Yéochoua Sultan s’interroge ici sur ce qui peut laisser entendre que l’un ou l’autre camp, Israël ou le Hamas, ait ou non gagné, dans quelles conditions terminer cette guerre.
L’une des prévisions prophétiques les plus surprenantes, énoncée brièvement dans le Deutéronome, nous dit : «Tu seras fou du spectacle qui s’offrira à tes yeux». Nous sommes en effet confrontés à des situations aussi cauchemardesques qu’absurdes, qui auraient pu ne jamais se présenter :
Tous les deux ou trois ans, la question se pose à nouveau : «Qui a gagné la guerre?» Si dans un passé pas si ancien que ça la fréquence des guerres opposant le monde arabo-musulman à Israël pouvait avoisiner les dix ans, elle se fait de plus en plus courte et n’excède plus aujourd’hui plus de deux ou trois ans, en tout état de cause pour notre période enclenchée ces neuf dernières années.
Sempiternellement, la question revient aux lèvres de tout observateur désabusé, mais surtout, elle accapare, pour quelques jours la presse de tous bord. A ne s’en fier qu’aux principaux antagonistes politiques, il faut croire que tout le monde aurait donc gagné. Le Hamas a gagné, et Israël a gagné. A partir de là, chacun pourra choisir son gagnant, selon ce qui l’arrange le plus subjectivement, en argumentant dans un sens ou dans l’autre. Mais plus fondamentalement, on peut s’interroger sur ce qui peut laisser entendre que l’un ou l’autre camp ait ou non gagné.
1- En quoi le Hamas a gagné ?
A première vue, quand on sait que le Hamas aurait évité tous les dégâts matériels, l’élimination de près de mille de ses combattants terroristes, et de surcroît de trois de ses plus hautes têtes, si seulement il s’était tranquille, on peut penser, en les voyant crier victoire, que l’on a affaire à des plaisantins du plus mauvais goût que la terre ait jamais portés. Et pourtant… il est indéniable que cette organisation qui hait presque autant l’Occident libre qu’Israël touche de celui-là des substituts qui lui couvrent non seulement tous ses frais, mais qui font de leurs cadres de nouveaux multimillionnaires.
Il suffit de considérer l’annonce, le 30 juillet dernier, du président français Hollande de débloquer pour Gaza onze millions d’euros. Sachant que le soutien de l’Europe aux fondamentalistes les plus dangereux de l’islam n’éveillera pas chez eux l’amour de l’Europe, on hésite entre une démarche irrationnelle ou un tribut versé par elle pour acheter le calme sur son sol. Certes, les dirigeants politiques européens condamnent les attaquent du bout des lèvres, mais elles payent grassement pour Gaza, sous prétexte d’humanitarisme. Ce n’est pas seulement l’idée que l’Indonésie et autres Bengladesh n’ont pas touché le moindre centime d’euro depuis longtemps qui dérange, c’est le ridicule de la démarche : mettez-vous un instant dans la peau d’un dangereux criminel, et supposez qu’à l’instant même où l’on réprouve vos agissements, votre famille se fait verser par ceux qui vous critiquent d’importantes subventions, et que l’on se mette à vous payer tous les meubles et équipements dont vous n’aurez jamais osé rêver, sans oublier le remplissage de vos garde-mangers de foie gras et des aliments les plus raffinés.
C’est exactement ce qui se passe ici. Vous bombardez et, pendant qu’un raid aérien vous écrase votre vieux frigo, le modèle de dernier cri est déjà en route pour le remplacer.
Donc, à ce stade, on constate un double gain : matériel et moral : vous existez, vous attirez sur vous l’attention mondiale, quand les jeunes Nigériennes (qui donc ?) ne bénéficient plus même d’une indignation de forme. Bien entendu, c’est sans compter le pied-de-nez de l’organisation terroriste qui se moque éperdument d’opérations d’interception réussies d’Israël, comme l’arraisonnement du Karin A en 2002, ou celle, plus récente, le 5 mars dernier, d’un cargo iranien. Mais tout cela reste symbolique, quand on sait à quelle question le Hamas savait qu’il aurait à répondre avant de mener sa dernière série de bombardements de la population civile israélienne: «Est-il concevable d’attaquer d’une manière aussi directe tout le pays d’Israël et de continuer à exister sur la carte?» On connaît la réponse. D’où le déferlement de joie.
