« Pas un Français ne sera en sécurité tant qu’un juif, en France et dans le monde entier, pourra craindre pour sa vie » (Sartre)
Les médias nous annonçaient en août 2014 que les 819 derniers Juifs s’apprêtaient à quitter la Norvège, ce qui ferait de ce pays un État comme en rêvait Hitler, c’est-à-dire judenrein (sans juifs) .
Bientôt on lira que les derniers Juifs quittent la Suède, puis la Belgique, puis la France.
Car la France va mal, pour ne pas dire très mal. Il est révolu le temps où on pouvait dire « Heureux comme un juif en France».
Depuis quelques années, la situation s’est considérablement détériorée, et les Juifs sont sur la ligne de front.
Si les Juifs de France se demandaient déjà s’il fallait quitter la France, maintenant l’heure du choix a sonné.
Un choix extrêmement difficile, peut-être le plus difficile de leur vie.
POURQUOI PARTIR?
Les raisons sont multiples et dépendent des valeurs de chacun.
On a tendance à invoquer la crise économique pour expliquer le départ massif des Juifs de France. Mais ce n’est pas la seule raison. Il en est d’autres qu’on préfère occulter.
1. L’antisémitisme La vraie cause est la montée de l’antisémitisme à une vitesse exponentielle avec ce qu’elle implique : l’insécurité, une insécurité contre laquelle le gouvernement ne dispose pas de moyens efficaces.
En 2013, déjà 85% des Juifs français constataient une nette progression de l’antisémitisme. Et aujourd’hui, alors qu’ils ne représentent pas plus que 1% de la population, ils sont victimes de 40% des actes antisémites (graffitis, incendie de synagogues, profanation de cimetières juifs, intimidation, slogans antijuifs, etc.).
Pour justifier les violences faites aux Juifs, rien de plus facile que d’invoquer l’importation du conflit israélo-palestinien.
Bien sûr, il y a eu l’affaire Ilan Halimi. Il y a eu la tuerie de Toulouse avec Mohamed Merah. Il y a eu l’Affaire Dieudonné.
Il y a eu le massacre au Musée juif, en Belgique. Bien sûr, il ne se passe pas un jour sans que des Juifs ne soient victimes d’actes antisémites.
Et incroyable, mais vrai, pendant l’opération Bordure de protection, on a pu entendre crier « Mort aux Juifs», dans les rues de Paris.
Comment en est-on arrivé là ?
Difficile d’imputer aux seuls arabo-musulmans et au conflit israélo-palestinien la détérioration de la situation.
Les Juifs sont l’objet de menaces certes de la part des musulmans extrémistes violemment antijuifs, mais aussi de la part de citoyens d’extrême gauche, des écolos et d’intellectuels qui sont de plus en plus nombreux à criminaliser le sionisme.
Et le phénomène ne date ni du conflit israélo-palestinien ni de l’arrivée des immigrants nord-africains. En effet, même si l’histoire du judaïsme français a 2000 ans, la vie des Juifs français n’a pas toujours été un long fleuve tranquille : persécutions, quotas pour les diplômes, publications antisémites, etc. L’Affaire Dreyfus et Vichy sont toujours dans toutes les mémoires.
Beaucoup de Juifs ont alors opté pour l’assimilation : mariages mixtes, changement de nom, etc. Non pas dans le but de dominer l’Europe même si, comme le disait Nietzsche, en1886, « s’ils voulaient – ou si on les y forçait, comme semblent le vouloir les antisémites, ils pourraient dès maintenant exercer leur prépondérance et même littéralement leur domination sur l’Europe », mais dans celui d’être absorbés dans l’Europe et par l’Europe, ils aspirent à s’établir enfin quelque part où ils soient tolérés et respectés, et à mettre enfin un terme à leur vie nomade de « Juifs errants ».
Et il ajoutait « On devrait bien tenir compte de cette aspiration et de cette pression (où s’exprime peut-être déjà une atténuation des instincts juifs) et les favoriser ; et pour cela il serait peut-être utile et juste d’expulser du pays les braillards antisémites ».
Au lieu de cela, on leur a refusé l’assimilation qu’ils souhaitaient de tout leur être. Quoi qu’ils fassent, ils resteront juifs. Et qui dit Juif dit coupable. « Hier Céline ou Drumont reprochaient aux Juifs leur cosmopolitisme, leur manque de patrie, écrit Alain Finkielkraut ; aujourd’hui, c’est leur trop-plein de patrie que les antisémites leur reprochent, leur attachement à une communauté et à un pays ».
