La guerre avec Hamas n’est pas finie. Ce à quoi nous assistons aujourd’hui est un cessez-le feu temporaire.

La guerre n’est pas finie pour la raison fondamentale que Hamas n’a aucune existence en dehors de sa guerre contre l’Etat juif.  Hamas n’existe que pour annihiler Israël.  Le but de chaque combat est d’affaiblir Israël jusqu’au prochain round.
Hamas ne cessera de combattre que quand il sera défait. Et Israël n’a pas défait Hamas.

Non seulement Israël n’a pas vaincu Hamas, mais selon Haaretz, les officiers supérieurs de Tsahal mettent maintenant la pression sur le gouvernement pour permettre au Hamas de prétendre de façon crédible à la victoire.

Selon Amos Harel, les hauts gradés de Tsahal veulent qu’Israël se plient aux exigences du Hamas pour l’ouverture des frontières avec Israël et pour le transfert constant de fonds au trésor du Hamas.

Selon Harel, citant une source bien informée de Tsahal, si Israël ne cède pas aux exigences du Hamas pour l’ouverture des frontières, Hamas renouvellera ses attaques dès la fin Septembre.

Selon le commandant supérieur, «Si nous pouvons aider [Hamas] en élargissant les zones de pêche et en assouplissant les restrictions sur les passages frontaliers des personnes et des biens vers et en provenance d’Israël, cela aidera à maintenir le calme.»

Donc, pour retarder la prochaine attaque du Hamas contre nous, Tsahal fait pression sur le gouvernement pour qu’il cède au Hamas.
Ce comportement démontre deux vérités fondamentales au sujet de la guerre entre Hamas et Israël.

Tout d’abord, il est impossible pour Israël de dissuader Hamas, mais Hamas apparemment a dissuadé l’état-major de Tsahal.
Lors de l’opération ‘Bordure de protection’ la machine de guerre du Hamas a encaissé des coups  durs. L’armée israélienne a détruit des tunnels offensifs du Hamas jusqu’à l’intérieur d’Israël. Elle a détruit des milliers de roquettes, missiles et lanceurs du Hamas. Elle a tué des centaines de combattants du Hamas, y compris certains Chefs importants.

Et  pourtant, moins d’une semaine après le cessez-le-feu, l’armée israélienne préfère capituler devant les exigences du Hamas, permettre au Hamas de récupérer ses pertes, plutôt que d’affronter les quelques forces qui lui restent, sur le terrain dans quatre semaines.

En d’autres termes, malgré les coups subis, c’est le Hamas qui porte un coup à l’armée israélienne.

Le rapport Harel est juste la confirmation que le haut commandement de Tsahal est le meilleur Joker du Hamas. Tout au long de la guerre, des reportages ont révélé que sous l’autorité du chef d’état-major le lieutenant-général, Benny Gantz, l’ensemble de l’état-major avait refusé de présenter au cabinet de sécurité un plan viable pour vaincre Hamas. Et maintenant, après avoir échoué à vaincre Hamas, ils insistent sur le fait que c’est Israël qui doit plier.

Hamas est entré en guerre contre Israël parce qu’il était dos au mur. En raison de la décision de l’Egypte il y a un an de fermer ses frontières avec Gaza, Hamas a perdu sa capacité à développer son arsenal, à entretenir son économie de contrebande et à payer les salaires de ses  terroristes.

Son leadership a pensé que la meilleure façon de rouvrir ses chaînes d’approvisionnement était de faire la guerre contre Israël. Le comportement d’aversion au risque de l’état-major à la fois pendant la guerre et aujourd’hui indique aux dirigeants du Hamas qu’ils avaient raison.

Le comportement de l’état-major général n’est pas la seule raison incitant le Hamas à penser que l’agression est la voie royale. Les États-Unis et l’Europe sont sortis de leur rôle, à la fois pendant le combat et aujourd’hui, pour montrer au Hamas qu’il avait eu raison d’attaquer Israël.

Le président américain Barack Obama a fait sienne les exigences du Hamas pour l’ouverture des frontières comme étant la position officielle du gouvernement des États-Unis presque au début du conflit.

Il a cherché à faire de l’Egypte, l’ennemi du Hamas, un médiateur avec les principaux états sponsors, le Qatar et la Turquie.

Sous Obama, l’Administration Fédérale de l’aviation, a institué une interdiction discriminatoire et injustifiée de vol sur Israël. Les répercussions de ce mouvement continuent de nuire à l’économie d’Israël.

Aujourd’hui, les Etats-Unis et l’UE travaillent ensemble au Conseil de sécurité des Nations Unies pour rédiger une résolution qui verrait le déploiement de forces militaires internationales à Gaza. Le rôle défini de la force serait de surveiller la démilitarisation de la bande de Gaza, apparemment dans la ligne de la demande du Premier ministre Binyamin Netanyahou.

Mais l’idée que les forces onusiennes prendraient des mesures pour désarmer le Hamas est absurde. A la minute même où ces forces arriveront à Gaza, elles serviront de boucliers humains empêchant Israël de se défendre contre l’agression du Hamas. Si elles sont déployées à Gaza, alors à la prochaine confrontation du Hamas contre les Juifs, les troupes de Tsahal devront limiter leurs opérations offensives encore davantage pour éviter de tuer les forces occidentales.