Tout pourtant aurait pu porter à croire que le Hamas disparaîtrait, mais il se trouve par extraordinaire que le mouvement terroriste s’est maintenu, et qu’Israël continue de laisser dépendre son fonctionnement, voire plus, des sauts d’humeur d’un ramassis de voyous. Quelle victoire plus conséquente une telle organisation, qui vit de l’assistance internationale, des dons de pays comme l’Iran et le Katar, qui ne produit rien, qui n’est d’aucun apport culturel, technologique, etc. etc. pour le monde, peut-elle concevoir? Si cette organisation avoue, D. préserve, que son objectif est la destruction d’Israël, elle a réussi à ce stade à continuer d’exister en tant que porteuse de ce message apocalyptique mais ô combien du coup banalisé. Et même si ce n’est que partie remise, le potentiel n’a pas été écarté.
2- En quoi Israël a gagné ?
La question se pose, au regard de ce qui précède, tout d’abord, mais aussi parce qu’une vision plus objective de l’histoire récente d’Israël nous a fait vivre des victoires bien plus spectaculaires. N’oublions pas qu’Israël a tenu le choc à son Indépendance, quand tous les pays de la région on déferlé sur ses six cent mille habitants, ce qui a d’une manière éclatante fait ressortir l’aspect de David contre Goliath. N’oublions pas non plus qu’Israël a mis en déconfiture totale en six jours, comme pour se reposer au septième, toutes les puissances environnantes, sachant que l’Égypte n’était autre à l’époque qu’un avant-poste de la terrifiante URSS qui imposait une guerre froide qui glaçait le sang de l’Amérique à l’Occident.
Et là, il aura fallu plus de cinquante jours, un prix humain et économique exorbitant pour ne parvenir qu’à un arrêt des bombardements. Si c’est parce que les terroristes ont exigé l’édification d’un port et autres avantages sans les avoir eus, nous sommes plus dans un constat d’absurdité qu’en présence du résultat d’un raisonnement par l’absurde qui voudrait qu’Israël n’ayant pas capitulé sur ce point, il en sortirait donc gagnant. Est-ce qu’échapper, et pour combien de temps, à ce chantage auquel prête main forte la communauté internationale, doit être assimilé à une victoire? La seule ambition d’Israël ne se réduirait-elle plus qu’à ne pas être exposé aux bombes tout en résistant au plus exécrable des chantages ?
Dans le cas d’Israël, il est impératif de définir un autre facteur, qui consisterait dans la hauteur ou la petitesse de l’ambition, la définition des objectifs, et l’appréhension de ce que la guerre veut dire. Si l’objectif de l’opération Roc solide, tout comme précédemment de Colonne nébuleuse ou de Plomb en creuset, ne consiste qu’à un arrêt des bombardements, même pour un assez bref délai, comme s’il ne s’agissait que d’un laps de temps pour récupérer d’un gong à l’autre, alors on peut crier victoire. Cette vision à très court terme, Israël a commencé à s’y accoutumer dès le début des accords d’Oslo. Rabin en personne n’avait jamais exprimé l’espoir d’un répit de plus de cinq années. C’est ce à quoi il avait déclaré publiquement s’être apprêté à la suite de la trop tristement célèbre poignée de main pour lui et accolade pour son ministre des Affaires étrangères, avec le chef de l’OLP sur la pelouse américaine.
