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Dans la tête de Mahmoud Abbas. Par Kalman Schnur


Dans la tête de Mahmoud Abbas. Par Kalman Schnur

Pas un instant de répit. A peine atténué le tonnerre de la guerre, on dirait un vacarme de vaisselle cassée.

Cela doit provenir des violentes scènes de ménage qui, selon une presse digne de foi, se déroulent ces temps-ci entre les putatifs associés de l’ex-futur gouvernement palestinien d’union nationale : Le Fatah dit Autorité Palestinienne  et le Hamas, Ramallah et Gaza, incarnés par Mahmoud Abbas alias Abou-Mazen et son meilleur ennemi Khaled Mech’al.

Le journal libanais « Al Akhbar », cité par son homologue israélien « Haaretz »,  vient de publier des minutes ayant fuité d’une rencontre entre les deux à Doha, Qatar, avant l’entrée en vigueur de l’actuel cessez-le-feu à Gaza, en présence surtout du banquier principal du Hamas, le prince qatari Cheikh Tamim ben Hamad ben Khalifa al-Thani.

Le document témoigne d’une rencontre houleuse sous un feu roulant d’accusations mutuelles. C’est surtout Abbas qui reprochait à Mech’al d’avoir tenté de fomenter une révolution visant à le destituer. Le dernier rétorquant qu’Abbas était trop prompt à prendre pour argent comptant des informations provenant des organes de sécurité d’Israël. Sachant que les services israéliens avaient arrêté, disent-ils, dans la zone palestinienne gouvernée par Abbas, 93 activistes affiliés au Hamas qui se seraient ligués dans ce but. Cela suppose évidemment une collaboration d’Abbas et même sa dépendance d’Israël dans des domaines sensibles touchant à la pérennité de son régime voire à celle de sa personne…

Il en découle également qu’Abbas avait communiqué au Premier Ministre Netanyahou, par l’entremise d’une personne définie comme « le commandant des renseignements israéliens » (apparemment le chef du Shin-Beth Yoram Cohen), au siège de la Présidence de l’Autorité Palestinienne à la « Mouqata’a» de Ramallah, un message contenant son programme pour une solution durable du conflit.

On en vient à se demander si le Président de l’Autorité Palestinienne et le maître-espion israélien se retrouvent souvent…

Quoi qu’il en soit le programme d’Abbas, aurait-il dit à Doha, ne fait que réitérer les revendications classiques de l’A.P. : un Etat palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem (est, s’entend) pour Capital. A défaut il promet de mettre la clé sous la porte, refusant toute responsabilité et toute coordination « sécuritaire » avec Israël, le laissant diriger les territoires en direct. « Demm…. vous », dit-il, en substance.

Notons que la menace sonne creux au vu des secousses géopolitiques que connait la région. Abbas et les siens sont, en vérité, adossés à la puissance militaire israélienne ; ce n’est pas à l’approche de l’Etat Islamique que ces « mauvais musulmans » laïcs (si le terme a un sens dans un contexte arabo-musulman) s’en passeraient ; leurs têtes, au propre comme au figuré, pourraient en pâtir.

Notons aussi qu’alors que la guerre fait rage à Gaza Abbas se focalise sur « son » essentiel et « oublie » les revendications spécifiques du Hamas pour lesquelles ce dernier, dit-il, la poursuit ; notamment un aéroport et un port maritime. Et pour cause : sans pouvoir s’opposer ouvertement, Abbas, dont le territoire n’a ni aéroport ni accès à la mer, a moult raisons de craindre que de tels équipement entre les mains du Hamas marginaliseraient Ramallah définitivement. En vérité l’opposition d’Israël a bon dos : l’Egypte et l’Autorité Palestinienne de Abbas aussi verraient ça d’un très mauvais œil.

Selon « Al Akhbar » Abbas, très en colère, pestait tout au long de la rencontre, surtout contre le comportement du Hamas à l’égard de l’AP  et sa tentative de le renverser. « Nous nous sommes mis d’accord », a-t-il dit « de nous réconcilier en vue d’élections. Mais ceci ne pourra probablement pas avoir lieu. Vous faites passer des armes chez moi, non pour combattre Israël mais pour me destituer ». Répétant que c’est la vigilance des services israéliens qui a permit de déjouer la tentative et dévoilant les noms de responsables du Hamas, séjournant en Jordanie et en Turquie, communiqués par Israël, y ayant joué un rôle.

Soutenant d’ailleurs que la responsabilité de l’enlèvement des trois adolescents israéliens en juin incombe au Hamas, il disqualifia ce geste comme ayant pour but de nuire à l’Autorité Palestinienne.

La tension entre les deux factions est un secret de polichinelle dans les milieux palestiniens ; la fuite du protocole de Doha le démontre, comme l’absence de toute dénégation de son authenticité de part ou d’autre.

En public Abbas ne décolère pas non plus. Mais là, ses doléances à l’égard du Hamas portent sur les conséquences catastrophiques  de l’obstination du dernier à inutilement poursuivre la guerre à Gaza.

Le réseau de télévision américain ABC (American Broadcasting Corporation) citant des correspondants de l’Associated Press à Ramallah, corrobore ces informations ; et en rapporte d’autres concernant des récentes déclarations du Premier Ministre Netanyahou.

Alors que Abbas, interviewé par la télévision palestinienne le vendredi 29 août, attribue au Hamas la responsabilité des immenses destructions à Gaza et des nombreux morts et blessés palestiniens, la plupart des civils, dans une tentative avortée d’obtenir des concessions israéliennes, : émettant des doutes sur la viabilité de l’éventuel « gouvernement palestinien d’union nationale » ; Netanyahou affirme, certes prudemment, que la fin de la guerre pourrait se traduire par le renouvellement des négociations de paix.

« Nous aurions pu » dit Abbas lors de son interview « faire l’économie d’au moins 2000 martyrs, 10 000 blessés, 50 000 maisons détruites, en acceptant dès le départ les conditions du cessez-le-feu actuel ».

Mark Regev, porte-parole du gouvernement israélien, acquiesce. Sans surprise… « La proposition égyptienne, ratifiée par la Ligue Arabe, était sur la table dès le 15 juillet, acceptée par Israël mais rejetée par le Hamas » dit-il. « Vu qu’il a fallu toute cette souffrance pour que le Hamas finisse par l’accepter, le jour où la poussière tombera des personnes à Gaza lui demanderont des comptes ».

Ce jour-là, Abou Mazen, éconduit de Gaza manu militari par le Hamas en 2007, espère sans doute jouer la belle.

© Traductions adaptées et commentaires par Kalman Schnur pour Europe Israël





Journaliste québécois, pro-atlantiste, pro-israélien,pro-occidental



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