Le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi a déclaré l’Etat d’urgence pour une période de trois mois après les attaques terroristes de vendredi qui ont fait plus de 30 morts et 29 blessés parmi les soldats de l’armée égyptienne dans le nord du Sinaï.
Al-Sisi accuse “les opérations d’être financées par l’étranger” pour attaquer l’armée égyptienne …pour affaiblir l’Egypte et les égyptiens.”
Une voiture piégée a explosé à un point de contrôle et dans un incident séparé le même jour, des hommes armés ont fait feu sur les soldats à un autre point de contrôle, tuant un officier et blessant un soldat à un barrage au sud d’Al-Arich, selon des responsables.
Vendredi dans la matinée, le kamikaze a lancé sa voiture chargée d’explosifs sur le barrage militaire situé au nord-ouest d’Al-Arich, le chef-lieu de la province du Nord-Sinaï, selon des responsables des forces de l’ordre s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.
Les attaques ont tué au moins 30 soldats et fait 29 blessés, d’après des responsables médicaux, qui ont précisé que parmi les blessés se trouvaient un haut responsable de l’armée et cinq officiers.
L’Egypte a fermé dés samedi, le passage frontalier de Rafah avec la Bande de Gaza, l’unique point de passage vers Gaza qui n’est pas contrôlé par Israël.
Personne n’a revendiqué l’attaque mais la plupart des analystes ont conclu que le groupe Ansar Beit al-Maqdis lié à Al-Qaïda était à l’origine de cet acte terroriste.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a promulgué après cet attentat un état d’urgence de trois mois sur une partie du nord et du centre de la péninsule du Sinaï, dans un périmètre allant de la ville de Rafah, sur la frontière avec la bande de Gaza palestinienne, jusqu’à l’ouest d’Al-Arich, selon un communiqué de la présidence.
« L’armée et la police prendront toutes les mesures nécessaires pour faire face aux dangers du terrorisme et à son financement, préserver la sécurité dans la région (…) et protéger les vies des citoyens », selon le décret présidentiel qui prévoit également un couvre-feu. M. Sissi, qui a annoncé un deuil national de trois jours, a décidé de tenir samedi une réunion avec le haut commandement de l’armée pour « prendre des mesures d’urgences sur le terrain ».
Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière visant les forces de l’ordre depuis que l’armée a destitué en juillet 2013 le président islamiste Mohamed Morsi. Depuis plus d’un an, l’Egypte est le théâtre d’attentats visant policiers et soldats, revendiqués principalement par des groupes jihadistes qui disent agir en représailles à la sanglante répression que le nouveau pouvoir mène contre les partisans de M. Morsi depuis sa destitution.
L’Union européenne et les Etats-Unis ont condamné l’attentat de vendredi. Les autorités américaines « soutiennent les efforts du gouvernement égyptien pour contrer la menace terroriste dans le pays », a déclaré Washington.
En juillet, 22 soldats avaient été tués dans une attaque contre un poste de contrôle militaire dans l’ouest de l’Egypte, près de la frontière avec la Libye. Et en août 2013, peu après l’éviction de M. Morsi, 25 policiers avaient péri dans le Sinaï lorsque des hommes armés avaient tiré à la roquette et à l’arme automatique sur deux minibus de la police se dirigeant vers la ville de Rafah.
Multiplication des attaques
D’abord cantonnées au nord du Sinaï, les attaques jihadistes ont ensuite gagné le delta du Nil et la capitale. Mercredi, au moins six policiers et trois passants avaient déjà été blessés par l’explosion d’une bombe près de l’université du Caire.
Ansar Beït al-Maqdess (Les Partisans de Jérusalem, en arabe), un groupe jihadiste basé dans le nord du Sinaï, a revendiqué la plupart des attentats visant les forces de sécurité depuis l’été 2013.
Ce groupe a récemment exprimé son « soutien » à l’organisation Etat islamique (EI), qui s’est emparée de larges territoires en Irak et en Syrie. Il dit agir en représailles à la sanglante répression anti-islamiste menée par les autorités. Depuis la destitution du président islamiste, plus de 1.400 de ses partisans ont été tués, notamment lors de la répression de manifestations.
Des centaines de pro-Morsi ont été condamnés à mort ou à de très lourdes peines dans des procès de masse expédiés en quelques minutes -qualifiés par l’ONU de « sans précédent dans l’histoire récente » du monde-, tandis que 15.000 autres ont été emprisonnés.
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