Même si l’on cherche à accorder un certain poids à ses déclarations sur la fin de cent ans de guerre, et à ses citations emphatiques et pathétiques de l’Ecclésiaste (Il y a un temps pour la guerre, un temps pour la paix), en relevant tout de même que ce répit aurait dû être la suite logique des accords intérimaires, sachant que d’autres accords aux concessions encore plus douloureuses étaient déjà prévues pour plus tard, il faut reconnaître qu’il fallait s’estimer très heureux lorsque, faute de cinq ans, on pouvait accéder de temps à autre à de brèves périodes de cinq jours sans incident notoire.
Par conséquent, si l’objectif du leadership politique ne s’identifie plus avec la reconquête de la patrie immuable du peuple juif pour s’y installer, s’il n’est pas de neutraliser et/ou faire disparaître les ennemis de sorte qu’il devienne possible de dire au bout du compte devant l’incrédulité des jeunes générations : «Savez-vous que de là où vous vous promenez si tranquillement, des terroristes lançaient sur nos populations des bombes?», alors on peut en effet considérer que la guerre a été gagnée. Mais il faut le dire et le publier très vite, avant que cette affirmation ne devienne désuète.
Si personne ne cherche à redonner ses lettres de noblesse à la ville de Gaza, à revivre la splendeur où avait brillé son illustre Grand Rabbin, R. Israël Nadjara, auteur d’un des plus célèbres chants de la table du Shabbat, et dont le tombeau devrait s’y trouver pourtant depuis le début du 17ème siècle de l’ère vulgaire ; si plus personne ne languit la blancheur de ses plages ; si enfin l’ambition la plus osée ne consisterait qu’à reprendre Gaza des mains d’un certain Ismaël pour la faire passer dans celle d’un certain Mahmoud, en se leurrant que l’un serait moins haineux que l’autre, alors en effet, autant arrêter avant et considérer que la guerre a été gagnée. Plus l’objectif est minable et tend vers la médiocrité, plus la victoire sera grande. On pourra toujours se consoler dans l’ingéniosité inventive et intarissable de ceux qui donnent les noms aux opérations.
3- Une guerre, ça dure combien de temps ? combien de temps cela dure-t-il ?
Selon les informations recueillies au cours de l’été, il n’y a pas eu moins de sept cessez-le-feu qui ont tous été violés, par le Hamas, bien sûr, car il n’aurait pas pu en être autrement, vu que la stratégie du gouvernement Netanyahou ne consistait comme susdit qu’à faire cesser les bombardements contre Israël. Il a donc été obligé de donner plusieurs raclées successives jusqu’à ce que ce soit efficace. Parlerions-nous pour autant d’au moins huit guerres? Certainement pas. Et pourquoi? Parce qu’on a à peine le temps de souffler. Mais alors, quel est le temps minimal exigé pour que l’on puisse parler de guerres distinctes les unes des autres, surtout que c’est le seul critère qui peut entrer en jeu dès lors qu’il s’agit exactement du même belligérant qui attaque de la même façon et du même endroit, tout en augmentant progressivement l’intensité et la portée des tirs: d’abord Goush Katif, puis peu après Sdéroth, puis jusqu’à Ashkelon, Béer-Cheva, Ashdod, Jérusalem, Tel-Aviv…
Or, comme la «nouvelle» guerre et celle qui la précède ne sont éloignées que d’un peu plus de deux ans en moyenne, ne pourrait-on pas considérer qu’il ne s’agisse en fait que d’une seule? Elle aurait alors commencé il y a neuf ans, avec le dit désengagement, qui en représenterait donc le premier acte, sous la forme d’une sorte d’hara kiri, de balle tirée dans son propre camp ou son propre pied, en ce lendemain du 9 av 5765, qui a abouti sur la nuit qui ne porte pas officiellement le nom de cristal du 8 elloul de la même année. Vu sous cet angle, nous sommes plongés dans une guerre de 9 ans, la guerre du désengagement.
Pourtant, comme l’objectent si judicieusement tous ceux dont les consciences n’ont pas été torturées par l’expulsion des Juifs de Gaza, ce n’est pas le désengagement qui a donné le signal du départ des tirs des obus. Ils ont raison. Les prémices de ces tirs se sont mis en place à la suite du premier volet des accords d’Oslo, ce qui remonte dans ce cas à une vingtaine d’années, mais alors on pourrait parler de surcroît, tout en les approuvant, à partir de cette autre perspective, d’une guerre de vingt ans, la guerre d’Oslo, voire, sans ironie, la guerre des Accords de paix.
