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Syrie: pas de pause pour les raids du régime, dans l’indifférence internationale


Syrie: pas de pause pour les raids du régime, dans l’indifférence internationale

Au moment où le monde est obnubilé par la guerre contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), le régime syrien multiplie les attaques aux barils d’explosifs qui sèment la mort parmi les civils et provoquent d’importantes destructions.

Durant les douze derniers jours d’octobre, l’armée a largué 401 de ces barils sur les régions rebelles dans huit provinces du pays ravagé depuis plus de trois ans par la guerre civile, a évalué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

L’aviation a effectué depuis le 20 octobre 873 raids avec des missiles et des barils d’explosifs qui ont tué 232 civils, dont 74 enfants et 48 femmes, le bilan le plus sanglant depuis huit mois, selon cette ONG. « La mort nous tombe dessus et le monde s’en fiche« , s’indigne Yassine Abou Raed, un militant joint par internet dans sa ville d’Anadan dans la province d’Alep (nord). « Les barils tuent nos êtres chers, détruisent nos maisons, nos rêves et nos souvenirs et nous perdons espoir de voir la tuerie s’arrêter (…) Personne ne s’émeut de notre sort« , ajoute cet homme dont la maison a été détruite après avoir été touchée trois fois par ces engins.

Commencé en novembre 2012, le largage des barils remplis d’explosifs par les hélicoptères du régime a fait des milliers de morts, affirme l’OSDH, qui tire ses informations d’un réseau de militants et de médecins à travers le pays.

Ces barils sont des bombes non guidées fabriquées localement. Elles sont constituées généralement de gros barils d’huile, de cylindres à gaz ou de réservoirs d’eau, vidés de leur contenu pour être remplis de puissants explosifs ainsi que de ferraille afin de renforcer l’effet de fragmentation.

« Seul Dieu est de notre côté »

L’une des dernières attaques a été perpétrée mercredi avec quatre barils lancés sur un camp de déplacés à Idleb (nord-ouest), où 10 personnes sont mortes et des dizaines d’autres blessées, selon l’OSDH.

Une vidéo postée par des militants sur YouTube montre des corps déchiquetés et des survivants gémissant pendant que des gens essaient de les secourir. Les Etat-Unis ont dénoncé un raid « barbare« .

Alep, le 31 octobre, après un raid aux barils d'explosifs

Alep, le 31 octobre, après un raid aux barils d’explosifs – BARAA AL-HALABI – BELGAIMAGE

Ismaïl al-Hassan, infirmier volontaire dans un hôpital de campagne de la province d’Idleb a fait part à l’AFP, via internet, des immenses difficultés rencontrées pour soigner les blessés après ces raids. « La majorité des victimes sont des femmes et des enfants« , assure-t-il, en soulignant un manque important d’équipements médicaux.

Il raconte que lui et ses collègues souffrent de traumatisme psychologique à force de soigner ces victimes. « Une fois, nous avons décidé de laisser un enfant mourir, car il souffrait de blessures multiples. Nous ne pouvions pas le sauver« .

Cet infirmier se fait aussi l’écho des critiques exprimées par les Syriens vivant dans les zones rebelles, contre l’Occident accusé d’avoir échoué à renverser le régime de Bachar al-Assad. « Tout le monde en Syrie a réalisé que seul Dieu est de notre côté« , dit-il.

L’attention mondiale « détournée »

En février, le Conseil de sécurité de l’ONU avait demandé aux protagonistes du conflit d’épargner la population civile, en mentionnant spécifiquement les attaques aux barils.

Damas dément l’utilisation de ces barils et assure que les bombes lancées par son aviation visent uniquement les « terroristes« , en référence aux rebelles.

L’organisation des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW) a qualifié maintes fois « d’illégal » le recours à cette arme, et déploré l’absence de mobilisation pour demander des comptes au régime. « Alors qu’il existe un effort international pour mettre fin aux abus commis par l’EI, il n’y en a pas pour faire cesser les abus du gouvernement syrien, notamment les attaques contre les civils« , souligne Lama Fakih, chercheuse à HRW. « Malheureusement, l’attention internationale a été détournée par les avancées de l’EI en Irak et en Syrie« .

Le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, partage cet avis. « Le nombre de raids du régime, dont les lâchers de barils, est incroyable et il y a une escalade ces derniers jours« , dit-il, en accusant Damas de « tirer avantage » de l’attention portée sur l’EI pour frapper les zones rebelles.

Pour l’opposant syrien Samir Nashar, « les Etats-Unis critiquent le régime mais ne font toujours rien. Entretemps, le régime avance militairement« .

2000 prisonniers morts en dix mois

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), du 1er janvier au 31 octobre 2014, 1917 personnes sont mortes dans les geôles du régime, dont 11 femmes et 27 jeunes de moins de 18 ans.

La prison d'Alep, contrôlée par le pouvoir

La prison d’Alep, contrôlée par le pouvoir – HO – BELGAIMAGE

L’ONG précise que les décès sont causés par les conditions déplorables de détention et à cause de la torture qui est pratiquée systématiquement par les autorités en Syrie.

En 2013, 2389 détenus avaient perdu la vie. Selon l’OSDH, c’est la province du Rif de Damas (les zones rurales entourant la capitale) qui détient le triste record des décès avec 411 morts, devant la province centrale de Homs (299), celle méridionale de Deraa (271) et Damas (243). Il s’agit des provinces où la rébellion est bien implantée.

En revanche, le nombre de décès est le plus faible dans les provinces pro-régime comme Soueida (7) ou Tartous (11). Le mois le plus terrible a été juin avec 284 décès et le moins meurtrier fut septembre avec 112.

Parfois, les corps sont rendus à la famille mais dans la majorité des cas, notamment pour ceux qui ont rendu l’âme sous la torture, les services pénitentiaires informent les proches de la mort d’un des leurs et demandent aux familles d’aller chercher, sans qu’elles aient vu le corps, un certificat de décès à l’état civil qui dépend du ministère de l’Intérieur. « Quand les tueurs savent qu’ils bénéficient de l’impunité, non seulement ils continuent à tuer mais commettent plus de crimes« , a affirmé le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.

A l’été 2013, « César« , un ex-photographe de la police militaire syrienne s’était enfui de Syrie en emportant 55 000 photographies effroyables de corps torturés susceptibles de servir de preuves devant un tribunal international.

 

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