Image à la Une: Le President de l’A.P. Mahmoud Abbas et le leader du Hamas Ismail Haniyeh à Gaza, en février 2007, avant que Hamas prenne le contrôle total de la Bande de Gaza. (Image source: MaanImages)
La troisième raison pour laquelle Abbas ne fait toujours pas confiance au Hamas est la révélation cette semaine que le mouvement islamiste avait prévu de renverser son régime en Judée Samarie. Même si l’Autorité palestinienne devait retourner dans la bande de Gaza, Hamas, Jihad islamique et d’autres groupes terroristes ne disparaîtraient pas.
C’est précisément ce que veut Hamas, une Autorité palestinienne faible qui gérerait les affaires courantes des palestiniens et rémunérerait les dizaines de milliers d’employés, tandis que le mouvement islamiste et ses alliés continueraient la contrebande d’armes et se prépareraient à la prochaine guerre contre Israël.
Un tel scénario ne ferait que renforcer le Hamas: il le dispenserait des responsabilités qui lui incombent à l’égard des habitants de la bande de Gaza en laissant peser cette charge sur les épaules de l’Autorité palestinienne.
Ceux qui croient que le rétablissement de l’Autorité palestinienne [AP] dans la bande de Gaza détruirait ou affaiblirait le Hamas et mettrait un terme aux attaques à la roquette sur Israël vivent dans l’illusion.
Les discussions sur la restauration du contrôle de la bande de Gaza par l’AP ont été soulevées au cours des pourparlers de cessez-le-feu indirectes entre Israël et Hamas au Caire.
Les Egyptiens ont clairement dit au cours des entretiens qu’ils aimeraient voir le président Mahmoud Abbas et ses forces reprendre le contrôle de la bande de Gaza. Une proposition a appelé à déployer des agents de sécurité appartenant à la «Garde présidentielle» d’Abbas le long de la frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte.
La proposition égyptienne a gagné le soutien de l’administration américaine, de nombreux gouvernements européens et certains pays arabes, dont la Jordanie, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
Abbas, qui a perdu la bande de Gaza au profit du Hamas, au cours de l’été 2007, s’est jusqu’à présent abstenu de commenter publiquement ces rapports.
Abbas aimerait probablement reprendre le contrôle de la bande de Gaza, d’autant plus qu’une telle mesure renforcerait son statut de Président de tous les palestiniens, pas seulement d’administrateur de certaines parties de la Judée Samarie.
Abbas est bien conscient, cependant, que dans les circonstances actuelles, son retour sur la bande de Gaza serait considérée par Hamas et d’autres palestiniens comme un acte de trahison. La dernière chose dont il a besoin est d’être accusé de revenir sur la bande de Gaza « à bord d’un char israélien. »
Il y a d’autres raisons pour lesquelles Abbas n’est pas désireux, au moins à ce stade, de reprendre le contrôle de la bande de Gaza.
La raison principale est qu’il ne fait toujours pas confiance à Hamas en dépit de l’Accord d’Union, qu’il a signé avec le mouvement islamiste en avril dernier.
Lorsque Hamas a mis ses forces en déroute et a renversé l’Autorité palestinienne en 2007, Abbas a eu la chance de quitter la bande de Gaza vivant.
Après le coup d’Etat du Hamas, Abbas a révélé que le mouvement islamiste avait tenté de le tuer juste avant la prise de contrôle de toute la Bande de Gaza par ses miliciens.
Dans un discours télévisé en Juin 2007, Abbas a accusé le Hamas [Abbas accused Hamas] d’essayer de l’assassiner en utilisant des tunnels pour cibler son cortège.
Abbas a dit qu’il avait vu des bandes vidéo de terroristes du Hamas en train de creuser un tunnel sous une route où sa voiture était censée passer dans la bande de Gaza. Les terroristes, a-t-il ajouté, avaient prévu de combler le tunnel avec 250 kilogrammes d’explosifs.
Abbas a déclaré que les terroristes s’étaient vantés sur l’enregistrement que le nom donné à la bombe était « pour Abou Mazen » [surnom de M. Abbas]. Il a dit qu’il a envoyé des copies de la bande vidéo à des chefs d’Etat arabes pour exposer le complot du Hamas.