Il est clair que, dans l’absolu, cette échelle peut être élargie à l’infini, en faisant s’inscrire dans un seul conflit la lutte contre le peuple juif, avec ou sans indépendance, sur sa terre ou en exil, menée dès la seconde Guerre mondiale de front par les Allemands et les Arabes, les premiers, mais les plus efficaces aussi, ayant quitté la course à la fin des hostilités sur le sol européen, après la fuite de leurs têtes venimeuses pour l’Amérique latine.
Plus loin encore, nous pourrions remonter aux premiers épisodes de l’aventure biblique, avec Esaü qui devient Edom, traditionnellement Rome, ou le fils écarté de la princesse égyptienne Agar, sachant que tous deux se façonneront des religions prises pour ainsi dire de motif rationnel pour lutter contre la descendance de Jacob-Israël. Les événements les plus éloignés se fonderaient dans un seul continuum avec les tergiversations politiques les plus récentes, et qu’une tendance se soit exprimée il y a des millénaires ou seulement quelques heures, elles se superposeraient en une étrange perception de déjà vu persiste sur toutes les rétines. Quoi qu’il en soit, avec les derniers développements, nous peinons à voir dans l’opération Roc solide une seule et même guerre.
4- Les origines tactiques de la guerre
Il est permis légitimement de s’interroger sur ce qui a pu conditionner le pays d’Israël pour qu’il en soit réduit à cette menace constante de missiles tirés d’un sol dont il fut encore récemment le maître. L’une des compréhensions motrices de son aspiration à l’indépendance consiste pourtant bien dans la précarité d’une société où viennent se mélanger les populations ennemies aux siennes et qui n’est pas plus soudée qu’un alliage entre la glaise et le fer. C’est un mélange entre l’idée saugrenue d’une perception du conflit comme s’il s’était agi d’un problème territorial, et de celle qui ne l’est pas moins que c’est avec ses ennemis qu’il faut faire la paix.
Mais le Juif lui-même serait-il parvenu à une époque où la volonté n’est plus le moteur qui l’aidera à aller jusqu’au bout de son rétablissement? Un groupe non-juif qui refuse les idées préconçues et anti-israéliennes des temps nouveaux présente sur une page un aperçu des tensions de notre région et réfute on ne peu plus simplement le «c’est la faute aux Juifs», camouflé en problème territorial généré par eux: en présentant comme illustration une carte de la région, où il faut cligner des yeux pour en voir le pays.
L’idée de la concession territoriale envers l’ennemi pour s’attirer ses faveurs serait risible si elle n’avait pas servi de motif de propagande à l’intérieur d’Israël. Pendant des décennies, la paix avec l’ennemi présentée comme idyllique n’a été qu’un revêtement vermeil d’une incitation à la reddition, à la capitulation avant le combat. Elle consiste pour Israël à s’auto-brimer, à attribuer aux ennemis ce à quoi ils n’auraient jamais osé penser et encore moins revendiquer au départ, et à exploiter médiatiquement les sourires désarmants au sens littéral du terme de ceux-ci.
Il convient dans cette optique de distinguer deux périodes : pré et post Oslo. Pendant vingt ans, dès après la guerre des Six jours, il s’agissait d’imposer l’idée de territoires contre la paix, de convaincre l’opinion que contenter l’ennemi en se soumettant à des revendications dont il a dans un premier temps fallu le convaincre qu’il n’était pas vain d’y aspirer serait salutaire. Toute opposition à ce dogme était rejetée avec mépris, avec des «On n’a pas le choix, toute autre idée n’est pas réaliste.»
