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Michel Laub: les horreurs de la guerre aux implications multiples


Michel Laub: les horreurs de la guerre aux implications multiples

Michel Laub est membre fondateur du Musée Juif de la Déportation et de la Résistance à Malines (Belgique). La RTBF (Radio Télévision Belge Francophone) a publié son opinion le 8 août dernier. Que cette chaîne publie une telle opinion est en soi remarquable. En effet, la RTBF est connue en Belgique pour ses positions fortement à gauche et son biais anti-israélien flagrant. Lors de la manifestation de soutien à Israël, le 27 juillet, devant l’ambassade d’Israël à Bruxelles, certaines personnes refusaient tout simplement de s’adresser aux journalistes de cette chaîne. À la question « vous avez quelques minutes? », les journalistes se voyaient répondre « pas pour la RTBF ».

Un fléau vieux comme l’humanité, la guerre, cause à nouveau aujourd’hui de nombreuses abominations au Moyen-Orient. Plus de 170.000 personnes ont déjà trouvé la mort dans le conflit qui ravage la Syrie depuis trois ans, selon un nouveau bilan de l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH) publié le 10 juillet dernier.

En Irak, l’ « État islamique » djihadiste a précipité le pays dans le chaos, fait des milliers de morts et forcé quelque 600.000 personnes à quitter leurs foyers. Dans des messages diffusés par haut-parleurs, les djihadistes ont appelé les chrétiens à se convertir à l’islam, payer une taxe spéciale ou quitter la ville, sous peine d’être exécutés. Les maisons chrétiennes ont été marquées d’un « N » comme « nazaréen », terme péjoratif par lequel les insurgés désignent les chrétiens. La fuite massive des chrétiens de Mossoul est le plus récent déplacement de population provoqué par les combattants de l’EI, et vide la cité d’une population de 35.000 chrétiens, communauté présente depuis 1600 ans dans la ville.

Quant au conflit qui mobilise actuellement à lui tout seul une majorité écrasante des médias dans le monde et qui semble, seul, intéresser la population civile, le conflit israélo-palestinien, on assiste à un phénomène de spécificité étonnant qui le distingue des autres conflits : son importation générale dans la majorité des pays et, en même temps, l’occultation inquiétante d’une documentation objective le concernant.

A l’importation du conflit, vient se greffer un amalgame relevant, dans le meilleur des cas, de l’ignorance et dans les autres cas, d’un machiavélisme des plus coupables (et qui porte un nom en l’occurrence : l’antisémitisme), celui de confondre Juifs et Israéliens dans une même réprobation. On voit ainsi, dans les rues de nos bonnes vieilles démocraties des manifestants crier  » mort aux juifs « , molester des passants supposés juifs et se diriger vers des synagogues avec des intentions criminelles.

Pour ce qui concerne le manque d’objectivité, il ne faut pas chercher très loin : les journalistes qui essaient de couvrir les événements de Gaza sont menacés par les terroristes du Hamas, qui ne veut pas que le monde voie les islamistes gazaouis lancer des roquettes à partir de lieux peuplés de civils, comme de simples logements, des écoles ou des hôpitaux, comme bases d’opérations. Toutes les images font l’objet d’une censure en règle. Actuellement, des éléments révèlent que la réalité n’est pas celle qui est généralement présentée, mais la condamnation d’Israël est prononcée depuis longtemps.

Pour les innombrables téléspectateurs et internautes partout dans le monde, le récit de cette guerre doit apparaître très clair : le « puissant Israël » bombarde des « Palestiniens sans défense » et surtout des enfants, même si la réalité est infiniment plus complexe et qu’on en occulte une partie importante. C’est d’ailleurs bien le message qui passe, puisqu’on ne voit pratiquement aucune photographie des milices armées du Hamas et des djihadistes, bien connues pour les attentats mortels commis en Egypte et en Israël. Parallèlement, la guerre des images utilise sans vergogne des images issues d’autres conflits, comme l’a montré la BBC. Mais le drame humain qui se joue est, lui, insupportable.

