort que cinquante pour cent de la société assassinent les cinquante autres, mais dans ce cas, Adam, lui aussi, transgresse l’ensemble des commandements négatifs qui lui ont été transmis, dans la mesure où il n’en a reçu qu’un seul. (Quant à la relation conjugale avec celle qui fût dès le début son épouse, que d’aucuns tendent à considérer comme « la » faute, elle ne saurait être définie comme telle, dès lors que le genre humain a déjà été enjoint de croître, se multiplier, et conquérir la terre). On pourrait dans une certaine limite aller jusqu’à relativiser la faute de Caïn, du moment que l’interdiction du meurtre ne figure pas à ce stade dans les préceptes rapportés par le texte biblique. Si Adam s’est vu attribuer explicitement un ordre, il n’en est pas de même pour Caïn, toujours au niveau du texte. Dans un premier stade, il semble qu’il convienne d’admettre que devait prévaloir une forme d’intuition, de clairvoyance, d’intelligence innée qui laissait les créatures en saisir d’elles-mêmes l’extrême gravité.
Mais laissons sur l’heure cette considération. Penchons-nous plutôt sur la problématique de la parole adressée par D. aux fauteurs. Voyons qui sont ceux qui font l’objet d’un questionnement : Adam, Eve, et Caïn. Qui y échappe? Le serpent. Ce réquisitoire sélectif est étonnant. A priori, nous aurions pu nous attendre à ce que seul le serpent soit interrogé, car c’est bien par lui que le scandale est arrivé. D’autant que l’incitateur est l’un des fauteurs les plus sanctionnés : pour lui, personne ne peut essayer de faire valoir des circonstances atténuantes (Deutéronome XIII, 7-12 ; Kidouchin 80a), comme nous le constatons également ici. Toujours a priori, que pourrions-nous reprocher à des fauteurs victimes, qui n’auraient jamais pensé à faire le mal, si de mauvaises fréquentations ne les y avaient incités. Car c’est bien l’entourage, soit l’influence extérieure, qui pousse l’innocent à devenir fauteur. Donc, une fois encore, pourquoi le serpent n’est-il pas pris à partie?
D’ailleurs, ils ne se privent pas de le faire valoir. C’est le serpent qui m’y a poussé, déclarera Eve. C’est la femme que Tu m’as donnée qui m’en a convaincu. Le grief de l’ingratitude dont nos Sages affublent Adam, lorsqu’il tente de se défendre, porte moins sur l’argument selon lequel c’est elle qui lui a tendu le fruit que sur l’accusation en apposition : «que Tu m’as donnée». La façon négative d’apprécier le bienfait, ce don extraordinaire qu’il a reçu, fait l’objet de la critique de nos Sages, et indirectement seulement la façon de se justifier consistant à soutenir qu’il a été victime de son entourage. Toujours est-il qu’il se décharge sur sa femme. Sans l’intervention de celle-ci, il aurait tout aussi bien pu arguer qu’il ne fallait pas laisser sur la voie publique un fruit si précieux, comme aujourd’hui les grandes banques n’exposent pas leurs réserves d’or dans des jardins. Quant à la femme, elle se décharge sur le serpent.
Nous allons voir à présent comment Caïn, qui n’a pas d’intermédiaire sur qui se reposer, réagit quant à lui, et qui est le «tiers» sur qui il rejette la responsabilité de son forfait. Voyons ce qu’il soutient pour sa défense, lorsqu’il répond à la question : «Où est Abel, ton frère?» Que sous-entend-il dans sa réponse? En rétorquant : «Suis-je le gardien de mon frère?», il veut tout simplement dire : «S’il est mort, c’est que Toi, D., Tu ne l’as pas sauvé». A titre de comparaison, nous voyons plus loin, lorsqu’Esaü et Jacob se rencontrent, avec toute la teneur affective des retrouvailles : «… et il l’embrassa», que si le mot sur le parchemin est surmonté de onze points, c’est qu’une approche non explicite doit être comprise dans le texte. Le Midrash précise : «Il voulut le mordre, mais le cou de Jacob prit la consistance du marbre, lui cassant les dents». En quelque sorte, Caïn reproche à D. de ne pas avoir rendu Abel invulnérable.