5- Le cap de l’heure de vérité
Puis il s’est agi de mettre en pratique cette conception tout théorique de la paix. Ce dogme de la capitulation, du renoncement au sol en échange de la paix, courrait le risque de ne pas résister à l’épreuve de la réalité, de s’effriter, et de déboucher sur une immense prise de conscience, sur le grand ménage dans les milieux politiques, juridiques et médiatiques.
Et on peut dire que le peuple s’est en effet réveillé, a compris le piège, la supercherie. Lorsqu’un autobus sautait le dimanche à Jérusalem et le mardi à Tel-Aviv, les sondages ont arrêté de brandir leurs chiffres quand la côte de popularité du gouvernement Rabin/Pérès est tombée au-dessous de vingt pour cent. L’électorat était prêt à retirer sa confiance à toute cette école qui l’avait endormi une génération durant. Il faillit pourtant bien se fourvoyer, en agissant inconsidérément, viscéralement et décider de ne pas ressortir de ce piège : l’assassinat de Rabin fit remonter la côte de popularité Pérès dans les sondages. La veille des élections, il avait encore de 4 à 7% d’avantage d’un journal à l’autre. (De Maariv à Yédioth). La suite, on la connait.
Mais Netanyahou n’a pas induit le redressement, le nettoyage politique qui s’imposait. L’élu a courbé l’échine, et signé accablé les accords de Hébron, ce que le perdant aurait fait avec son large sourire. Netanyahou n’a pas été à la hauteur des espérances, en n’agissant pas comme un leader politique près à traduire en justice tous ces hommes (comme Yossi Beilin, Ron Poundak, ou encore Yaïr Hirschfeld) qui avaient agi dans l’ombre, rencontré les plus dangereux ennemis d’Israël dans l’ombre.
La non détermination de Netanyahou, son ratage historique, par le manque de différence qu’il présentait d’avec la gauche, a ramené pour un moment le camp issu des partisans des accords dits de paix, en la personne d’Ehoud Barak. Mais le peuple sut se montrer patient, endurant, et ses yeux dessillés le firent choisir, en février 2001, Sharon, qui remporta 61. 39 % des suffrages exprimés, soit plus des trois quarts de l’électorat juif. Il faut reconnaître qu’il s’agissait de la seule personnalité politique à ne s’être jamais laissé intimider par le péril de ces doctrines territorialistes. Or, bien que le public eût vu juste, ce ne fut que lors de l’opération Rampart, Homat Maguen, qui débuta à Pessah 2003, que fut mis un terme aux coudées franches exclusives de l’Olp et autres factions en Judée-Samarie sur le plan militaire et sécuritaire. Il n’a plus suffi aux tireurs et préparateurs de bombes de vite se réfugier dans la Zone A pour ne plus être mis hors d’état de nuire.
Mais Sharon ne continua pas sur sa lancée de pacification du pays, et fut personnellement le catalyseur du cycle infernal que nous connaissons aujourd’hui. Ce dernier round de bombardements depuis Gaza est la suite implacable et logique du désengagement, de cette guerre de laquelle nous ne nous sommes pas sortis depuis. Et que penser de cette paralysie qui a foudroyé Sharon peu après ? Certains y ont vu un signe du Ciel, un châtiment inéluctable.
Permettez-moi d’y voir le contraire. Je m’explique : ce n’est pas le retrait de Gaza qui a fait que Sharon a sombré dans un profond coma, dans une relation de cause à effet voulant que la faute entraîne le châtiment. C’est à l’opposé le début de la défaillance de son cerveau qui s’est exprimé par ce signe avant-coureur qui a inversé dans sa perception les principes et les valeurs qu’il avait jusque là défendus. L’enchaînement de la cause à l’effet a voulu que la maladie du cerveau en a court-circuité la clairvoyance. Qui, hormis lui, aurait défié l’état-major pour couper en deux l’armée égyptienne dans le Sinaï?
Bien sûr, on peut ne pas en être certain. Nos Sages ne nous préviennent-il pas : «Ne sois pas trop sûr de toi jusqu’au jour de ta mort»? N’avons-nous pas eu déjà Elicha ben Abouya, grand homme qui sur le tard changea au point d’être surnommé «autre»?
