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Film inédit: Une collection de squelettes juifs à Strasbourg pour garder trace de cette «race qui incarne une sous-humanité repoussante»


Film inédit: Une collection de squelettes juifs à Strasbourg pour garder trace de cette «race qui incarne une sous-humanité repoussante»

Le film « Le nom des 86″ : 86 Juifs sélectionnés au camp d’Auschwitz sont déportés à l’été 1943 au camp de Natzweiler-Struthof où une chambre à gaz a été spécialement aménagée pour les tuer. August Hirt, directeur de l’Institut d’anatomie de Strasbourg, souhaite constituer une collection de squelettes juifs, pour garder trace de cette «race qui incarne une sous-humanité repoussante, mais caractéristique»*.

Le nom des 86 est un film de Raphael Toledano et Emmanuel Heyd consacré à l’histoire de la collection de squelettes juifs du médecin nazi August Hirt de la Reichsuniversität Strassburg (1941-1944).

Le 1er décembre 1944, le Commandant Raphel découvrit dans les sous-sols de l’Institut d’anatomie de Strasbourg les restes des 86 cadavres laissés par August Hirt. Cette macabre découverte déclencha toute la procédure judiciaire.

Comment ce sinistre projet a-t-il vu le jour ?

Que sont devenus les 86 Juifs gazés pour cette collection anatomique ?

Sur les lieux du crime, experts, témoins et acteurs de la mémoire font le récit d’un des plus tragiques épisodes de la Seconde Guerre mondiale, emblématique de la Shoah et des dérives de la science sous le nazisme, tout en questionnant la difficile mémoire du crime et ses implications éthiques. Mais cette histoire, c’est aussi et surtout le combat d’un journaliste allemand pour redonner une identité à ces hommes et femmes réduits à une liste de matricules. L’inlassable quête pour retrouver le nom des 86.

* selon les mots employés par August Hirt.

L’avant-première aura lieu à l’occasion du 70ème anniversaire de la découverte des corps, le lundi 1er décembre 2014 à 20 h 30 au cinéma L’Odyssée à Strasbourg (entrée libre, dans la limite des places disponibles).

Le film sera également projeté le vendredi 5 décembre à Colmar au cinéma Colisée à 18 h.

Trailer du film:

Après avoir proposé en février 1942 son idée de collection « de crânes de commissaires judéo-bolchéviques qui incarnent le sous-homme répugnant mais caractéristique », August Hirt vit son projet se transformer au fil des mois. En novembre 1942, on parlait désormais d’une collection de 150 squelettes juifs. Finalement, sur la foi de critères raciaux physiques, l’anthropologue Bruno Beger sélectionna pour cette collection anatomique 109 Juifs (30 femmes et 79 hommes) en juin 1943 au camp souche d’Auschwitz. Placés à l’isolement en raison d’épidémies de typhus, plusieurs d’entre eux décédèrent et une femme parvint à se sortir du groupe (selon un témoignage). Le 15 juillet 1943, les 89 survivants de ce groupe (29 femmes et 60 hommes) subirent un test de dépistage du typhus. Le 30 juillet 1943, les 89 furent envoyés par train vers l’Alsace. Après plusieurs jours de voyage, 86 Juifs furent enregistrés au camp de Natzweiler-Struthof à la date du 2 août 1943. Selon un des SS du camp, trois Juifs étaient décédés au cours du trajet. Au camp de Natzweiler, la chambre à gaz qui jusque là servait aux expériences de gazage au phosgène fut aménagée pour tuer. Du 11 au 19 août 1943, les 86 Juifs furent gazés par petits groupes. Les dépouilles furent transférées discrètement au petit matin par Wendelin End, un des SS du camp à l’Institut d’anatomie de Strasbourg.