Ce qui rapproche Adam et Caïn, dans la manière qu’ils ont de se défendre une fois leur forfait mis à jour, c’est le déni de leur responsabilité, l’attribution de cette dernière à quelqu’un d’autre, un avant-goût pour notre époque des circonstances atténuantes – le milieu familial, social, les tentations, la provocation etc. etc. – et qui devient dans une posture totalement relâchée la permissivité, la forte compassion pour les criminels.
Nous comprenons donc bien, à la lumière de cet exposé, pourquoi D. ne s’adresse pas au serpent. Par la proposition faite à Adam, Eve, puis Caïn, de tenter de justifier leur acte, et par la teneur de leurs argumentaires qui ne les disculpent pas, il ne reste au lecteur qu’à comprendre que ce monde ne sera viable, que lorsque l’être créé, l’homme, aura compris la dimension et le sens de sa responsabilité.
2. Une couverture moralisatrice du crime
Nous allons aborder dans les lignes suivantes la démarche de gens sensés qui dans la pensée et les faits dédouanent les criminels. Au lieu de défendre la justice et la morale aujourd’hui, ils bousculent et inversent les valeurs, plébiscitent le mal et condamnent l’innocent. Cette approche peut se définir subconsciemment comme la descendante étiolée d’un glissement d’une culture que l’on pourrait considérer comme judéo-chrétienne, quand l’élément chrétien renverse l’élément «judéo», trop pur et dur au nouveau goût.
Penchons-nous sur la lapidation. Même si elle reste surtout théorique et dissuasive dans le judaïsme, elle s’accompagne d’un mouvement de foule : «et toute l’assemblée le lapidera». Le deuxième élément dira «que celui qui n’a pas fauté lui jette la pierre». Cette injonction devait au départ avoir pour but de pousser l’individu à se remettre en question, et elle pourrait presque s’apparenter à ce que nous avons vu plus haut, ne pas rejeter sa propre responsabilité sur autrui. Mais la différence est subtile, car nous avons évoqué une faute perpétrée sous l’influence d’un tiers, et non pas d’une faute perpétrée par ce tiers. L’injonction du second adjectif de cette appellation «judéo-chrétienne» n’appelle plus à la prise de conscience de sa propre condition morale mais à la relativisation de fautes fondamentales. A la longue, l’homme moral, plus les crimes commis par le genre humain et auxquels il sera confronté seront atroces, plus il s’auto-neutralisera car son subconscient lui rappellera sa propre imperfection. Nous assistons à une situation où le Juif, sans jamais pratiquer la lapidation, continuera à considérer la gravité absolue des crimes interdits par son D., tandis que le descendant laïc de cette lointaine morale transmise par les textes qu’il n’écoute plus s’enfoncera dans la non-indignation chronique contre le mal.
3. Un Occident qui congratule le crime
Pourtant, en Israël, les yeux se tournent vers un Occident que l’on voudrait repenti de tous les crimes de son histoire, absous et nettoyé également du sort réservé par lui aux Israélites sur son sol. On reste à l’attente d’un sursaut moral, et beaucoup se bercent encore dans cette attitude naïve qui les fait espérer que les massacres innommables commis au nom de l’islam contre les Juifs, et surtout en Israël, réveilleront le monde qui comprendra enfin qu’Israël est dans son droit, et qu’il doit au plus vite se débarrasser de ses ennemis. La réalité, dans le sillage de l’inversion des valeurs traité plus haut, c’est que plus les crimes sont inhumains, plus les bons penseurs se mettent à comprendre, justifier et innocenter d’abord le terreau de haine où poussent les assassins, puis les assassins eux-mêmes. Quand la victime juive est un père de famille qui travaille dans le bâtiment, ou un jeune soldat en permission en compagnie de sa fiancée, on peut encore rester imperturbable, et envisager que l’opinion reste insensible à ce qui devrait la révolter si elle était saine. Mais quand les victimes juives sont un bébé de trois mois sur un quai de tram, qui fait rayonner la vie de ses parents qui l’ont attendu des années, ou des hommes en prière dans un lieu saint, on a de bonnes raisons d’être très inquiet quant au niveau humain et moral des sociétés occidentales et de l’état de désagrégation avancée de leurs fondations, sur lesquelles elles se hissent et se maintiennent de plus en plus péniblement.