En d’autres termes, le déploiement d’une telle force dans la bande de Gaza, rendra presque impossible pour Israël de combattre le Hamas dans l’avenir.

Les discussions en cours au Conseil de sécurité indiquent au Hamas qu’il est en train de gagner.

En attaquant Israël, le groupe djihadiste génocidaire a gagné le soutien de l’Occident. A l’ONU aujourd’hui, les États-Unis et l’UE sont en train de concocter une résolution qui lui permettra d’attaquer Israël derrière des boucliers humains occidentaux.

Ainsi, entre l’état-major de Tsahal et l’Occident, le Hamas sait maintenant que tout ce qu’il a à faire pour survivre, se développer et étendre sa guerre contre Israël, est de secouer l’arbre. Quelque chose en tombera en guise de  récompense à son  agression.

S’il y a un prix à payer, il ne s’agira de rien de moins que la mort des civils de Gaza. Et les dirigeants du Hamas s’en foutent. Pour eux, la mort de civils est encore un autre moyen d’attaquer Israël.

Face à cette situation désastreuse, notre leadership doit se consacrer aujourd’hui à la préparation de la prochaine guerre.

À cette fin, Israël doit dès maintenant, commencer à agir dans trois domaines.

1 – Tout d’abord, Israël doit utiliser tous les moyens à sa disposition pour faire échouer les tentatives des Etats-Unis de passer une résolution relative à la bande de Gaza au Conseil de Sécurité des Nations Unies.

2 – Deuxièmement, le gouvernement doit nettoyer les écuries de l’état-major de Tsahal.

Gantz s’apprête à mettre un terme à sa carrière en février. Le premier ministre Netanyahu et le ministre de la Défense Moshe Yaalon doivent profiter de son départ pour remplacer, non seulement Gantz mais plusieurs autres généraux et hauts gradés. Leurs remplaçants doivent être des chefs qui comprennent que le rôle de Tsahal, est de gagner des guerres, pas de les perdre.

À ce jour, Netanyahou et Yaalon n’ont donné aucune indication de leurs intentions. Les principaux ministres et le public devraient – compte tenu de l’ensemble de l’état-major qui soutient cette attitude défaitiste et qui a manqué d’ambition stratégique et tactique pendant la guerre – faire pression sur Netanyahu et Yaalon pour procéder à un remaniement majeur de l’état-major.

3 – Enfin, le moment est venu pour Israël de développer ses industries militaires.

Pendant la guerre, les États-Unis et les gouvernements européens ont posé des obstacles au réapprovisionnement de Tsahal.

Israël ne peut pas rester dépendant de fournisseurs militaires étrangers peu fiables. Israël a besoin dès à présent, de développer ses propres chaînes de production.

Nous avons la technologie. Nous avons les moyens économiques. Et nous avons les marchés extérieurs pour couvrir les coûts de développement.

Certes, il s’agit d’un engagement à long terme.

Mais il doit commencer dès maintenant.
Les résidents du sud paniquent à l’idée que le gouvernement puisse opter pour un cessez-le feu plutôt que pour la mise en oeuvre d’une invasion complète de la bande de Gaza, avec le démantèlement du Hamas pièce par pièce, terroriste par des terroristes. A leurs yeux, l’opération ‘Bordure de Protection’ n’a pas réussi à leur apporter la sécurité qu’ils méritent et dont ils ont besoin pour mener une vie normale.
Leurs revendications sont parfaitement valides. Les déclarations de victoire du Hamas sonneraient plus faux, si la direction de l’armée israélienne n’avait pas l’intention de leur fournir une justification.
Leurs célébrations sonneraient creux et seraient même pathétiques si les Américains et les Européens ne s’évertuaient à mettre en place un mécanisme pour empêcher Israël de se battre à l’avenir.

En tout état de cause, le seul moyen pour nos dirigeants de prouver leur crédibilité maintenant est de rejeter la demande du Hamas pour l’ouverture des frontières, même si cela nous oblige à revenir à la bataille dans un mois. Après avoir vu ce dont Hamas est capable, l’idée de devoir leur permettre de se réapprovisionner et ainsi de reconstruire et développer leurs capacités militaires est tout simplement scandaleuse.

Chaque général, lié à cette initiative, même indirectement, devrait être démissionné.

De même, nos dirigeants doivent démontrer qu’ils comprennent la nature du champ de bataille diplomatique dont les contours sont conçus à Washington ainsi qu’en Europe. Pour répondre à cette menace, nous devons élaborer un plan clair pour faire échec à l’initiative du cessez-le-feu au Conseil de Sécurité, et nous devons réduire notre dépendance à l’égard de nos partenaires de défense non fiables en construisant nos propres chaînes de production.

Abstraction faite de ces réponses, il est difficile de voir comment nous allons surmonter la prochaine tempête qui approche rapidement. Abstraction faite de ces réponses, il est difficile d’éviter la conclusion que le temps est venu pour de nouvelles élections.

 Caroline Glick

Sources :  Jerusalem Post & Frontpage Mag  – 2 septembre 2014 

Traduction Europe Israël
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