Même si après la guerre on a pu assister à un affaiblissement de l’antisémitisme, en revanche il n’a jamais disparu du paysage français. Et aujourd’hui, à la faveur du conflit israélo-palestinien et sous le couvert de l’antisionisme, il renaît de ses cendres et s’exprime à travers tout le pays, mais aussi à travers toute l’Europe.
Il s’ensuit une véritable « libération de la parole antisémite » un peu partout, mais en France, plus qu’ailleurs, elle s’est normalisée. Même dans les écoles, on assiste à ce phénomène : les élèves tiennent des propos antisémites sans que la direction sanctionne réellement.
Évidemment tous récusent l’accusation d’antisémitisme, ils se disent antisionistes, et tiennent à dissocier antisémitisme et antisionisme alors qu’ils s’agit des deux faces d’une même pièce. Si on conteste l’existence de l’État juif, on conteste infailliblement celle des Juifs, en d’autres termes si « Israël est l’ÉTAT DE TROP », il faut en conclure que le peuple juif est LE PEUPLE DE TROP.
Donc, pour ne plus devoir souffrir de l’antisémitisme, il n’y a qu’une solution, celle qu’avait d’ailleurs préconisée Théodore Herzl : Israël
2. La vie juive Les Juifs français sont las de voir des gardes armés ou des policiers devant la porte des synagogues, des écoles, des institutions juives. Ils veulent vivre leur religion sans craindre d’être agressés, sans être contraints de mettre entre parenthèses leur judéité. Or, si les femmes islamistes peuvent porter le foulard islamiste sans crainte d’être violentées, en revanche, le juif qui porte une kippa risque fort de l’être. Alors, on lui conseille fortement de la cacher sous une casquette, donc, pour vivre pleinement et sans crainte sa judéité, il n’y a qu’une solution: Israël
3. La liberté d’expression Les Juifs français sont pour la plupart sionistes et ont pour Israël un amour inconditionnel. Nul n’ignore que les liens qui unissent les Juifs de France à Israël sont non seulement d’ordre religieux et culturel, mais aussi politique. Mais en France, les Juifs ne peuvent exprimer leur soutien à ce pays sans courir de risques. Alors, qu’en est-il de cette belle devise : Liberté, Égalité, Fraternité ? Qu’en est-il du pays des Droits de l’homme ?
Donc, pour être un citoyen libre, il n’y a qu’un moyen :
D’ailleurs, pourquoi rester ? Rester et attendre quoi ? Que les islamistes prennent le pouvoir comme l’avaient fait les nazis ?
Rester exige qu’on fuie son identité, qu’on se fasse violence, qu’on vive dans la crainte, N’est-ce pas alors mourir à soi ?
Alors faut-il mourir ou vivre ?
Contrairement à ses ennemis qui embrassent la mort, le Juif dans tous les cas choisit la vie.
Avant la re-création d’Israël, les Juifs étaient dépendants du pays d’exil. Mais aujourd’hui, la situation est tout autre.
Aujourd’hui, il existe un pays où le Juif peut se rendre sans crainte d’être refoulé comme ce fut le cas pendant les années 30. Un pays où il n’aura plus à porter de masques, un pays où il a la certitude qu’il n’entendra jamais de slogans antijuifs.
Maintenant, le Juif de la diaspora a son pays !
Qui plus est, il y sera accueilli comme lorsqu’on rentre chez soi après un long exil. Le gouvernement israélien s’occupe de lui faciliter l’intégration (homologation des diplômes, allègement des formalités administratives, études supérieures gratuites, aide au logement, réduction d’impôts, etc.). Et si vous lui parlez de la guerre avec Gaza, il vous dira qu’il préfère encore les roquettes à l’insécurité de la France.
D’ailleurs, pendant le conflit Bordure de protection, alors que les roquettes pleuvaient sur Israël, plus de 400 Juifs ont quitté la France pour Israël, et parmi eux certains ont fait le choix de s’installer dans les villes du Sud (Ashkelon, Ashdot, etc.), villes les plus touchées par le conflit.
Si en 2013, ils étaient 3300 à avoir quitté la France pour l’État juif, pour 2014 on avance le chiffre de 5000, un chiffre qui risque fort d’être dépassé puisque depuis janvier plus de 4000 Juifs sont déjà partis.
Il faut dire que les violentes manifestations destinées, non pas à soutenir Gaza, mais bien à condamner les Juifs, auront eu raison de beaucoup d’indécis.
LES CONSÉQUENCES POUR LA FRANCE
On pourrait penser qu’avec le départ des Juifs, les islamistes se feront plus discrets. C’est faire l’autruche et oublier que les islamistes se sont fixé un objectif : l’islamisation de la France.