Et le couronnement de l’indicible, c’est que tout ce monde occidental qui s’est le plus sacrifié pour faire valoir et prévaloir la dignité de l’être humain au milieu de ses propres sociétés, non seulement ne s’indigne plus face aux massacres les plus ignobles, mais se met à chercher le salut en récompensant le terrorisme. Au lieu de parvenir à la conclusion qu’Israël aurait tout intérêt à recouvrer ses droits sur tout son sol, son droit de vivre sans qu’une population productrice au jour le jour de tueurs en liberté ne se mélange à lui, tout ce beau monde se mobilise pour pousser à l’implantation d’un énième Etat arabo-musulman fanatique dirigé par des assassins non poursuivis et de surcroît protégés, en plein cœur géographique de la terre d’Israël, Palestine dont un néo-négationnisme réfute la judéité multimillénaire en lui réinventant un passé musulman, ce qui, en dehors de l’injustice flagrante brandie sous les yeux du peuple d’Israël, notion elle aussi très ancienne, doit servir de base et de tremplin aux attaques sanglantes des protégés de l’Occident.
4. Une injustice qui force les victimes au syndrome
Cette tendance, et le bourrage de crâne systématique orchestré par un empire médiatique et associatif extrêmement riche et violent, accule de sa vindicte l’Etat victime contre un écueil qui voit se développer chez les plus faibles de ses citoyens un nouveau syndrome : plus les massacres perpétrés par l’ennemi musulman seront dignes des pires souffrances infligées au Juif au cours de la longue histoire de son exil, plus certains seront enclins à plaindre la population d’où sortent les tueurs. La réalité et les images, quand elles échappent à la censure, ont beau montrer les sourires des foules musulmanes, le bonheur public ressenti face à la souffrance indicible du Juif, les distributions de gâteaux, les victimes de ce syndrome continueront à y voir une majorité d’innocents dont la réputation «irréprochable» et par ricochet la sécurité risquent d’être entachées par les agissements de «certains» de leurs ressortissants.
Et ils développeront non pas une détresse vis-à-vis de cette injustice, du peu de prix accordé au sang juif, de la crainte de se trouver eux-mêmes au mauvais moment au mauvais endroit, mais qu’un Juif révolté et désespéré par tant d’impuissance politique face à la détresse de son peuple, jeté en pâture par des dirigeants fiers de leur incompétence voulue (par exemple en différant l’élimination d’un terroriste qui s’apprête à envoyer un missile sur les civils d’Ashkelon ou de Tel-Aviv si une partie non-armée de son milieu risque d’être touchée), découragé par l’injustice, ne se mette à se faire justice.
Et si, après mille attentats contre les Juifs, le cas se produit, on versera des torrents de larmes et d’encre pour le petit Kdeir (dont, en l’occurrence, les circonstances de la mort ne sont pas claires), et on se rappellera avec une peine des plus pathétiques les victimes de la tuerie attribuée à Baroukh Golstein (pour qui la commission d’enquête a révélé bien des interrogations). Par extraordinaire, la liste mille fois plus vertigineuse des victimes juives immolées sur l’autel islamique-occidental au cours de la même période ne fera pas couler une larme aux personnes touchées par ce syndrome, accoutumées à ce qui est pour elles une fatalité, pas plus que les quatre rabbins fusillés qui ont laissé quatre veuves et vingt-quatre orphelins, bien que la plaie soit encore béante. D’ailleurs, aucun média n’en parle plus.
Et alors, les censeurs et moralisateurs s’emporteront en exigeant la peine de mort pour les tueurs de Kdeir, alors que cinq sur les six personnes en garde à vue ont été relâchées peu après. Peu importe, on tient des coupables, il faut les châtier. Et les victimes du syndrome se portent volontaires pour les exécuter, pourvu qu’on les voie bien se démarquer de leur frère coupable. Et conscients du danger porté par ce syndrome, afin de se soustraire au discrédit et aux étiquettes assassines, d’autres, pour leur part, surtout s’ils sont journalistes, chroniqueurs ou analystes, devront s’évertuer à démontrer à quel point ils se mobilisent pour mettre en exergue l’aide qu’ils apportent à des ressortissants de la population ennemie à trouver du travail au milieu de nous. Ils chanteront leur innocence, leur casier judiciaire vierge et celui de leur entourage immédiat. Ils savent que ce qui devrait être la norme, dans une société globalement honnête, devient un exploit aux yeux des esprits frappés par le syndrome.