Si plus de 3.500 roquettes ont déjà été tirées par le Hamas sur Israël, dont effectivement un grand nombre à partir de simples logements, d’écoles ou d’hôpitaux, et qu’il n’y a que le choix entre 2 possibilités : se résigner à accepter ces roquettes, avec tous les risques qu’elles entraînent pour la population civile israélienne, ou en éliminer les rampes de lancement, avec tous les risques qu’elles entraînent pour la population civile du Hamas, que déciderait le gouvernement responsable de n’importe quel pays au monde dont il doit assurer la sécurité ?

Et que dire des dizaines de tunnels creusés profondément sous terre par le Hamas, non pas dans le but de servir d’abris à sa propre population, à ses propres enfants, mais dans celui de lancer des commandos en Israël avec mission de répandre la terreur (sic) ?

Chez nous, et ailleurs, nous voyons des milliers de personnes et des associations qui se mobilisent pour condamner unilatéralement et sans nuances l’Etat d’Israël, l’accusant de crimes de guerre, sans se poser la moindre question sur les raisons tragiques qui l’amènent à devoir se défendre de la sorte (et sans même s’émouvoir des crimes atroces commis par les mouvements terroristes palestiniens). Et, de surcroît, elles incluent les Juifs dans la même entreprise, qu’elles estiment criminelle, tout en ignorant totalement le contenu de la charte du Hamas, manifeste d’un antisémitisme primaire et qui appelle à l’anéantissement de l’Etat d’Israël et à la création d’un califat où seul l’islam domine. Des manifestations s’organisent tolérant les drapeaux verts du Hamas et noirs du Djihad, alors que ces derniers sont sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne et de nombreux autres pays.

On découvre des prises de position outrancières appelant au boycott d’Israël et de ses habitants et à dénoncer son action de défense contre le Hamas comme constituant un crime de guerre, ou un  » Gazacaust  » (sic), comme viennent de le faire e.a tout récemment deux collectifs de médecins dans notre pays, suivant en cela l’appel de Gilbert Mads (cf. la revue The Lancet), un médecin activiste qui avait justifié les attentats du 11 septembre 2001 à New York et la mort de près de 3.000 civils. Il me semble que pour remettre un peu les choses en place et redonner tout son sens au vocable américain « Holocaust », c’est-à-dire plus correctement  » Shoah « , on ne peut qu’inviter ces personnes à visiter le Mémorial, Musée et Centre de Documentation Caserne Dossin à Malines.

Car certains glissements sémantiques sont porteurs des plus grands dangers pour la démocratie et l’amalgame qui se répand ainsi constitue une nouvelle forme de révisionnisme !

Et de rappeler à certains, c’est parfois nécessaire, ce qui s’est passé en Europe, pendant les années 1933 – 1945 pour (re)prendre conscience qu’un terme comme génocide ne se galvaude pas.

Aujourd’hui, en mettant sous presse, on assiste malheureusement une nouvelle fois à une rupture du cessez-le-feu par le Hamas qui, à nouveau, a lancé 33 roquettes sur les civils israéliens, femmes et enfants compris. A nouveau les enfants israéliens et palestiniens seront traumatisés par cette guerre que le Hamas veut d’usure. Pourquoi a-t-il besoin de sacrifier les enfants ? Souhaitons qu’on finira malgré tout rapidement par se diriger vers une paix durable.

Mais quoi qu’il advienne demain au Proche-Orient, des événements qui se produisent à 4.000 kilomètres d’ici ne peuvent en aucun cas menacer la paix civile en Belgique ni servir de marche-pied à ce fléau sociétal qu’est l’antisémitisme. En aucun cas!

Michel Laub 

En couverture: le musée consacré à l’Holocauste, remplaçant l’original « Musée juif de la déportation et de la résistance », trop petit. Il se trouve en face de la Caserne Dossin, à Malines. La caserne, bâtiment à cour carrée du XVIIIe siècle directement relié au réseau ferré belge, a été utilisée par les nazis de 1942 à 1944 comme camp de transit pour la déportation vers Auschwitz-Birkenau. Plus de 25.500 juifs et 352 tziganes de Belgique et de la région française du Nord/Pas-de-Calais y ont été emmenés après avoir été raflés ou arrêtés individuellement, souvent avec l’aide de la police locale, notamment à Anvers, où vivaient avant guerre quelque 18.000 juifs.

L’article sur le site de la RTBF.







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