Jusqu’à maintenant, les Juifs servent de tampon entre la France et ces musulmans intégristes. Mais avec leur départ, qui jouera le rôle de bouc émissaire ?
Par ailleurs, l’histoire a prouvé que le départ des Juifs s’est toujours soldé par le déclin du pays où ils vivaient alors que les pays d’accueil ont connu la prospérité.
Donc, même si les Juifs ne représentent qu’une minorité, leur départ aura des conséquences sur le paysage français : fuite des capitaux, fuite des cerveaux, etc.
Alors, on comprend pourquoi, devant le risque de voir la France se vider de ses Juifs, il y a panique en la demeure. Le gouvernement de Hollande fait son possible pour les retenir, il assure vouloir « combattre l’antisionisme, cet antisionisme qui vise à nier Israël », et Valls déclare qu’il est « fier de faire partie d’un gouvernement qui veut bâtir une amitié forte avec Israël ».
MAIS POURQUOI RESTER?
Parce que, selon Valls, sans les Juifs de France, « la France n’est plus la France ! (…) Ici, dans cette terre de France, le judaïsme a trouvé des racines ». Parce que, a-t-il déclaré lors du diner du CRIF en 2014, « La France a une part juive incontestable. Sans les Français juifs, ce pays que nous aimons, la France, ne serait plus tout à fait la France ».
Après Valls et Hollande, ce sont des voix dans la communauté juive, celle de Marek Halter entre autres, qui tentent de les dissuader de quitter leur beau pays. En juin 2014, dans une Lettre ouverte aux Juifs de France, il tente de les prendre par les sentiments : Amis et frères juifs, ne quittez pas la France, ce n’est pas la solution ».
L’apostrophe, Amis et frères juifs, qui sera reprise plusieurs fois, donne le ton de la lettre.
Pourquoi, selon vous, les Juifs devraient-ils rester ? ai-je envie de lui répondre. Pour subir les actes d’antijudaïsme dont vous reconnaissez la virulence ? Pour vivre, comme vous le dites si bien, un cauchemar quotidien ? Pour devoir subir les agressions verbales ou physiques dont vous parlez ? Pour, comme vous le dites, avoir «peur de sortir, d’envoyer leurs enfants à l’école ? »
Cela ne devrait –il pas suffire à justifier leur départ, ne le croyez-vous pas ?Pourquoi le Juif devrait-il subir ce déferlement de haine ?
Vous leur dites « Certains d’entre vous comparent votre situation à celles des juifs des années 1930. Je ne le crois pas ».
Les événements qu’ils vivent ne suffisent-il pas à créer une atmosphère de déjà vu ? Pourquoi les Juifs de France devraient-ils attendre et compter sur la France pour les défendre ? L’expérience de la Seconde Guerre mondiale ne suffit-elle pas ? Qui peut nous assurer qu’ils ne seront pas offerts en pâture aux islamistes pour protéger le sol français, sans même assurer pour autant la sécurité des Français ?
Et l’auteur de La Mémoire d’Abraham rappelle aux Juifs tout ce qu’ils vont perdre « Quitte-t-on, du reste, si facilement une maison que l’on a mis si longtemps à construire ? »
Ou encore : « Allez-vous laisser cette maison qui est la nôtre aux djihadistes et au FN ? »
Oui, mieux vaut quitter sa maison que d’y risquer sa vie !
Et surtout, a-t-on le droit de risquer celle de ses enfants ?
Comment se sentir chez soi dans un pays qui remet en question nos valeurs, qui discute le droit à la circoncision, l’abattage rituel, le droit de s’absenter le jour le plus sacré de l’année? Comment se sentir chez soi quand on est victime d’insultes ?
Les arguments qu’invoque Marek Halter font appel aux sentiments et non à la raison, contrairement à ceux qui expliquent leur départ.
Mais de qui Marek Halter est-il donc l’idiot utile ?
À moins qu’il n’ait tout simplement oublié que le Juif français a bien changé depuis la création de l’État d’Israël, en particulier depuis la victoire de 67 sur les armées arabes.
La seconde naissance de l’État d’Israël a fait naître un nouveau Juif, un Juif qui n’obéit plus à l’image que l’antisémite se fait du – un Juif auquel ne peuvent s’appliquer les stéréotypes traditionnels ; – un Juif qui refuse de subir les évènements et le rôle de victime auquel on l’a confiné pendant 2000 ans, et qui de passif devient actif, qui d’objet devient sujet ; – un Juif qui refuse la protection de la République française s’il doit la payer du renoncement à son identité ; – un Juif sûr de lui car désormais il a un pays, un drapeau, un hymne national.