Aujourd’hui, quand Abbas voit les dizaines de tunnels du Hamas découverts par les Forces de Défense d’Israël, il doit se demander si ce sont les mêmes tunnels qui étaient censés être utilisés dans la tentative d’assassinat contre lui.
Et il ne fait aucun doute que M. Abbas doit se sentir soulagé de voir l’armée israélienne détruire les tunnels terroristes.
L’autre raison pour laquelle Abbas hésite à retourner dans la bande de Gaza est liée aux tensions actuelles entre sa faction du Fatah et Hamas. Ces tensions ont persisté en dépit de l’Accord d’Union entre les deux partis et malgré la formation d’un gouvernement palestinien « de Consensus National ».
Selon des sources dans la bande de Gaza, depuis le début de la guerre, Hamas a placé plus de 250 membres du Fatah en résidence surveillée. Certains militants du Fatah qui ont violé le cessez-le-feu ont été mitraillés aux bras et aux jambes. Les plus chanceux ont eu seulement les bras et les jambes cassés.
Le général Adnan Damiri, porte-parole des forces de sécurité palestiniennes en Judée-Samarie, a confirmé cette semaine que le Hamas a pris pour cible des activistes du Fatah dans la bande de Gaza. Il a dit que certains des blessés avaient été transférés pour traitement médical en Judée Samarie et dans des hôpitaux jordaniens.
La troisième raison pour laquelle Abbas ne fait toujours pas confiance au Hamas est la révélation cette semaine [revelation this week] que le mouvement islamiste avait prévu de renverser son régime en Judée Samarie.
Grâce aux efforts déployés par le Shin Bet israélien et Tsahal, le complot a été déjoué après l’arrestation de dizaines de membres du Hamas en Judée Samarie.
Abbas lui-même semble conscient que sans la présence d’Israël, Hamas l’aurait écarté du pouvoir depuis longtemps et aurait étendu son contrôle sur la Judée Samarie.
Aujourd’hui, Abbas semble se sentir plus en sécurité aux côtés d’Israël en Judée Samarie, qu’aux côtés du Hamas dans la bande de Gaza.
Abbas sait aussi que son retour sur la bande de Gaza n’arrêterait pas Hamas et d’autres groupes terroristes de poursuivre leurs tirs de roquettes sur Israël.
Beaucoup semblent avoir oublié que même alors qu’il contrôlait la bande de Gaza, Abbas ne pouvait pas arrêter les tirs de roquettes ou désarmer tous les groupes terroristes. Même son prédécesseur, Yasser Arafat, n’a pas été en mesure d’arrêter les tirs de roquettes ou de maîtriser les groupes terroristes.
Même si l’Autorité palestinienne devait retourner dans la bande de Gaza, le Hamas, le Jihad islamique et d’autres groupes terroristes ne disparaîtraient pas.
L’Autorité palestinienne dans la bande de Gaza finirait comme le gouvernement libanais, qui n’a aucun contrôle sur l’organisation terroriste Hezbollah.
C’est précisément ce que Hamas veut: une Autorité palestinienne faible qui gérerait les affaires courante des palestiniens et de rémunérerait les dizaines de milliers d’employés, tandis que le mouvement islamiste et ses alliés continueraient à faire entrer des armes en contrebande et à se préparer à la prochaine guerre avec Israël.
Un tel scénario ne ferait que renforcer le Hamas: il l’absoudrait de ses responsabilités envers les habitants de la bande de Gaza en laissant cette charge à l’Autorité palestinienne.
Abbas et l’Autorité palestinienne ne peuvent pas revenir sur la bande de Gaza, à moins que Hamas et ses alliés soient complètement désarmés ou gravement désorganisés à la suite d’une action militaire israélienne ou d’accords internationaux pour démilitariser toute la bande de Gaza.
Pour l’instant, il serait préférable de garder Abbas et son Autorité palestinienne loin de la bande de Gaza au lieu de les transformer en marionnettes dans les mains du Hamas et de ses sponsors au Qatar.
Sources : The Gatestone Institute – 21 août 2014
Par Khaled Abu Toameh
http://www.gatestoneinstitute.org/4639/abbas-gaza
Traduction Europe Israël
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