Si vous êtes maire, vous devrez clamer votre non-racisme, continuer à faire travailler une catégorie potentiellement dangereuses d’ouvriers dans le bâtiment, cette catégorie qui transforme un camion ou une pelle en arsenal de guerre, et vous direz que vous avez réglé tous les problèmes tout simplement en soustrayant les enfants des crèches à la forte présence problématique, en les transférant, en leur interdisant l’accès à la proximité des chantiers attenants à leurs écoles.
Tous ne sont pas atteints, mais tous en sont frappés. Il se peut que l’homme de l’éthique, le maire ou le journaliste n’en soient pas atteints, mais ils risquent l’isolement en ne ménageant pas ce monde frénétique.
La folie généralisée exige que les Juifs soient accusés de racisme, de xénophobie, les somme de se justifier, au moment-même où la société arabo-musulmane produit quotidiennement des assassins de la pire espèce, qui tuent des Juifs parce qu’ils le sont, cette société de laquelle on se serait attendu, avant de s’inquiéter de l’atteinte que les tueurs qu’elle produit font à sa réputation, qu’elle condamne les attaques, mais qui crie vengeance et éructe sa haine lorsqu’un commando de police élimine le tireur en moto qui a fait tomber de ses balles le conférencier qui avait osé ne pas baisser la tête et parler de la centralité du Mont du Temple pour Israël.
5. Quand le syndrome touche la tête de l’exécutif
Ce chamboulement, qui part de l’Occident et se propage jusqu’en Israël où il se change en syndrome, touche aussi bien un personnage qui devrait soit réagir soit se retirer en reconnaissant son incompétence : le ministre israélien de la Sécurité intérieure. Or, il penche pour l’opinion qui fait des victimes les responsables: les Juifs ne devraient pas se rendre sur le Mont du Temple. Qui dans les chancelleries est outré par ce déséquilibre, à commencer par toute cette culture qui prône la tolérance, le respect de l’autre, le droit à la liberté de culte? Au lieu de cela, elle cautionne l’intolérance musulmane, l’humiliation des fidèles juifs, l’interdiction de cette liberté. Les terroristes deviennent aux yeux de l’Occident et des victimes résignées du syndrome précité un tribunal autoproclamé autorisé à tuer au nom de leur haine doctrinaire.
Cette inversion des valeurs ne recule devant rien. Récemment, une décision surprenante a été promulguée par une haute autorité rabbinique. La question n’est pas ici d’opter pour l’opinion qui autorise la montée sur le Mont du Temple ou pour celle qui l’interdit. Les deux écoles sont dignes de notre plus profond respect. Cependant, nous ne devons pas perdre de vue que l’interdiction du pèlerinage sur sa «Montagne sainte» est nécessairement provisoire, et ne s’appliquera que tant que le Temple n’aura pas été reconstruit.
Elle est justifiée par deux motifs : éviter de fouler les emplacements qui restent en toute situation interdits au profane ou en état d’impureté, et que l’on ne porte atteinte au profond respect du lieu par légèreté d’esprit. L’air du temps a produit un nouveau et troisième motif : ne pas «attiser» la haine et l’intolérance des adeptes de l’islam. Ce nouveau motif, inédit, voudrait donc dire que le Juif serait coupable de ne pas baisser la tête, de refuser de s’avilir, de se laisser piétiner, lui et le «Nom d’Hachem qui se lit sur lui», et qu’il porte avec sa personne. L’idée de rappeler au fiancé qu’il n’a pas le droit, halakhiquement parlant, d’effleurer la main de sa promise tout en acceptant que des voyous en attendant l’abusent ne viendrait à personne. Pareillement, rappeler aux amants de Sion qu’ils ne doivent pas gravir la montagne sainte (toujours selon cette dernière optique), doit à plus forte raison éveiller l’indignation et la révolte face aux foules étrangères qui non seulement piétinent le Lieu Saint, mais tournent bien plus que leur dos au Saint des Saints, dans la posture irrespectueuse rendue célèbre par les cartes postales.
A ce syndrome, conséquent à la double transformation – du bourreau en victime et de la victime en bourreau – prônée par un Occident en perte de repères, nous pourrions donner le nom suivant : syndrome du sang de l’enfant chrétien, vieux traumatisme de l’errance. Il veut que la personne accusée par amalgame, poursuivie et châtiée à titre collectif, et qui ne connaît ni le présumé enfant assassiné ni son présumé bourreau, fasse du zèle et affiche sa désapprobation devant une société non-juive qui en veut à sa peau, tranche elle-même la question de celui-ci.