Un des assistants d’August Hirt, un alsacien du nom d’Henri Henrypierre, fut chargé avec le préparateur d’anatomie Otto Bong de réceptionner les cadavres et de les « préparer » pour la conservation. Henri Henrypierre comprenant que la cause de la mort de ces sujets jeunes et apparemment en bonne santé était criminelle, recopia en cachette la liste des numéros tatoués sur leurs avant-bras. Mis dans des bains d’alcool et injectés de formol, les corps restèrent dans les sous-sols de l’Institut jusqu’à la fin de la guerre, en raison d’un manque de matériel adéquat pour les transformer en squelettes. En septembre 1944, à l’approche des troupes alliées, August Hirt comprit le danger qu’il y avait à conserver une telle collection de cadavres dans son Institut. Il demanda à ses assistants de les dépecer, d’enlever les numéros tatoués, d’extraire les dents en or et de faire brûler les restes au crématoire de la ville. Cette macabre besogne fut accomplie partiellement seulement. A la Libération de Strasbourg, le 23 novembre 1944, il restait encore dans les cuves 17 corps entiers et 225 morceaux de cadavres. 17 matricules étaient encore visibles à la Libération. Henri Henrypierre qui possédait la seule liste complète des 86 matricules la remit aux autorités policières.

Lors de l’instruction de l’Affaire Hirt, les autorités françaises ne s’intéressèrent guère à l’identité des victimes. Hirt était supposé « en fuite » et ses crimes passèrent au second plan à côté de ceux commis par deux autres médecins de la Reichsuniversität Strassburgque la Justice française détenait (Eugen Haagen et Otto Bickenbach). La liste d’Henrypierre resta enfouie dans les dossiers d’archives. Dans les années 60, s’ouvrit l’instruction du procès de Bruno Beger en Allemagne. Au cours de l’enquête, le procureur tomba sur la photo d’un des corps autopsiés sur lequel un matricule était clairement lisible : 107969. Une simple lettre au Musée du camp d’Auschwitz lui apprit le nom de cette victime : il s’agissait d’un Juif berlinois du nom de Menachem Taffel né en 1900 à Sedziszow (Pologne).

A la suite des falsifications historiques opérées par les négationnistes à la fin des années 70 en France, Serge Klarsefld confia à un ancien accolyte des négationnistes la tâche d’étudier le sort des Juifs gazés au Struthof. Jean-Claude Pressac publia son étude en 1985 sous le nom de The Struthof Album. Dans un texte accompagnant ce travail remarquable de documentation, il révélait pour la première fois le nom de Menachem Taffel. Malgré la découverte de ce nom, les autres victimes demeuraient anonymes. Les chercheurs qui tentaient de les identifier se heurtaient à la rigidité des archives françaises qui interdisaient l’accès aux sources originales, y compris à la liste d’Henri Henrypierre. Dans son ouvrage La Quête de la Race paru en 1995, l’anthropologue Edouard Conte écrivait : « Peut-être sera-t-il possible un jour prochain de restituer les listes établies par Charlotte Heydel [secrétaire à l’Ahnenerbe] en l’été 1943; cela afin que soient dits les noms des victimes de Hirt et consorts, et honorée leur mémoire ».

Son voeu sera exaucé en 2003. Lors d’un colloque historique qui se tint à l’Orangerie à Strasbourg, organisé par le Cercle Menachem Taffel, le journaliste allemand Hans-Joachim Lang dévoila pour la première fois le nom des 86 victimes de Hirt. La lecture à haute voix dans un silence assourdissant fut un des moments les plus importants de ce colloque. Pour retrouver et identifier les noms des 86, Hans-Joachim Lang utilisa trois sources : la liste des 89 Juifs qui subirent le test sur le typhus à Auschwitz le 15 juillet 1943 (liste qui se trouve aux archives du musée d’Auschwitz), la liste des 29 femmes transférées le 30 juillet 1943 d’Auschwitz au camp de Natzweiler et, enfin, la liste des 86 matricules qu’Henri Henrypierre avait remis à la Justice française. Cette dernière source fut la plus difficile d’accès pour Hans-Joachim Lang. Il en trouva une copie au Musée de l’Holocauste à Washington (alors que l’original se trouve en France). A partir de ces trois sources, la liste exacte des 86 matricules fut établie et les noms purent enfin être dévoilés.

Le travail d’Hans-Joachim Lang fut exposé dans son ouvrage Die Namen der nummern paru en 2004, récompensé par le Prix de la Fondation Auschwitz 2004 et sur un site personnel.

Source

La chambre à gaz du Struthof

La chambre à gaz du Struthof





Journaliste québécois, pro-atlantiste, pro-israélien,pro-occidental



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