Quoi qu’il en soit, que vaut le système en Israël? Un Premier ministre pourrait-il décider de bombarder sa propre population, au lieu de le faire faire par quelqu’un d’autre, que cet autre soit basé à Gaza ou au Liban (nous n’avons pas parlé de Barak et des Quatre mères). Pourrait-il s’adonner à des exactions tristement déjà vécues contre le peuple juif sans qu’aucune instance ne puisse mettre le holà? C’est pourtant bien ce qui est en train de se passer. Qui peut affirmer que l’obus qui a tué le petit Daniel Tragerman, ne s’inscrit pas dans le prolongement du désengagement? Qui peut affirmer que Raphaël Degorker, 27 ans, qui venait d’achever avec succès ses études de droit, et devait prochainement se marier, n’est pas une victime de cette même démarche? Les collègues de son cabinet, à Gan Yavné, ont parlé de lui élogieusement devant ses parents effondrés.
Certes, des miracles, Israël en a besoin. Les civils, beaucoup de soldats, les spécialistes qui manœuvraient le dôme de fer, ont relaté de hauts faits, y compris ceux qui étaient entre les feux de l’enfer. Israël est accompagné de la Présence divine, qui rentre avec lui de l’exil. Non seulement lorsqu’il se bat contre ses ennemis, mais également quand son pouvoir politique pose les jalons de son autodestruction. Heureusement pour Israël que la réalité ne correspond pas toujours à la logique implacable impliquée par sa politique.
Mais peut-être, afin que le chemin ne soit pas trop long, trop parsemé de guerre, pour que le principe de la destinée miraculeuse ne soit pas trop mise en exergue, qu’Israël aurait-il intérêt à briller ; «seulement, il est sage et avisé, ce grand peuple» (Deutéronome IV, 6) ; quand il «est à l’écoute des lois». Or, s’installer en ses terres ne relève-t-il pas pour lui d’une loi : «Vous la conquerrez et vous y établirez» ?
Yéochoua Sultan © Copyright Europe Israël – reproduction autorisée avec mention de la source et lien actif
Pour une fois je ne partage pas les vues de M.Sultan que j’aime bien par ailleurs. Le hamas n’est RIEN de chez rien il ne peut donc ni gagner ni perdre si ce n’est au jeu de billes entre bambins!Exist le hamas. Le bilan doit être dressé entre Israéliens car même si je ne suis pas sûr qu’ils l’aient compris encore LE SORT D ISRAEL EST UNIQUEMENT ENTRE LES MAINS DES ISRAELIENS le reste du monde est composé de FIGURANTS. C’est d’ailleurs le cas aujourd’hui où la plupart des pays même du tiers monde sont assez forts ou l’occident assez faible pour n’en faire qu’à leur têtes MAIS ISRAEL SURTOUT EST TRES FORT MILITAIREMENT ET CELA COMPTE PLUS QUE LES EPICIERS NE LE PENSENT. Résultat qui a gagné la gauche ou la droite israélienne? Le peuple d’Israel LE SOUVERAIN est de,plus en plus convaincu que les gauchistes ne sont que des bons à rien,des LOSERS toujours perdants et n’ayant pas la moindre chance de gagner ni même…LE MOINDRE DESIR DE GAGNER du moins pour Israel car ilos ne pensent à gagner que …sur leur compte en banque personnel; Obtenir des commandes des journaux de gauche européens,des tapes dans le dos etc.Où est l’intérêt d’Israel dans tout cela? si les israéliens l’ont compris et la guerre de Gaza le leur montre une fois de plus,Israel a gagné. Pas en 2014 mais comme en…1942 après PEARL HARBOUR lorsque Churchill a dit: aujourd’hui nous avons gagné la guerre(parce que les USA entraient en guerre contre l’axe qui ne pouvait pas être vaincue sans les USA)Si les israéliens disent maintenant « OK on fout dehors tous les palos »,Israel a déjà gagné.