6. Dir Yassin ou Jabel Moukhbar ?
Quelle est la faute du Juif, quelle est la faute d’Israël, si faute il y a ? Faute-t-il en refusant de baisser la tête, en ne laissant pas une population hostile encore plus nombreuse piétiner le Mont de son Temple? En osant s’y montrer, même en petit nombre, en y revendiquant qu’une présence de quelques minutes par jour ou par mois?
Ou alors faute-t-il par son refus de s’affirmer, de dire stop à ses persécuteurs ? Le massacre de la synagogue à Har Nof est-il la conséquence du non maintien du village arabe de Dir Yassin, dont les habitants partaient par hordes massacrer les civils juifs qui empruntaient la route en contrebas, ou la conséquence du maintien de cet autre village arabe de Jabel Moukhbar? Est-ce l’absence du premier ou la présence du dernier qui, concrètement, a permis l’un des attentats antijuifs les plus choquants depuis Istanbul, Buenos Aires ou Copernic à Paris? Pour le bon sens, la réponse est pourtant claire. N’oublions pas que Jabel Moukhbar n’en est pas à son premier coup. Par exemple, deux autres habitants de ce quartier s’étaient illustrés par une fusillade sur des garde-frontières. (Le 27 mai 07, à Harmon Hanatsiv). Il ne faut toutefois pas s’attendre à voir des tables rondes médiatiques s’interroger sur le danger de la haine en ce lieu, ni si l’octroi pacificateur des droits et de la nationalité ne serait pas un mythe.
Israël ne peut rien contre les attentats commis sur les terres de l’exil, mais en se montrant déterminé et sûr de son droit, il peut empêcher sur son sol que des antisémites de la pire espèce puissent frapper à tout moment, selon leur bon vouloir, selon leur décision de vie ou de mort qui dépendra du degré de leur irritabilité. Peu de médias l’ont relevé ou proclamé haut et fort: les bouchers de Jabel Moukhbar sortent d’une population qui détient la nationalité israélienne et jouit de tous les droits civils offerts par le pays. Le mythe mensonger de la fin de la haine par l’égalité des chances, la prospérité, etc. etc. nous saute à la figure.
Israël doit aujourd’hui puiser dans ses valeurs latentes l’énergie requise pour renverser la vapeur, ou mieux, pour remettre le monde à l’endroit. Le processus parti des valeurs juives, revu par le système moral judéo-chrétien pour aller s’écraser dans la dégénérescence des valeurs occidentales altérées telles que nous connaissons, ces dernières se répercutant en ce syndrome que nous avons vu, doit être contrecarré. Le mal est ce qu’il est et doit être redéfini comme tel. Accuser les Juifs et toujours vouloir rejeter sur eux la responsabilité des agissements les plus monstrueux de ses ennemis revient à accuser D. d’avoir laissé libre champ à Caïn ou d’avoir créé le fruit. Pensez-y! Ce sera salutaire surtout pour l’Occident.
Depuis de longues années, je me suis aperçue que les « crimes » n’étaient pas sanctionnés. Surtout dans des milieux de fonctionnaires où l’on est nommé à vie et que les « prédateurs en herbe » peuvent agir comme bon leur semble. Qui en souffre ? Les gens sensibles, honnêtes ! A tel point que quelqu’un disait à son psychiatre : « j’aurais mieux fait d’être un criminel, car en prison j’aurais pu faire pu faire des études d’avocat ! et/ou écrire un livre qui serait vendu à une grande échelle, et surtout, je serais reçu pas des gens de la haute ».
Cela se passait dans les années 80 déjà…. et pas mal de gens se demandaient pour ils restaient honnêtes et respectueux ….
Ceci résume une situation qui a empiré surtout maintenant où les bons sont moqués et les criminels « plaints ». Les pauvres ! ils ont un passé de souffrances ! Tant de personnes ont souffert et ne versent pas dans « le mal ».
Est-ce que les Juifs se sont vengés des années 40/45 ? Non ! Et d’autres pays qui ont souffert et souffrent encore à cause des grandes puissances, se sont-ils vengé ?????? NON
C’est le règne de satan qui prévaut !