Et les sentiments qu’il éprouvait pour la France ont bien changé également depuis cette date, depuis que le Général de Gaulle eut parlé en termes durs d’Israël et des Israéliens :
« Ce peuple d’élite, ce peuple guerrier», ou encore « Israël ayant attaqué, s’est emparé, en six jours de combat, des objectifs qu’il voulait atteindre. Maintenant il organise, sur les territoires qu’il a pris, l’occupation qui ne peut aller sans oppressions, expulsions, et il s’y manifeste une résistance qu’à son tour il qualifie de terrorisme ». (Charles de Gaulle, Conférence de presse du 27 novembre 1967).
Marek Halter ignorerait-il que le Juif d’aujourd’hui n’écoute plus le chant des sirènes, qu’il n’est plus sensible aux flatteries, qu’il ne croit plus aux promesses qu’on peut lui faire ? Je conclurai avec un passage d’un poème écrit en hommage au soldat israélien par le poète et écrivain argentin, Jorge Luis Borges.
Israël leur a dit sans paroles: Tu oublieras qui tu es. Tu oublieras l’autre laissé là-bas. Tu oublieras qui tu étais dans les pays qui te donnèrent leurs soirs et leurs matins et qui n’auront pas ta nostalgie.
Tu oublieras la langue de tes pères et tu apprendras la langue du Paradis.
Tu seras un Israélien, tu seras un soldat.
Tu prendras des bourbiers pour asseoir ta patrie, des déserts pour l’élever.
Tu seras aidé par ton frère dont tu n’as jamais vu le visage.
Nous ne te promettons qu’une chose: ton poste dans la bataille.
Dora Marrache Chroniqueuse, Radio-Shalom(Montréal) et rédaction lsraël-flash
Excellent article et trés convaincant. Ce crétin de Marek Halter en parlant de maison oublie que celle-ci n’est qu’un tas de pierres si elle n’est pas située dans un SOL QU ON AIME. Une maison dans un goulag ne vaut RIEN de chez rien,on payerait pour s’en débarrasser aussi belle soit-elle! La france a plus besoin des juifs que ceux-ci de la france et si les antisémites hypocrites de l’extrême gauche ne sont pas sévèrement condamnés rapidement,la france reviendra au Moyen Age et aura pour maîtres des musulmans encore plus primitifs que ces écolos, »anti-capitalistes » et autres racailles aussi stupides et primitifs que les islamistes leurs alliés. De toutes manières qu’ils s’embrassent ou s’entre-tuent nous en s’en moque!
La France devient un pays musulman . C’est logique que les juifs fassent leur alya car ils deviennent des cibles pour les musulmans . En France , un juif , un français de souche n’a pas le droit de se défendre contre les agressions des musulmans nos nouveaux maitres . Mais les juifs ont une part de responsabilité importante dans le grand remplacement de peuple en France par des musulmans qui sont hostiles aux juifs et aux gaulois . C’est à dire que beaucoup de juifs surtout dans les élites participent comme collaborateur à la colonisation de la France par les musulmans . Mais un musulman méprise celui qui veut le flatter ( le collaborateur ) , qui veut l’apitoyer et qui se désarme par mauvaise ruse en l’introduisant chez lui ( la France ) . Il l’égorge comme un mouton. Maintenant ni moi , ni les juifs ne sont chez eux en France et nous ne pouvons plus vivre en sécurité . Israël est un pays plus sûr pour les juifs que la France et même la Belgique .
ben , puisqu’on pose la question;
restez , vous allez quand même pas me laisser seul avec les Arabes .. ?
merci.
D. bénisse Israël ! Il n’y a pas si longtemps encore, nous n’avions aucun choix. La fuite pour les plus riches, d’un pays à l’autre, ne sachant jamais combien de temps le pays d’accueil (provisoire, la plupart du temps) nous tolérerait (en fait jusqu’à ce que ses finances, grâce à nous, se portent mieux). D. merci, à présent nous pouvons jouer le rôle d’enfants capricieux qui hésitent (parfois) entre deux solutions. Pour la première fois de leur Histoire, les Juifs savent qu’ils ont une maison et qu’ils possèdent la clé pour en ouvrir la porte ! Quel merveilleux cadeau sans prix ! et quelle sérénité nous envahit ! sachons savourer comme il se doit ce sentiment qui nous enveloppe et nous rend plus forts.